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Crise financière : le point de vue de 8 économistes.
Publie le mardi 14 juillet 2009 par Open-Publishing2 commentaires

de François Leclerc
1- De Joseph E. Stiglitz (que l’on ne présente plus), hélas un peu empêtré dans son statut de consultant international, nous avons dernièrement retenu que, selon lui « Les Nations Unies prennent la situation en main ». C’est en effet le titre de l’un de ses derniers articles en syndication (une forme de distribution aux rédactions), aux lendemains de la Conférence du 23 juin dernier de l’ONU sur la crise, prenant hélas un peu ses désirs, et les nôtres, pour des réalités. Mais il a eu le mérite d’être sans doute le premier à voir dans la concentration bancaire en cours un grand danger pour l’avenir.
2- Paul Krugman, que l’on ne présente pas non plus, et qui tient salon avec mordant dans les colonnes du New York Times, a été un instant suspecté par certains de complaisance politique avec la nouvelle administration, après avoir été un critique au vitriol de la précédente, mais il s’est ressaisi. Sa dernière chronique s’intitule « Ebouillanter la grenouille » et fait référence à cette histoire bien connue, selon laquelle quand on chauffe progressivement l’eau de la marmite dans laquelle on y a plongé une grenouille, celle-ci ne s’aperçoit pas de l’élévation progressive de la température de l’eau, pour finir ébouillantée. Devinez qui est la grenouille et ce qui nous attend, selon Paul Krugman, tant du point de vue économique qu’environnemental ?
3- La finance et l’économie allemandes sont commentées de manière très critique par Wolfgang Münchau, dans les colonnes du Financial Times. Le titre de sa dernière chronique ? « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Et voilà sa conclusion, évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande, qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. » Il n’est pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.
4- Egalement dans le Financial Times, visiblement un repaire d’agents dormants que l’on vient de réactiver, ce n’est pas la dernière chronique de Martin Wolf, figure tutélaire des chroniqueurs qui a su rapidement négocier son virage non sans adresse, mais l’une de ses précédentes, datant du 30 juin. Pour son titre sans aucune équivoque, malgré l’article plus emberlificoté qui suit : « L’approche d’une réparation prudente des banques ne marchera pas ». Sa conclusion ? « C’est le gradualisme, pas le radicalisme, qui est aujourd’hui une option risquée. »
5- Robert Reich, professeur à Berkeley et ancien secrétaire d’Etat au travail dans l’administration Clinton, n’est pas (encore ?) une voix dominante dans ce concert. Il vient pourtant de produire un bref et définitif article sur son blog ( http://www.robertreich.org ), qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir, car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera. » On attend la suite.
6- C’est Simon Johnson, professeur au MIT et ancien chef économiste du FMI, qui souvent développe sur son blog ( http://baselinescenario.com ) les points de vue les plus acérés et globaux, ne se contenant pas de parcourir la situation financière et économique. Son dernier billet est consacré au projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.
7- Le 3 juillet dernier, Willem Buiter, professeur à la London School of Economics and Political Science, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait sur son blog hébergé par le Financial Times un long billet très fouillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur (à notre connaissance) de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès, et avoir montré comment il était préférable, à la mise en place de bad banks, de créer des good banks (laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris), il fait preuve, pour ses lecteurs, d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.
8- Enfin, c’est à Ambrose Evans-Pritchard, du Daily Telegraph (plus familièrement appelé le Telegraph) qu’il revient de conclure. Il le fait, comme d’habitude, en allant « straight to the point » (droit au but). « L’Europe creuse sa propre tombe économique, alors que la Banque Centrale Européenne ne répond pas ».
Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la Banque Centrale Européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres (le français châtié ne rend pas bien compte du « mess » anglais), Ambrose Evans-Pritchard conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ». Nous voilà prévenus.
Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ?
La politique qui est suivie a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ?
Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save », trop gros pour être sauvé ?
N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ?
Messages
1. Crise financière : le point de vue de 8 économistes., 15 juillet 2009, 10:01
En attendant la Finance prend modele :
Hausse de 33% des profits de Goldman Sachs grâce au trading
mardi 14 juillet 2009 16h08
par Steve Eder
NEW YORK (Reuters) - La banque américaine Goldman Sachs Group fait état d’une hausse de 33% de ses profits au deuxième trimestre, un résultat supérieur aux attentes qui reflète notamment le rebond des marchés boursiers.
Le produit presque doublé de ses activités sur les marchés a largement compensé une charge exceptionnelle liée au remboursement des aides publiques reçues pour faire face à la crise financière.
La principale banque d’investissement de Wall Street a réalisé un résultat net de 2,7 milliards de dollars, ou 4,93 dollars par action, contre 2,05 milliards ou 4,58 dollars lors des trois mois clos le 30 mai 2008, époque à laquelle le calendrier de l’exercice de Goldman était différent.
Hors exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 5,71 dollars. Les analystes n’attendaient en moyenne qu’un bénéfice par action de 3,49 dollars, selon Reuters Estimates, et de 3,54 dollars selon First Call.
Première grande banque américaine à publier ses résultats du deuxième trimestre, Goldman a vu sa performance dopée par l’amélioration des marchés financiers et par une hausse des honoraires dans ses activités de conseil.
Le produit du trading a fait un bond de 93% par rapport à l’année précédente. L’activité de garantie d’émissions et autres augmentations de capital a réalisé un produit record de 736 millions de dollars.
Le produit dans la banque d’affaires est ressorti à 1,44 milliard de dollars, ce qui représente une baisse de 15% par rapport à l’année précédente mais une progression de 75% par rapport au premier trimestre de cette année.
Ces résultats "font l’effet d’une explosion, mais je ne pense pas qu’ils surprennent vraiment quiconque", a commenté Keith Davis, analyste chez Farr, Miller & Washington.
"L’environnement est très favorable pour ce genre d’activités. Les spreads sont très larges, les émissions d’obligations et d’actions sont plutôt fortes."
L’établissement a inscrit une charge exceptionnelle de 426 millions de dollars pour le remboursement des fonds reçus dans le cadre du plan Tarp d’aide publique au secteur bancaire. Goldman a reçu au total 10 milliards de dollars du Trésor américain dans le cadre du Tarp (Troubled Asset Relief Program).
La banque a mis en réserve 6,65 milliards de dollars au deuxième trimestre pour les rémunérations de ses personnels, un domaine sensible alors que l’administration Obama veut limiter les salaires dans le secteur bancaire.
Version française Dominique Rodriguez
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE56D09D20090714?sp=true
Goldman Sachs assoit sa domination sur Wall Street
New York - Goldman Sachs a confirmé mardi son statut de banque phare de Wall Street en affichant des résultats en forte hausse et largement supérieurs aux attentes, profitant à plein de la disparition ou de la prudence nouvelle de ses rivales après la crise financière.
La banque d’affaires américaine a publié un bénéfice net de 3,44 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, représentant un bond de 65% sur un an et de 89% par rapport au premier trimestre.
Ce résultat s’entend après déduction du dividende de 426 millions versé à l’Etat fédéral pour rémunérer les 10 milliards de fonds publics avancés à l’automne (et depuis lors remboursés). La banque a aussi dû passer pour 700 millions de dépréciations sur son portefeuille d’immobilier commercial.
Rapporté par action, mesure de référence des analystes, le bénéfice de Goldman "a dépassé de 1,39 dollar le consensus du marché, ce qui est beaucoup", souligne Cesare de Novellis, analyste chez Meeschaert New York. Il s’est établi à 4,93 dollars - et même à 5,71 dollars en excluant la rémunération de l’Etat - contre 3,54 dollars attendus par les analystes.
La croissance de la rentabilité de Goldman Sachs a été encore plus rapide que celle de son chiffre d’affaires, qui a bondi de 46% sur un an.
Le produit net bancaire s’est élevé à 13,76 milliards de dollars, contre un consensus de marché de 10,66 milliards, tiré par les 10,78 milliards de revenus dégagés dans la division courtage - marchés actions et obligataires - en croissance de 93% sur un an et de 51% sur le premier trimestre.
Contrastant avec cette performance, la banque d’investissement a vu ses revenus reculer de 15% sur un an et la banque privée de 28%.
Le PDG Lloyd Blankfein a expliqué ces résultats par l’amélioration constatée sur les marchés financiers, en dépit d’un environnement encore "fragile". Au cours de la période sous revue, l’indice Dow Jones a connu sa meilleure performance trimestrielle en six ans.
Le directeur financier David Viniar a fait valoir que Goldman a profité "de marchés et de produits très liquides", sur lesquels la banque a appliqué sa culture de gestion du risque pour "saisir" les opportunités.
"Pour chaque dollar que nous allons chercher, il y a assurément moins de compétition", a-t-il aussi indiqué, lors d’une conférence téléphonique.
Pour autant, l’action Goldman Sachs réagissait peu à la Bourse de New York - +0,68% à 150,45 dollars -, les bons résultats "ayant déjà été anticipés par le marché", expliquait Jon Ogg, analyste du site 24/7 Wall Street.
La veille, l’une des analystes les plus écoutées de Wall Street, Meredith Whitney, avait relevé sa recommandation sur le titre, alors qu’elle est célèbre pour son pessimisme envers le secteur bancaire. Sa décision avait permis au titre de clôturer en hausse de plus de 5%.
Plusieurs observateurs saluaient mardi la solidité du modèle Goldman.
"Le fait que Goldman annonce aujourd’hui le versement d’un dividende de 35 cents par action, payable en septembre, est une preuve de leur confiance dans la solidité de leur situation financière", estime M. De Novellis, pour qui "Goldman va rester la meilleure banque d’affaires" à l’avenir.
Charles Geisst, professeur d’économie et historien de Wall Street au Manhattan College, fait valoir que les performances de Goldman tiennent à une combinaison de deux facteurs.
"Il y a moins de concurrents sur le marché" depuis l’implosion de l’année dernière qui a vu Bear Stearns et Lehman Brothers disparaître et Merrill Lynch se faire avaler par Bank of America, une société à la culture beaucoup plus conservatrice. Morgan Stanley, l’autre grande banque d’affaires survivante, a de son côté délibérément choisi de renoncer aux opérations les plus risquées.
Cela donne à Goldman Sachs "plus de latitude dans le courtage et les opérations de souscription", ajoute M. Geisst.
"Par ailleurs, leur appétit pour le risque n’a jamais diminué, si bien qu’ils sont en mesure de prendre l’avantage", là où les autres concurrents renouent doucement avec la culture du risque, poursuit l’historien.
Toutefois Goldman Sachs "pourrait bien ne pas briller autant à l’avenir, lorsque la concurrence se ressaisira", avance-t-il.
14 juillet 2009 17h41
http://www.romandie.com/infos/News2/200907141741040AWP.asp
2. Crise financière : le point de vue de 8 économistes., 21 juillet 2009, 17:21, par mohammed hifad
Je ne suis pas un économiste mais j’aimerais ajouter à ces analyses ce que j’appelle le paramètre événementiel qui permet d’appréhender cette crise sous un autre angle du point de vue de celui que j’ai appelé dans mon essai, le psycho-physicien.
Dans cette situation symétrique ou répétition, La crise sera incontrôlable pendant 4 ans de 2009 jusqu’à fin 2012 , conformément aux mécanismes qui la soutendent et la régissent, c’est-à-dire ceux de son initiale de 1929 qui n’a commencé à reculer qu’en 1932 avec l’élection de Franklin Roosevelt .Cela ne veut pas dire que 1932 marque sa fin mais seulement le début de sa maîtrise et ses conséquences ont duré en réalité jusqu’en 1945 , ce qui correspond pour nous à 1925.Dans ce que j’appelle une situation initiale , les agents sont libres dans leurs actions mais dans sa symétrique ou répétition , les agents subissent en bien et en mal leurs actions initiales .La situation globale , situation initiale plus situation symétrique , équilibre les éléments constitutifs de la situation initiale les purifie et les annule définitivement .Je distingue le temps linéaire des situations initiales et le temps cyclique ou événementiel des situations symétriques .Les éléments de la situation initiale peuvent revenir dans leur totalité , le cas de cette crise , c’est ce que j’appelle une situation complète. Ces éléments de l’initiale peuvent se répéter les uns après les autres . , c’est ce que j’appelle une situation partielle. La situation globale , initiale plus sa symétrique , qu’elle soit complète ou partielle , s’opère au niveau de la même année dans la décennie par exemple pour la crise de 1929 les années possibles de sa répétition sont :1939,49,59,69,79,89,99,2009,2019,2029,etc. jusqu’à la répétition de tous ses constituants et de leur annulation.
Je relève les expressions suivantes :
3/ « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. » dynamique de la répétition.
4/ « Egalement dans le Financial Times, visiblement un repaire d’agents dormants que l’on vient de réactiver, » dynamque de la répétition.
5/ » qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir, car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera. » .Nous assistons à la prise de conscience du phénomène de la répétition et de l’annulation inéluctable de la situation initiale , la crise de 1929 et le début d’une nouvelle situation initiale , qualifiée ici de « nouvelle économie » qui « débutera » et qui a débuté avec tous les efforts entrepris jusqu’ici pour réguler la crise mais il faut des experts pour distinguer les faits répétés qui relèvent de la crise de 1929 de ceux qui sont vraiment nouveaux et dont la répétition est ainsi programmée dans ce vieil ordinateur infaillible que constitue notre univers .Les agents ont la capacité d’être à la fois actifs pour les situations initiales qu’ils vivent et passifs pour les répétitions qu’ils subissent comme un dédoublement de notre personnalité.
6/ » il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs », nous sommes en plein dans la répétition et le retour des événements de la situation initiale à savoir la crise de 1929.
La synthèse, difficile à accepter, c’est que ce puits événementiel a une profondeur de 16 ans, de 2009 à 2025 l’équivalent de 1929 à 1945.Le vertige qui fait perdre conscience et la maîtrise des choses n’a heureusement duré que 4 ans et il ne reste plus que 3 ans à revivre ce chaos .La symétrie ou la répétition n’est pas forcément néfaste. Elle fonctionne comme un équilibre naturel ou une balance événementielle qui vient équilibrer, purifier et annuler définitivement les éléments constitutifs de la situation initiale , ni plus ni moins avec une extrême précision.
Cordialement Mohammed Hifad. (blog :hifadmed.blogspot.com)