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Compte rendu meeting solidarité Christian Delépine à Lillers (62)

par Union de luttes CGT du Bassin Minier (62)

Publie le mercredi 7 mai 2014 par Union de luttes CGT du Bassin Minier (62) - Open-Publishing

Compte-rendu du Meeting du 5 Mai 2014 à Lillers en solidarité à Christian Delépine, et à l’initiative de l’Union de Luttes des Syndicat CGT du Bassin Minier Ouest.

L’heure est grave et l’émotion palpable. La sanction infligée à Christian Delépine est un modèle de partialité.

En prononçant sa déchéance du Conseil des Prud’hommes d’Arras, Jean-Marc Ayrault et Christiane Taubira ont pris le parti du patronat et d’une partie du Barreau d’Arras. Ayrault et Taubira ont ainsi répondu à leurs exigences de se débarrasser d’un juge prud’homal CGT qui prétendait en finir avec les privilèges exorbitants que patrons et avocats s’arrogent au mépris du Code du Travail.

Il s’agit d’une première dans l’histoire de la prud’homie ! Jamais encore un conseiller n’avait été déchu sans avoir au préalable, porté atteinte au Droit. Les camarades affichent pourtant un sourire de circonstance puisqu’ils avaient fait de cette soirée, un test pour à nouveau mesurer la capacité de réaction de la CGT et des travailleurs attachés à l’institution prud’homale, et ils sont satisfaits.

Une salle comble, 5 secrétaires généraux d’Unions locales CGT (Auchel, Béthune, Bruay, Lillers, Saint-Pol-sur-Ternoise), des responsables de SUD et de la CNT, deux conseillers généraux du PCF (Lucien Andriès, René Hocq), de nombreux militants du secteur privé venus du Bassin Minier Ouest mais aussi d’Arras, d’Isbergues et Hesdin, et aussi du secteur public (Territoriaux CGT) et d’autres venus de Lille.

La salle de l’Union locale CGT de Lillers affiche donc « complet », de quoi mettre du baume au cœur de l’Union de Luttes des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest, souvent copiée et jamais égalée, à l’initiative de ce moment de rencontre, d’autant que, pour la première fois, la presse nationale s’est saisie de ce dossier emblématique.

Exiger l’application du Code du Travail, n’est pas un délit !

« On me reproche d’avoir voulu appliquer avec trop de rigueur le Code du Travail constamment bafoué. Je n’ai pourtant fait que mettre en œuvre les consignes dictées par notre Confédération et son centre de formation PRUDIS. L’institution prud’homale est un outil syndical dont il faut apprendre à se servir. Tout comme le Code du Travail dont 80 % des dispositions sont favorables aux travailleurs », explique Christian Delépine.

Ce « châtiment » est l’aboutissement de sept années de harcèlement et d’obstruction systématique, parfois marqués par des actes de violence à son encontre comme lorsqu’une avocate lui lança, de rage, des bouts de bois à la figure.

« Ils ont mis du temps, mais ça a marché avec la complicité d’un procureur, de la Présidente de la Cour d’Appel de Douai et des pseudo-syndicalistes de la CFDT. C’est une défaite pour la classe ouvrière. C’est pourtant cette même « Gauche » qui, en 1982, avait consolidé les pouvoirs des conseillers prud’homaux », ajoute Christian Delépine qui se dit pourtant honoré d’avoir « été viré par cette clique putréfiée ».
A ses côtés, et depuis le début, Christian Orlowiez, son camarade et collègue du Conseil d’Arras, militant ouvrier de Finimetal, annonce qu’il vient de « démissionner par solidarité ». « Nous avons bousculé les habitudes, même dans nos propres rangs. Pour certains « dirigeants », nous sommes ainsi allés trop loin, ils nous ont lâchés, c’est clair ».

« Comment expliquer le choix tactique pris par l’UL CGT d’Arras et par l’UD CGT 62 sur ce dossier de « l’affaire Delépine » ? » En effet, le camarade exigeant avec lui-même comme avec les autres dans l’intérêt des travailleurs, qui outre son mandat au Prud’hommes était pour l’UL, secrétaire général et pour l’UD, en charge de développer la formation Prudis dans le département, ce qui fût une véritable réussite. Donc la réponse vient peut-être de là, une exigence prolétarienne trop soutenue pour des militants trop pantouflards, et une forme de jalousie voire de crainte !

« C’est pourtant l’UD qui a mandaté nos deux camarades lors de l’élection de 2008 », s’exclame un camarade qui fait constater l’absence des dirigeants départementaux à ce meeting. Une absence qui n’est pas passée inaperçue au sein d’une assemblée bien décidée à ne pas rester là et à laver l’ »affront » !

Des actions militantes devraient donc être décidées pour démonter un à un les arguments fallacieux qui ont servis de prétextes à la destitution de Christian Delépine, qui va déposer, quant à lui, un recours devant le tribunal administratif.

Malgré cette déchéance, la lutte n’est donc pas terminée, il n’est jamais trop pour bien faire, les 60 conseillers prud’hommes CGT doivent continuer à se former et travailler collectivement pour faire appliquer avec zèle les dispositions du code du travail.

Les brochures des stages PRUDIS CGT sont prêtes, la session 4 est à disposition des UD depuis la fin 2013. Les structures syndicales doivent exiger de l’Union Départementale CGT 62 qu’elle mette en place les sessions de formation.

Il faut aussi former des défenseurs, car trop de salariés renoncent à saisir les prud’hommes parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer un avocat. Il est urgent que le collectif Droit Liberté Action Juridique 62 se réunisse pour redynamiser l’activité, les travailleurs et les syndicats d’entreprise, qui ont besoin de l’outil prud’homal qui doit vivre et ne pas mourir !