Barack Obama dans les bottes de George Bush (video En)

Les élus républicains ont réussi à faire approuver une loi qui autorise la détention illimitée des personnes suspectées de terrorisme

La Maison-Blanche a décidé mercredi soir de ne plus s’opposer à un projet de loi qui autorise la détention illimitée sur des bases militaires de personnes suspectées de terrorisme et va rendre la fermeture de la prison de Guantánamo virtuellement impossible. Pendant longtemps, Barack Obama avait indiqué qu’il mettrait son veto à un texte promu par les élus républicains. Après des modifications de dernière minute, le président a cependant fait marche arrière et s’apprête à signer un texte qui perpétue deux symboles de la présidence de George Bush.

Ce projet de loi approuvé mercredi par la Chambre des Représentants et jeudi par le Sénat, autorise l’armée à détenir sans procès les membres d’Al-Qaida, les sympathisants de la nébuleuse terroriste ainsi que des talibans « jusqu’à la fin des hostilités » autorisées au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Vu la nature de la guerre contre le terrorisme, cette provision s’apparente à un feu vert à une détention sans fin.

Barack Obama et son entourage semblent aussi avoir abandonné tout espoir de fermer Guantánamo un jour. Alors que la prison militaire américaine sur sol cubain va « célébrer » son 10e anniversaire le mois prochain, le texte empêche l’utilisation de fonds publics pour le transfert de détenus de Guantánamo aux Etats-Unis. Il interdit aussi le financement public de tout projet de construction ou de transformation de prison aux Etats-Unis pour y accueillir des détenus de Guantánamo.

Ces dispositions sont clairement destinées à contrer le président. Peu après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2009, Barack Obama avait annoncé son intention de faire fermer la prison ouverte par George Bush. Son gouvernement n’a jamais caché sa préférence pour la comparution des personnes suspectées de terrorisme devant des tribunaux civils.

La Maison-Blanche a justifié sa décision de retirer sa menace de veto par les aménagements qu’elle a obtenus dans le texte. La version finale de la loi ne contient par exemple plus l’amendement qui interdisait tout procès civil d’une personne suspectée d’appartenir à Al-Qaida. Ces changements n’empêchent cependant pas Barack Obama d’être la cible d’une pluie de critiques sévères de la part des opposants à la loi et de la presse américaine. Le Los Angeles Times accuse par exemple Barack Obama de n’avoir pas eu le courage de ses convictions.

http://www.tdg.ch/barack-obama-bottes-george-bush-2011-12-16