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Comité national pour la reconquête de la démocratie

Publie le mercredi 9 novembre 2005 par Open-Publishing
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Comité national pour la reconquête de la démocratie

Communiqué du bureau permanent
Le 8 novembre, 21 heures

Le Comité national pour la reconquête de la démocratie, constitué à Ivry lors de la Convention du 16 octobre 2005, exprime sa plus vive préoccupation après l’annonce par le gouvernement de mesures d’exception en application de la loi du 3 avril 1955.

Chacun a en mémoire les évènements qui ont conduit les autorités d’alors à adopter cette loi : il s’agissait de la guerre d’Algérie.

L’histoire a montré que, loin d’aboutir au règlement des questions soulevées, une telle loi n’a fait que les exacerber.

La reconquête de la démocratie ne peut passer par la remise en cause des libertés qui la fondent.

Depuis le début des évènements qui ont pris leur naissance à Clichy le 27 octobre, les commentateurs ne manquent pas de souligner que cette situation est à mettre en rapport avec plus de deux décennies de mesures politiques qui ont, les unes après les autres, contribué à disloquer le tissu social.

C’est le travail, et les relations de travail organisées, garantissant à chacun sa place et son avenir dans la société qui font le tissu social serré qui, génération après génération, a vu la classe ouvrière de notre pays intégrer toutes ses générations et toutes ses composantes, quelle que soit leur origine.

Ce sont les institutions de la démocratie politique, et en particulier les communes, l’égalité des droits des citoyens dans la République, les services publics, qui ont fait le tissu démocratique et républicain.

Si l’un et l’autre se déchirent aujourd’hui, c’est en résultat de mesures politiques de déréglementation, de privatisation et de précarisation qui frappent toutes les couches de la population, à commencer par la jeunesse.

Dans notre Convention d’Ivry, nous avions souligné que ces politiques prennent toutes leur racines dans les directives de l’Union européenne rejetées par le peuple le 29 mai dernier.

Or, qu’annonce le gouvernement aujourd’hui ?

Outre le recours à la loi de 1955, le Premier ministre a fait connaître comme mesures nouvelles du gouvernement : l’élargissement des zones franches, la généralisation des emplois précaires, les subventions accordées à certaines associations appelées à se substituer aux services publics et l’abaissement à 14 ans de l’âge de l’apprentissage.

Concernant cette dernière mesure, on soulignera qu’il ne s’agit pas de l’apprentissage au sens premier du terme, débouchant sur une qualification et un diplôme, mais qu’en réalité, il s’agit d’exploiter les jeunes dès 14 ans, en main d’œuvre gratuite, et de remettre en cause la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans.

De telles mesures font-elles autre chose que poursuivre et aggraver les décisions politiques qui, depuis 20 ans, ont abouti à la suppression d’un centre de paiement de sécurité sociale sur deux dans certains départements de banlieue, à la fermeture des agences EDF, à la suppression de l’enseignement spécialisé destiné aux enfants en difficulté, à la fermeture des lycées professionnels publics, jusqu’à créer une situation où le taux de chômage des jeunes en Seine-Saint-Denis approche les 25%, mais frôle ou dépasse les 50% dans certaines cités, tandis que les jeunes pourvus d’un « emploi » sont condamnés à passer de stage en stage, de CDD en CDD pour les plus « chanceux » d’entre eux !

Ce saccage est-il acceptable ?

Qui peut croire que c’est sur cette voie que la démocratie sera restaurée ?

Réunis à Ivry le 16 octobre dernier, nous avons lancé un appel à constituer dans tout le pays des « Comités pour la reconquête de la démocratie politique », en particulier autour des mots d’ordre suivants :
 pour le rétablissement des services publics, la défense du Code du travail, des statuts,, des conventions collectives ;
 pour la défense des 36 000 communes, pour la République une, indivisible et laïque ;
 pour la défense de la souveraineté de la nation, la rupture avec le traité de Maastricht, ses institutions et les directives européennes ;
 pour l’Assemblée constituante souveraine établissant la démocratie ;
 pour l’union libre et fraternelle des peuples d’Europe.

Nous ajoutions alors et nous réaffirmons aujourd’hui :
« Toute l’histoire de notre pays ne montre-t-elle pas que l’Assemblée constituante souveraine, se combinant à la liberté des communes, est à la source de l’unité du pays ?
Chacun le comprend, notre pays traverse une crise d’une profondeur sans précédent. Le 29 mai a exprimé la volonté du peuple de prendre son avenir entre ses mains. Les obstacles sont nombreux et puissants.
Mais de même que le non l’a emporté par le mouvement de millions d’anonymes, défiant les calculs et les prévisions des « grands » de ce monde, de même, la crise actuelle ne sera dénouée que par l’action du plus grand nombre. »

Nous le répétons : notre comité exprime ses plus vives inquiétudes sur les mesures que le gouvernement vient d’annoncer.
L’appel que nous lançons - appel à jeter les bases d’une véritable reconquête de la démocratie - sera compris, quelles que soient les opinions des uns et des autres, comme un appel à la raison.

Le bureau permanent du comité national pour la reconquête de la démocratie :
Yves ALLAIN, maire de Saint-Michel-de-Plélan (Côtes-d’Armor) ; Jean-Claude ALZAIS, responsable associatif logement (Yvelines) ; Alec BIZIEN, professeur de médecine (Essonne) ; Gilles BOULIN, délégué MRC (Côtes-d’Armor) ; Maurice COLAS, secrétaire de la section du Parti socialiste de Contrexéville (Vosges) ; Laurence DELEUZE, conseillère municipale de Tarascon, PS (Bouches-du Rhône) ; Jean-Claude DENIS, ancien conseiller municipal de Saint-Maur (Val-de-Marne) ; Monique DOMERGUE, conseillère municipale, Talence, PCF (Gironde) ; Philippe ETIENNE, maire de Calleville-les-Deux-eglises, Parti des travailleurs (Seine-Maritime) ; Christian FLEURY, maire de Bonnétable (Sarthe) ; Michèle FOIX, conseillère municipale de Cros-de-Monvert, PS (Cantal) ; Didier FOUCHÉ, maire de Soulitré (Sarthe) ; Lionel FOURNIER, conseiller municipal de Villeneuve-d’Aval, syndicaliste métallurgie (Jura) ; Daniel GANDOLFI, maire de Le Moutoux (Jura) ; Daniel GLUCKSTEIN, secrétaire national du Parti des travailleurs ; Johan GOUTTEBROZE, maire de Pinay (Loire) ; Daniel JEANNIN, maire de Montenois (Doubs) ; Claude JENET, syndicaliste (Vaucluse) ; Danièle LACHENAL, conseillère municipale de Palaiseau, PCF, (Essonne) ; Jean-Charles MARQUISET, syndicaliste fonction publique territoriale (Essonne) ; Guy PAGÈS, syndicaliste agricole (Hérault) ; Alain PECEL, conseiller général, PCF, (Loire) ; Aimé SAVY, maire adjoint MRC, Ivry (Val-de-Marne) ; Christian SAVIDAN, syndicaliste fonction publique territoriale (Maine-et-Loire) ; Gérard SCHIVARDI, conseiller général socialiste de Ginestas, maire de Maillac (Aude) ; Yannick SYBELIN, syndicaliste hospitalier (Loire) ; Norbert TRICHARD, syndicaliste enseignant (Val-d’Oise).

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