Buenos Aires : victimes d’innondations en lutte pour des indemnisations

Alors que la Bolivie est touchée depuis plusieurs semaines par des innondations dues au phénomène climatique "La Niña", Buenos Aires et sa banlieue ont été victimes de pluies diluviennes jeudi dernier. Pluies qui ont entraîné des innondations dans plusieurs quartiers, en raison d’un manque d’infrastructures ou d’oeuvres publiques mal faites. Guillermo, du Collectif Desalambrando et de la FOB, nous donne un panorama de la situation à Berazategui et Varela et de la lutte qui commence pour des indemnisations. Entretien réalisé par Agite Despues de Usar.

Après les innondations, se battre

Après les pluies des derniers jours, des centaines de familles se sont retrouvées innondés dans les municipalités de Florencio Varela et de Berazategui (grande banlieue sud de Buenos Aires). Des oeuvres publiques mal faites plus une inefficacité gouvernementale ont aggravé la souffrance de ces familles. Guillermo membre de la Fédération d’Organisations de Base (FOB), après avoir parcouru les quartiers affectés, raconte comment ils tentent de résoudre les urgences immédiates pour toutes ces familles, exigeant des réponses aux responsables politiques.

Ce n’est pas seulement un problème dû aux abondantes précipitations. Depuis toujours les quartiers subissent des innondations mais l’amplitude de celles de cette semaine sont du jamais vu. Dans plusieurs endroits, il y a eu un mètre et demi d’eau, eau qui est entré dans les maisons. Ils ont fait comme un nouveau pont sur la Route 2, accès à la localité de El Pato. Pour se faire ils ont surélevé la route, mais ils n’ont pas fait d’oeuvres d’écoulement des eaux, et ont fermées celles qui existaient. Toute la géographie de la zone de Berazategui, de Varela, et des zones de La Plata se sont innondées. Dans certaines zones innondées vivent beaucoup de familles du Front d’Unité Populaire FUP (membre de la FOB), mais il doit y avoir des milliers de familles affectées. Toute cette eau s’écoule naturellement par des canaux. L’autoroute fonctionne comme une digue. Toute l’eau descend, va sur l’autoroute et revient sur les quartiers. Et où elle réussit à passer, par quelques canaux, elle passe avec un débit tellement grand et déborde.

Polítiques habituelles pour des pluies inhabituelles

En très peu de temps, trois ou quatre heures, tout a été inondé. Dans quelques endroits il y avait un mètre d’eau, dans d’autres 1 m 50. Où est entrée l’eau, les gens ont tout perdu, vêtements, tout ce qui pouvait être appareil électroménager, lave-linge... Les maisons sont toutes inondées. Tout est mouillé. Il y a eu, d’après ce que nous savons, deux fillettes mortes, une électrocutée, parce que la municipalité n’a même pas coupé l’électricité, et l’autre noyée. Il y a eu aussi un homme qui est mort d’infarctus quand il a vu l’eau entrer dans sa maison, dans la zone de La Plata.

La pluie a été inhabituelle, mais nous avons parlé avec des gens qui vivent là depuis plus de trente ans et ils disent qu’ils ont déjà vu des pluies comme celles-ci te même des pires. Bien que la pluie est été importante, des innondations de ce type n’avaient jamais eu lieu, et les médias n’en ont pas parlé. Ils le taisent. A Varela, la Municipalité s’est rendu sur place et a distribué des matelas et des couvertures et rien de plus. Et à Berazategui ils ne sont pas apparus, et l’Intendant a affirmé qu’il n’y avait pas d’innondation. Avec quelques compagnons nous avons parcouru la zone et il y a au moins 400 familles qui ont tout perdu. Et la municipalité ne fait rien, ils ont envoyé des machines pour nettoyer un peu quelques canaux, mais s’il pleut à nouveau, il va se passer la même. C’est ce qui nous préoccupe le plus, parce que si cela passe en hiver, avec le froid il va y avoir des morts.

En général, ce sont des quartiers pauvres. Il y a des cabanes en bois, il y a des personnes qui ont des maisons faites de tôle et de matériel. Dans les quartiers les plus pauvres vivent ceux qui ont été le plus inondés. Dans la ville de Buenos Aires, ils ont donné des allocations de 5 mille pesos aux affectés, à Berazategui ils n’ont même pas donné de matelas. Et ce sont des gens qui ont peu de choses et qui perdent tout en une jourmée.

Nous sommes en tarin de rassembler vêtements, aliments, matelas et couvertures. et dans la semaine nous allons apporter cela chez des compagnons pour être réparti dans le quartier.

Pluie, tu n’es pas responsable

Nous exigeons à la municipalité des allocations pour toutes les familles qui ont été affectées par l’inondation, pour qu’elles puissent récupérer tout ce qu’elles ont perdu, parce que ce n’est pas la responsabilité des pluies. La pluie est quelque chose d’inévitable, mais ici il y a une négligence totale de tous les gouvernements, du national comme du municipal. Qu’ils mettent des camions pour récolter les ordures, parce qu’elles sont en train de pourir dans la rue. Dans une cantine du FUP, ont été perdus tous les aliments, farine, pâtes, herbe à maté et ils pourrissent dans la rue.

Nous exigeons qu’ils débouchent tous les fosses sceptiques (dans ces quartiers il n’y a pas d’égoûts) parce qu’elles ont toutes débordé. Qu’ils distribuent de l’eau potable, de l’eau de javel et du matériel pour désinfecter les maisons.

Nous sommes en train d’effectuer un recensement maison par maison, pour voir comment elles ont été affectés. Hier est passé Médecins du Monde. La solidarité de toutes celles et ceux qui veut collaborer est très importante. Ici il n’y a pas de solution si ne se font pas les oeuvres routières correctement. Les gens ne sont pas allés à l’hôpital, il n’y a pas d’attention primaire de santé.
Comme mouvement nous avons été dépassé de tous les côtés. Tous les compagnons du Mouvement de cette zone ont leur maison inondée. Par conséquent ils ont dû les vider et sortir la boue. Seulement aujourd’hui (dimanche) nous avons pu faire un tour des quartiers pour voir la situation. Demain nous allons commencer à nous battre et couper la route.

(les innondations se sont produites jeudi, des habitants du quartier de Varela ont coupé l’autoroute vendredi après avoir obtenu des matelas et des couvertures. NdT)

Guillermo (Prensa FOB).
Colectivo Desalambrando, dans la Fédération d’Organisations de Base (FOB).

www.desalambrando.org.ar
www.prensafob.Blogspot.com

Entretien réalisé par Agite Después de Usar
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