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COMPTE RENDU DE LA GREVE DE L’EDUCATION A NIMES ET ALES

Publie le mardi 29 mars 2005 par Open-Publishing
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COMMUNIQUE DE LA CNT-AIT du GARD ­ Secteur Education

C’est une loi de l’histoire récente qu’on ne supprime pas en France
impunément un jour férié.
Forts de cette certitude, nous avons décidé de donner à la population les
moyens de refuser la dernière injure que lui faisait le gouvernement.

Nous savions être seuls à pouvoir le faire. Car il s’agissait de se
rebeller contre une loi votée et qui avait obtenu l’assentiment tacite des
syndicats "représentatifs" en raison de l’espace de négociation,
c’est-à-dire de l’espace de légitimation mutuelle des syndicats et
gouvernement que cette loi offrait. Il suffisait donc de lancer un appel à
la grève pour que celui-ci fut suivi.

Et comme la lutte est un art d’exécution, c’est dans la forme que nous
avons employée que réside l’explication de ce succès.

Nous avions choisi une cible, l’Education nationale et, à l’intérieur de
l’Education nationale, le premier degré. Ne disposant pas d’une audience
naturelle, il nous a fallu procéder en deux temps : dans un 1er temps (début
février 2005), envoi, d’un courrier informant les salariés de ce secteur que
leurs collègues anarchosyndicalistes ne travailleraient pas ce jour-là
(lundi de Pâques) et en exposant les raisons. Ce premier envoi avait pour
objet de susciter la réflexion et le débat parmi le corps enseignant. Il fut
suivi d’un 2ème envoi, 15 jours avant la date de ce qui a constitué
formellement notre appel à la grève.

Entre temps, le premier envoi faisait son effet. Les autres syndicats
recevaient des appels de leurs propres syndiqués qui leur signifiaient que,
faute d’un appel de ces syndicats-là, ils seraient en grève avec la CNT-AIT.

Comme au jeu de quilles, certains de ces syndicats, pour sauver la
cohérence de leur organisation, en vinrent à poser des préavis de grève SANS
TOUTEFOIS FORMULER D’APPEL A LA GREVE.

Nous avons eu le concours inattendu de la FCPE du Gard qui appela les
parents d’élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l’école ce jour là.

Il en a résulté qu’au seul appel de la CNT-AIT, une part importante des
enseignant fut en grève et la quasi totalité des élèves.

Nous oeuvrerons pour que le même état de désobéissance se retrouve dans tout le reste de la France le lundi de Pentecôte.

CNT-AIT du Gard, section éducation

ALES VILLE MORTE

SUCCES DE LA GREVE DE PROTESTATION LANCEE PAR LA CNT AIT DU GARD

A la suite d’une rare incurie, l’État a laissé mourir l’été 2003, du fait de
la canicule plusieurs milliers de personnes âgées. Depuis, il n’a rien
trouvé de mieux que d’imposer aux salariés un jour de travail non rémunéré
par une loi. C’est le retour du servage. Dans toute la France, ce jour de
corvée est fixée au lundi de Pentecôte. Dans le Gard (pour cause de Feria de
Nîmes à Pentecôte), la date du jour de servage a été avancée au lundi de
Pâques, ce 28 mars 2005.

La CNT-AIT éducation du Gard, après avoir dénoncé la manœuvre
gouvernementale (qui fait payer la mort des personnes âgées a des salariés
qui n’en sont nullement responsables) avait lancé un appel à la grève pour
aujourd’hui. Comme ils l’écrivaient dans leur tract, particulièrement bien
diffusé dans tout le département, le travail se fera "sans les enseignants
de la CNT, ni de leurs sympathisants. Puisqu’on fait l’honneur aux Gardois
d’être les premiers à subir cette loi malhonnête, nous ne manquerons pas de
donner l’exemple en effet. Nous serons en grève ce jour-là"

Ils ont tenu parole. Négligée par les autres syndicats ­dont pas un seul
n’a daigné appeler à la grève, alors même qu’ils étaient très bien informés
de l’initiative de la CNT-AIT- la grève lancée par la CNT-AIT a connu un
succès inespéré.

Dans la ville d’Ales, où la CNT-AIT avait décidé de concentrer ses forces,
c’est dès 8 heures du matin que les anarchosyndicalistes ont organisé un
rassemblement de protestation rouge-et-noir devant le lycée Dumas (un des
plus gros de France). Plus de 90 % des élèves et à peu près autant
d’enseignant de cet établissement se sont joints à la grève. Le pointage
fait à mi-journée nous permet d’affirmer de plus que la moitié des écoles du
Gard étaient également fermées. Au-delà du secteur CNT-AIT éducation, l’idée
de grève a fait largement son chemin. Les transports ne fonctionnaient pas à
pratiquement 100 %. Les cantines étaient fermés, les cafétérias aussi. La
Poste elle-même était totalement fermée.

Cette grève, qui témoigne d’un mouvement exemplaire de désobéissance civile
et de résistance apporte un camouflet cinglant à tous ceux qui se sont
couchés devant le pouvoir. Elle s’est faite, répétons-le, en dehors de toute
participation des syndicats représentatifs, des partis politiques et
assimilés.

Dès ce matin, sur France-Info, le Président du Conseil général du Gard ne
trouvait pas d’autres termes pour qualifier la situation dans son
département que ceux de "merdier organisé". Le mouvement de grève lancé par la CNT-AIT a sûrement beaucoup contribué à ce "merdier", joint à
l’opposition spontanée de la population contre cette scandaleuse journée de
travail gratuit.

L’après-midi, à 14 heures, une petit cortège noire-et-rouge, d’une centaine
de personnes, qui avait reçu la participation de la CNT-Vignole, a eu lieu
dans les rues d’Alès.

L’appel pour étendre au lundi de Pâques dans toute la France le mouvement
lancé dans le Gard par la CNT-AIT éducation a d’ores et déjà trouvé un large
écho dans la CNT-AIT. Voici deux mois, que "Le Combat syndicaliste de
Midi-pyrénées" l’a relayée (numéro de février 2005) et que de nombreux
syndicats CNT-AIT diffusent le tract "Ne pas travailler pour rien, une idée
qui doit faire son chemin". Une idée qui fera, soyons-en sûrs, beaucoup de
chemin.

Correspondant de presse "Combat syndicaliste".

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