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CRISE DES BANLIEUES : OCTOBRE DES POLISSONS : 2ème partie : LA GRANDE EGLISE SANS LA CHARITE
Publie le mardi 7 novembre 2006 par Open-PublishingPar N.E. Tatem avec ARGOTHEME
La grande église sans la charité.
Ce sont la vingtaine d’associations, à vocation d’insertion sociale non reconnues d’utilité publique, rencontrées par le chef du gouvernement qui ont fourni l’idée que le budget alloué en 2005 pour résorber la précarité n’a pas été à qui de droit. C’est à dire aux entités de proximité, les collectifs de citoyens et les collectivités territoriales, nageant dans la houle des parias. Leur représentant à la probité irréprochable, s’adressant aux médias qui n’ont pas aussi rapporté le contenu des pourparlers, a dit en substance : nous n’avons pas à notre niveau l’audit, l’expertise et les compétences pour bénéficier de cette enveloppe financière. Il faut monter des projets viables pour se permettre, honnêtement, de les ancrer sur la manne mobilisée sur le denier de l’Etat. Pourtant, dit-il en filigrane, l’argent a déjà servi.
Il faut un décret pour obtenir l’image de marque, d’utilité publique, réservée aux grosses boîtes disposant de pouvoirs, réseaux et faramineux moyens. Et c’est qui, rodées aux rouages, tiennent le haut du pavé en matière d’action sociale et humanitaire. Désignons pour notre part, à titre d’exemples sans les montrer disposant de ces finances, ces grosses machines, bien encadrées et perpétuellement actives, qui peuvent canaliser tous les moyens dans leur gestion, mais pas l’éradication, de la précarité de plus en plus rampante. La Croix-Rouge, Emmaüs, les restos du cœur, le secours populaire etc., notoirement d’utilité publique et présentes dans plusieurs domaines et même au niveau international, sont peu intéressées du macadam banlieusard. Désarmées ou peu enclines à piloter les projets d’insertion définitive, les petits programmes bureaucratiques qui ont, par le passé, recruté des jeunes pour catalyser les dialogues avec les populations (parents et jeunes) pour le maintien de la paix ont été abandonnés parce qu’il tournaient en rond autour de fléaux récurrents et profonds de ségrégation.
Ce qui est étonnant avec ces structures qui ont la possibilité d’avoir des énarques ou autres forces humaines bien formées parmi leurs personnels, elles ne savent pas que des créneaux sont susceptibles de captiver ces jeunes de banlieues. Elles ne considèrent pas les approches déjà embryonnaires dans ces cités, de la culture, de la création de petites entreprises et du sport. Et elles butent aux questions du logement et du chômage, deux éléments très galvaudés au sujet des discriminations, sans distinguer où ces jeunes tentent de percer et en conséquence fonder leurs activités.
8% des professions de l’artisanat, la plus grande entreprise multidisciplinaire de France, sont détenus par des émigrants et ce taux va au double (15%) pour le bâtiment avec ses filières annexes : électricité, étanchéité, plomberie etc. Le nombre de jeunes qui s’essaient à la comédie (théâtre), à la musique (le rap que 287 députés pétitionnaires veulent interdire) et à d’autres arts comme la chorégraphie (hip-hop), la littérature, le plastic (tags muraux) témoignent d’une verve occultée. Enfin l’effet Zidane, Djamel Bouras et d’autres encore est tout à fait vu aux ambitions premières des biceps que les volontés et compétences ne se manifestent pour les stimuler.
Faire de l’humanitaire et de l’aide sociale, ici bas dans les parages des troubles, n’est pas une sinécure. Qui s’y détourne tout en orientant son périscope budgétivore doté du captage sans l’objectif viable recherché.
à suivre —> 3ème partie : Stigmatisée ou chloroformée les infortunes d’être dans la spirale des peuplades périphériques.