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Crise en Europe : combattre l’austérité
Publie le samedi 22 mai 2010 par Open-Publishing3 commentaires
Crise en Europe : combattre l’austérité
En France comme en Europe, les gouvernements enchaînent les attaques antisociales : gel des salaires, diminution du nombre de fonctionnaires, etc.
En Grèce, à l’attaque contre les services publics de santé et d’éducation s’ajoutent la baisse puis le gel des salaires des fonctionnaires, la « simplification » des licenciements dans le privé, l’augmentation de la TVA qui frappe principalement les couches populaires. Et, pour faire bonne mesure, une nouvelle vague de privatisation. Au Portugal, un premier plan d’austérité organisait la diminution du nombre de fonctionnaires, le gel de leurs salaires et le plafonnement de certaines prestations sociales. Un second plan vient d’être annoncé, axé sur l’augmentation de l’impôt sur le revenu et le relèvement de la TVA. En Espagne, les salaires des fonctionnaires sont également dans la ligne de mire : selon le niveau, ils seront abaissés de 5 à 15 %, puis gelés les années suivantes. La revalorisation des pensions de retraite est également gelée et diverses primes (dont les 2 500 euros « d’aide à la naissance ») sont supprimées. En Roumanie, les injonctions du FMI se traduiront par une baisse de 25 % des salaires dans la fonction publique et une diminution de 15 % des retraites et des allocations chômage.
La crise actuelle agit comme un révélateur impitoyable et constitue une véritable « leçon de choses ».
Première leçon : alors que banques et multinationales sont responsables de la crise financière, les États ont massivement volé à leur secours, sans contrepartie et avec l’argent des contribuables.
Deuxième leçon : le crime (économique) paie. Renforcés par ce véritable détournement de fonds publics, spéculateurs et « marchés financiers » s’attaquent maintenant aux États les plus affaiblis et exigent de véritables plans de régression sociale.
Troisième leçon : les principaux États européens finissent par décider un plan « d’aide à la Grèce » qui vise, en fait, à garantir le remboursement des emprunts accordés par les banques européennes. En contrepartie, c’est l’austérité pour le peuple grec. Mais pas question de rogner sur le budget militaire grec : il faut bien que les entreprises d’armement, notamment françaises, continuent leur business !
Quatrième leçon : rien ne peut étancher durablement la soif de profit. Après une brève montée, les Bourses baissent à nouveau, « justifiant » un nouveau tour de vis contre les dépenses publiques.
Cinquième leçon : on ne se méfie jamais assez de l’avis des peuples. Ainsi a surgi la proposition hallucinante de la Commission européenne : contrôler les budgets des différents États avant leur vote par les Parlements nationaux ! Rarement les maîtres de l’Europe capitaliste auront signifié aussi crûment le mépris dans lequel ils tiennent assemblées élues et autres vestiges démocratiques.
Sixième leçon : pour porter ses mauvais coups, le système peut toujours compter sur le dévouement des dirigeants sociaux-démocrates. En Grèce, au Portugal et en Espagne, ce sont des gouvernements « socialistes » qui mettent en œuvre l’austérité exigée par l’Union européenne et le FMI, dirigé par le « socialiste » Strauss-Kahn. En France, à l’Assemblée nationale, les députés PS ont approuvé le plan de racket de la Grèce proposé par la droite…
Septième leçon : loin de jouer un rôle de solidarité et de protection, l’Union européenne et le FMI sont bien les machines de guerre contre les travailleurs et les peuples que dénoncent les anticapitalistes. L’ampleur de la crise comme la brutalité des attaques et leur dimension au moins continentale exigent évidemment des réponses à l’échelle de l’Europe.
En France, l’offensive antisociale se déploie essentiellement dans deux directions : la « réforme » des retraites et la baisse des dépenses publiques. Sur les retraites, semaine après semaine, de rapports orientés en ballons d’essai, le gouvernement distille les mesures qu’il compte prendre et qui, toutes, visent à reporter l’âge du départ à la retraite et, surtout, à baisser le niveau des pensions. Quant à la « conférence sur les déficits publics » prévue cette semaine, elle poursuit un double objectif : « justifier » de nouveaux démantèlements des services publics et rejeter une partie de la responsabilité de la situation sur les régions.
En France comme en Europe, nous sommes en train de passer de mesures de rigueur à la « thérapie de choc ». Ses effets sont pourtant connus : partout où cette thérapie a été appliquée, elle s’est traduite par une aggravation de la crise, la déstructuration de l’économie, l’augmentation de la dépendance et, bien sûr, de véritables catastrophes sociales. Il n’est que temps d’organiser la contre-offensive !
http://www.npa2009.org/content/crise-en-europe-combattre-l%E2%80%99austerite
François Coustal
Messages
1. Crise en Europe : combattre l’austérité, 22 mai 2010, 16:27
Les questions de la défense de la retraite par répartition, d’un retour aux 37,5 années, d’un départ obligatoire et non à la carte à 60 ans maximum avec le calcul sur les 10 meilleures années (6 derniers mois dans le public), de la reconnaissance de la pénibilité et des années d’études et de chômage, d’un niveau de pension qui ne peut être inférieur à 1600 euro, du maintien de la réversion… sont des questions fondamentales.
Perdre cette bataille aurait des conséquences désastreuses pour l’avenir des droits collectifs : conventions collectives, statuts, smic, droits nationaux, péréquation, service public… pourtant l’impression laissée par les centrales syndicales est loin d’être celle du combat nécessaire pour faire capoter les réformes, c’est-à-dire d’un appel commun à la grève générale et généralisée à l’ensemble des secteurs de productions ou de service !
Sarkozy a été élu sur le « travailler plus pour gagner plus » mais il n’a pas mentionné « pour vivre moins longtemps ». Les générations présentes et à venir risquent de payer pendant des dizaines d’années la facture et l’ardoise laissées par 5 années de Sarkozisme.
Les dizaines de milliers de milliards d’euro injectés dans l’économie capitaliste pour sauver un système en complète faillite devront être remboursés par les travailleurs à moyen et long terme, d’où l’idée de Sarkozy d’inscrire l’obligation d’acquitter les dettes énormes créées par le capitalisme dans la Constitution Française.
Inscrire cela dans le texte fondamental de la République, c’est permettre au capital de continuer à faire des profits pour lui même, et de socialiser les dettes. Les travailleurs seront contraints à les rembourser d’une façon constitutionnellement légale : l’austérité et la précarité deviennent des pratiques constitutionnelles.
C’est-à-dire que les futurs gouvernements devront soit réviser la Constitution mais faire face aux obligations européennes, soit payer les dettes et faire face à la révolte d’un Peuple… l’antagonisme de classes va s’aiguiser et quand le capital se sent pris au piège, il sort son arme de guerre impitoyable, le fascisme.
1. Crise en Europe : combattre l’austérité, 23 mai 2010, 09:15
Sarkozy a tenu sa partition, mais la musique de la régression sociale a commencé bien avant lui. Avec le tournant de 1983, en France, et avec la montée des idées libérales symbolisée par la victoire de Reagan et Thatcher, à l’échelle de la planète. Le PS a aussi tenu sa partition dans cette petite musique, et il risque fort de remettre ça après 2012 (et si ce n’est lui ce sera la droite).
La mondialisation et l’UE ont été des outils redoutablement efficaces aux mains des capitalistes pour faire progresser leurs intérêts. Seule l’irruption des peuples dans la rue et des luttes résolues peuvent enrayer cette machine infernale. Certainement pas des élections (malheureusement...).
Chico
2. Crise en Europe : combattre l’austérité, 23 mai 2010, 09:25
On va pas se plaindre : on vit quand même dans le monde libre !