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Caen : le droit de manifester n’existe plus

Publie le vendredi 30 novembre 2007 par Open-Publishing

Suite aux interpellations (6+5blessés aux urgences) d’hier pendant la manif-action, une cinquantaine de personnes ont été demander leur libération. Résultat : une charge de 200m avec deux interpellations supplémentaires.

Ce matin, une cinquantaine de personnes se sont réunis au phénix (campus 1) pour aller manifester en soutien aux 6 interpellés de la veille. Ils se dirigent en cortège vers le commissariat, tout cela dans une ambiance TRES BON ENFANT (faut pas oublier qu’il est 10H30 le lendemain d’une journée d’action éprouvante). Personne n’est masqué, ABSOLUMENT AUCUNE HOSTILITE.

C’est même plutôt ambiance karaoké... Chants, les sloggans habituels sont lancés ("Libérez nos camarades", "Police partout, justice nulle part") et quelques "police, gendarmerie, militaire, qu’est-ce qu’on ferait pas pour un salaire" et "vos heures sup sont pas payés". Quelques blagues aussi, du genre "Pastis partout, police avec nous".

Cela ne fait que quelques minutes que les manifestants sont devant le commissariat, quand une quarantaine de flics se déploient et CHARGENT IMMEDIATEMENT SANS AUCUNE RAISON ET SANS SOMMATION. Charge qui va se prolonger sur au moins 200m. Deux nouvelles interpellations sont effectuées.

Les manifestants se réfugient sur le marché situé en centre-ville (Fossés Saint-Julien), pas très loin du commissariat, et y expliquent ce qui vient de se passer ; puis repartent vers la fac.

A noter : 3 journalistes étaient présents, en feront-ils état dans leur journal ?


Nouveaux incidents ce matin à Caen

Alors que des manifestants venaient témoigner de leur solidarité avec les interpellés de la veille, la police les a chargé.

Nouveau rassemblement de soutien ce matin suite aux interpellations de la veille. Le rendez vous est donné à 10h30 au phénix. Vers 11h, le cortège d’une soixantaine de personnes prend la direction de l’hôtel de police via le jardin des plantes et la boulevard Weygand. Durant tout la manif, aucune force de l’ordre n’est visible.

Sur les coups de 11h15, le cortège arrive rue Thibout de la Fresnaye au cri de "libérer nos camarades". L’ambiance est plutôt bon enfant. Les grilles du commissarriat sont fermées, de simples citoyens ne peuvent même plus entrer pour déposer plainte ; ceux qui sont à l’intérieur sont obligés de sortir par derrière.

Les manifestants expriment plusieurs fois leur soutien aux interpellés. Quelques slogans sont aussi dirigés vers les forces de l’ordre qui se sont mis en tenue de maintien de l’ordre à l’intérieur de la cour du commissariat ("vos heures sup ne sont pas payées !"). A 11h40, une voiture et un fourgon de police viennent se placer dans la rue au niveau du supermarché Leclerc.

Des policiers en sortent en tenue de maintien de l’ordre ; à l’intérieur du commissarait, il y a aussi de l’activité, les policiers font mouvement vers la grille. Sans aucune sommation et alors qu’aucun projectile n’a été lancé, les policiers chargent les manifestants dans la rue ! Arrivés au bout de la rue, les manifestants ralentissent pensant que la charge était terminée.

Et bien non, les policiers se regroupent et recommencent à charger dans la rue Saint Gabriel, les manifestants sont obligés de courir de nouveau, les dernières lignes sont à quelques centimètres des premiers coups de matraques.

Arrivés place du Canada, les manifestants se regroupent. Il est décidé d’aller sur le marché Saint Sauveur pour avertir les passants de ce qui vient de se passer. Des RG viennent au contact et tentent de justifier l’injustifiable charge, ils se font insulter.

Deux personnes auraient été interpellées durant ces charges. Le directeur départemental de la sécurité publique du Calvados porte une très lourde responsabilité dans ces incidents car à aucun moment les manifestants n’ont été menaçant.