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Brouille tenace entre Merkel et Sarkozy
Publie le jeudi 17 janvier 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Brouille tenace entre Merkel et Sarkozy
FRANCE-ALLEMAGNE. Passes d’armes sur l’euro, incompatibilité de caractère avec la chancelière, divergences d’intérêts : la relation franco-allemande souffre. Le style du président français, peu féru de culture germanique, aggrave la situation.
Sylvain Besson, Paris
Jeudi 17 janvier 2008
« Je suis terrorisé, moi, à Berlin ! Et à Francfort aussi ! » Cette citation de Nicolas Sarkozy, tirée d’un livre publié l’an dernier*, donne une idée du gouffre mental qui sépare aujourd’hui le président français des dirigeants allemands. Depuis son élection en mai dernier, une dizaine de dossiers conflictuels se sont accumulés entre Paris et Berlin. Les liens entre les deux capitales n’ont jamais semblé aussi distendus depuis l’an 2000, lorsque la mauvaise humeur entre Gerhard Schröder et Jacques Chirac avait empoisonné le sommet européen de Nice.
Euro, infirmières bulgares...
Au premier rang des questions qui fâchent, l’euro. Mardi, Angela Merkel a sèchement écarté l’idée française de réunir un sommet des Etats utilisant la monnaie unique. Elle a aussi défendu la Banque centrale européenne (BCE), critiquée par la France en raison du niveau jugé trop élevé de l’euro. L’Allemagne, dont les entreprises ont largement délocalisé leurs processus de production hors de la zone euro, profite de sa force, alors que les exportations françaises souffrent.
Les attaques de Paris contre la BCE provoquent une forme d’exaspération à Berlin. « L’Allemagne ne comprend pas. Elle considère que ce débat est inutile, souligne Wolfram Vogel, représentant à Paris de l’Institut franco-allemand. Toutes les décisions concernant les statuts de la BCE doivent être prises à l’unanimité. Donc il ne sert à rien de taper dessus. »
Déjà, en juillet dernier, les responsables allemands avaient jugé déplacée l’intrusion de Nicolas Sarkozy dans une réunion des ministres européens des Finances. Et ils ont peu apprécié qu’il s’approprie la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, ou la signature du traité européen simplifié.
Ces frictions récurrentes recouvrent un malentendu plus large. « Pour les Français, l’Allemagne est un pays lointain et étrange, rappelle Bruno Le Maire, député de droite à l’Assemblée nationale et fin connaisseur des relations entre les deux pays. Or, Nicolas Sarkozy n’a pas été élevé dans la culture franco-allemande. Il ne connaît pas l’Allemagne. Quand il s’adresse aux Allemands, ils ne sont pas sur la même longueur d’onde. » Peu intéressé, voire glacé par l’Europe du Nord, le président n’a d’yeux que pour son projet d’Union méditerranéenne, dont Berlin se méfie.
Le problème est aggravé par l’absence, dans l’entourage du chef de l’Etat, d’un spécialiste du voisin germanique. « Personne à l’Elysée n’a un grand intérêt pour l’Allemagne, c’est un vrai souci », expliquent des connaisseurs du dossier.
« Honeymoon »
A ce contexte d’incompréhension mutuelle s’ajoute la mésentente entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Le 6 décembre dernier, alors que le président français l’appelait à plusieurs reprises « Angela », celle-ci a obstinément refusé de lui donner du « Nicolas ». Six jours plus tard, rebelote au sommet européen de Lisbonne : Nicolas Sarkozy lance un « honeymoon [ndlr : lune de miel], Angela ? » accueilli d’un air pincé par la chancelière. « C’était pathétique », commente un observateur.
Angela Merkel est austère et discrète, Nicolas Sarkozy médiatique et exubérant. Leurs visions de l’Etat s’opposent : la première s’en méfie, le second y voit le levier central de son volontarisme. Ces approches opposées ne facilitent pas le règlement des contentieux économiques entre les deux pays : remise en cause de la présence de Siemens dans le capital du constructeur nucléaire Areva, antagonismes nationaux au sein d’EADS, mesures antipollution de la France, qui pénalisent les constructeurs automobiles allemands.
En 1995, puis en 2000, les relations franco-allemandes avaient déjà connu des turbulences. Elles avaient fini par être surmontées. « Là différence, aujourd’hui, c’est que l’Allemagne a changé, estime Bruno Le Maire. Son ambition est clairement de faire la course en tête au sein de l’Union européenne. » Ce qui n’a pas empêché Angela Merkel de se dire, mardi, « très optimiste pour la suite de la collaboration avec la France ». Collaboration : Yves Petignat, Berlin
* L’aube, le soir ou la nuit, Yasmina Reza, Flammarion, 2007.
Messages
1. Brouille tenace entre Merkel et Sarkozy , 17 janvier 2008, 13:43, par jp
ILS(les allemands) n’ont pas augmentes le deficit du commerce exterieur de 30% en decembre.Ils ont gagnes la bataille et nous, nous sommes passionnes par les histoires de cul du nabot.Les Français vont-ils enfin se bouger.PAS DE BULLETINS DE VOTE UMP SERAIT DEJA UN BON DEBUT !!!!!!!!