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Crise : le spectre des tensions sociales resurgit.
Publie le vendredi 2 janvier 2009 par Open-Publishing7 commentaires
Hausse de la pauvreté, destruction d’emplois et faillite des services publics imposent un traitement social de la crise pour 2009.
L’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Bureau international du travail (BIT) ont tiré la sonnette d’alarme. Selon l’OCDE, le nombre de chômeurs dans les pays développés pourrait grimper de 7 à 10 millions d’ici à 2010 ; d’après le BIT, les pays en développement pourraient voir le nombre de sans-emploi grimper de 20 millions. Soit une hausse de 10 % du nombre de chômeurs dans le monde.
Les derniers chiffres publiés fin 2008 donnent raison aux Cassandre. La France a enregistré 160 000 chômeurs de plus en quatre mois. Il faut en attendre 210 000 de plus au cours des six prochains mois, selon l’Insee. La Grande-Bretagne a franchi, pour la première fois en dix-sept ans, le seuil du million d’alloca¬taires chômage, alors qu’aux États-Unis 533 000 emplois ont été détruits sur le seul mois de novembre 2008.
« D’ici à la fin de 2009, le taux de chômage devrait être d’au moins 2 points de pourcentage plus élevé qu’à la fin de 2007 dans six pays (États-Unis, Royaume-Uni, Islande, Irlande, Nouvelle-Zélande et Espagne) et de 1 à 2 points de pourcentage plus élevé dans neuf autres pays, dont la France, l’Italie, le Canada et l’Australie, estime l’OCDE. Les jeunes, les immigrants, les travailleurs peu qualifiés et les seniors souffriront le plus ».
À l’image de ce qui s’était produit aux États-Unis en 1929, le spectre d’une crise sociale majeure se profile. Mais cette fois-ci, elle pourrait toucher le monde entier.
Les premiers effets sont déjà perceptibles en Espagne, par exemple, où l’essor de la construction reposait depuis des années sur une immigration massive. Alors que l’envol du chômage oblige les Espagnols à rechercher du travail dans le bâtiment, les tensions entre communautés s’exacerbent. Ce qui a forcé le gouvernement à opérer un revirement en matière de politique d’immigration en votant un plan de retour volontaire pour les immigrés souhaitant rentrer dans leur pays. Ces derniers pourront toucher des indemnités de chômage, à condition de ne pas revenir en Espagne pendant trois ans…
Mais c’est surtout le risque d’extension de la pauvreté qui menace, y compris dans les pays riches. Selon le Center on Budget and Policy Priorities, un think-tank américain, 41 États aux États-Unis seront confrontés en 2009 à de gros déficits budgétaires, ce qui pourrait les conduire à réduire les services publics de santé ou d’enseignement, à l’image de ce qui se passe déjà en Californie. Les populations les plus défavorisées en souffriront au premier chef. Or elles s’annoncent de plus en plus nombreuses : le centre de recherche prévoit qu’entre 7,5 et 10,3 millions d’Américains vont basculer dans la pauvreté au cours de la crise.
Dans ce contexte la notion de « traitement social du chômage » s’annonce comme le thème dominant de 2009. Aux Pays-Bas, le gouvernement vient d’annoncer qu’il compenserait les pertes de salaires des salariés mis au chômage partiel. Une politique judicieuse destinée à éviter un effondrement de la consommation, mais que seuls les pays ayant des budgets équilibrés peuvent se payer. Les États affichant des moyens budgétaires plus réduits, comme la France, vont devoir rivaliser d’imagination pour prévenir les tensions sociales.
Messages
1. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 13:56
Cassandre dit la vérité. Mais les dieux considérant ceci comme un trop grand pouvoir firent en sorte que sa parole fut inaudible.
Léon
2. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 14:03
"faillite des services publics "
Forcément après 20 ans de casse ininterrompue...
Quand on veut tuer son chien...
Décidement, pour le figaro, tous les moyens sont bons pour fourrer dans le crâne des gens qu’il faut aller de l’avant à bord de l’infernale machine à broyer les masses laborieuses.
1. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 14:27
Oui, mais ce qui est intéressant, c’est que même le journal Le Figaro demande " un traitement social du chômage " pour éviter une crise sociale et des tensions sociales majeures !
En clair : même Le Figaro commence à avoir peur d’une explosion de colère !
2. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 15:12
Evidemment qu’ils vont vouloir un traitement social du chômage ! Ce qui prouve au fond que quand l’essentiel est en jeu - la sauvegarde de la classe possédante, du système qui goinfre l’élite et soumet l’écrasante majorité - la droite sait se rallier à des positions socialistes, exactement décrites par Engels lorsqu’il parle de charlatanisme social qui ne veut, "à l’aide d’un tas de panacées et avec toutes sortes de rapiéçages, [que] supprimer les misères sociales, sans faire le moindre tort au Capital et au profit".
Il y aurait beaucoup à dire sur ces méthodes renforçant l’asservissement du plus grand nombre à l’intérieur même du système qui les étouffe mais qui les maintiendra la tête juste hors de l’eau et qui réclamera - et obtiendra -en retour soumission et remerciements.
Pas tout à fait hors sujet, ce billet de Jacques Marseille dans le point :
Au secours ! Jospin revient…
En annonçant à Rethel le retour des contrats aidés par l’Etat pour combattre les effets de la crise et en s’offrant, au passage, le portrait de Lionel Jospin qualifié de « revenant », Nicolas Sarkozy a maladroitement braqué le projecteur sur une période et une recette qui constitue l’un des piliers du « modèle » social français. Maladroitement dans la mesure où le « plan de Rethel » puise dans la boîte à pharmacie « jospinienne » supposée constituer le modèle social français.
Un modèle qui sait à merveille conjuguer gaspillages et inefficacité.
N’est-ce pas Nicolas Sarkozy lui-même qui déclarait à Dijon, le 2 octobre 2007 : « Pendant la campagne présidentielle, beaucoup d’acteurs sociaux m’ont demandé à réformer les contrats aidés… je demande donc à Martin Hirsch, en liaison avec Christine Lagarde, de présenter un projet d’unification de tous les contrats aidés, qui permettra de résoudre les problèmes actuels.
Quels sont ces problèmes ?
Il s’agit, premièrement, de la coexistence d’un trop grand nombre de contrats aidés, avec des logiques différentes et une multiplicité d’acteurs chargés de leur prescription. Comment s’étonner alors que le service public de l’emploi éprouve des difficultés à suivre l’ensemble des dispositifs ? »
C’était, à l’époque de la « rupture » annoncée, prendre en compte les multiples rapports et études qui avaient démontré que l’effet à long terme des emplois aidés était particulièrement faible, voire quasiment nul, et laisser à penser que les réformes seraient désormais bâties sur des « fondements solides »
Le plus cinglant de ces rapports avait été remis au Sénat par la Cour des comptes en octobre 2006. Pour faire court, la méticuleuse enquête de la Cour relevait l’ubuesque complexité des contrats aidés, l’illisibilité des mesures qui décourageaient les entreprises et, surtout, la difficulté à mesurer l’impact réel de ces contrats qui, en 2005, avaient représenté une dépense de 5,6 milliards d’euros. Pour en faire l’inventaire, un glossaire s’avère nécessaire. Travaux d’utilité collective (1984), Contrat de réinsertion en alternance (1987), Contrat de retour à l’emploi (1989), Contrat emploi solidarité ( 1990), Contrat emploi consolidé (1992), Contrat initiative emploi ( 1995), Contrat emploi-ville ( 1996), Contrat emploi-jeunes (1997), Trajet d’accès à l’emploi( 1998), Soutien à l’emploi des jeunes en entreprise (2002), Contrat d’insertion-revenu minimum d’activité ( 2003), Contrat d’insertion dans la vie sociale ( 2003), Contrat initiative emploi rénové ( 2005), Contrat d’avenir ( 2005) : autant de contrats aidés utilisés, disait il y a un an Nicolas Sarkozy, « pour améliorer artificiellement les statistiques avant de renvoyer, à la fin du contrat, les personnes en insertion, à la case départ, le RMI ou le chômage. »
Des contrats dont l’impact sur le chômage est limité, le coût élevé, la confusion des responsabilités entre Etat et régions totale et l’ « effet de rémanence » sensible, en raison de la durée moyenne des contrats signés. Ainsi, les contrats jeunes, mesure phare du gouvernement de Lionel Jospin, représentaient encore une dépense de 760 millions d’euros en 2005.
Pour quel effet sur l’emploi ? D’après les enquêtes rares menées sur le suivi de ces mesures, sur 100 CIE ( Contrat d’Initiative Emploi) conclus, on estime que 18 embauches seulement n’auraient pas eu lieu sans l’existence de cette mesure. C’est mesurer « l’effet d’aubaine » qui se caractérise par le fait que, pour l’essentiel, les employeurs auraient de toute façon embauché la même personne en l’absence du dispositif ! S’agissant des emplois CIVIS (Contrat d’insertion dans la vie sociale), 16% des bénéficiaires en seraient sortis vers un emploi durable. Pire, il semblerait qu’un « effet de stigmatisation » soit attaché à certains contrats aidées, les anciens bénéficiaires du CES ( Contrat emploi solidarité) sortis fin 1999, fin 2002 et fin 2003 ayant été moins nombreux à être en emploi ordinaire que le groupe témoin n’ayant bénéficié d’aucune aide à l’emploi !
Surtout, on constate qu’en moyenne, un contrat aidé coûte autant à la collectivité nationale que le salaire moyen annuel d’un travailleur ne bénéficiant d’aucune aide ! Mais comme il se traduit par une charge budgétaire supplémentaire, il entraîne un accroissement des prélèvements obligatoires qui provoque une hausse des charges salariales et donc une menace pour l’emploi dans le secteur marchand !
Tant qu’à faire, pour répondre au défi de notre crise et de ses effets possibles sur le chômage, Nicolas Sarkozy aurait pu s’inspirer des Ateliers nationaux qui, au moment de la terrible de crise de 1848, avaient été mis en place pour employer les chômeurs et prendre en charge divers chantiers dans les travaux publics, comme le nivellement de la place de L’Europe, près de la gare Saint-Lazare. Une création dénoncée par Victor Hugo qui, quatre jours avant leur fermeture et la sanglante insurrection du 24 juin 1848, déclarait à l’Assemblée constituante aux députés socialistes qui les avaient inspirés : « Les ateliers nationaux sont un expédient fatal. Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail, vous avez ôté à une partie du peuple le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. A ceux qui n’avaient connu jusqu’alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l’aumône… La monarchie avait les oisifs, la république aura les fainéants. » Un qualificatif indigne pour les emplois aidés de l’époque et qui mériterait que l’on chasse du Panthéon la dépouille de l’auteur des Misérables.
Jacques Marseille
Voilà quelqu’un qui ne sait plus où il en est idéologiquement (n’oublions pas qu’il a commencé au PCF) mais qui fait son beurre avec dans des journaux de droite.
Cependant il pointe très exactement le mal de la gauche dans lequel s’est malencontreusement vautré le parti communiste : celui de se détourner d’un monde à construire pour "les producteurs associés" dont le seul mot d’ordre aurait du être "l’abolition du salariat", comme disait Marx, et pour n’ avoir fait des salariés qu’une classe entretenue et soumise.
En dehors des critères de choix dictés par la macro-économie, c’est aussi cela, le traitement social du chômage, construire méthodiquement l’assistanat qui éloigne l’immense masse des travailleurs de la conscience révolutionnaire.
3. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 15:00
Tout arrive...
Et, l’histoire apparaît être un réel recommencement...
Le libéralisme aura contribué avec de froids calculs à une déchéance des systèmes qui protégeaient jusqu’alors les citoyens.
Ces gens vont même jusqu’à s’attaquer aux économies, partout où il est possible de récupérer des fonds le libéralisme active ses actions, pas une est profitable à la société, bien au contraire et il temps d’ouvrir les yeux.
Ils se sont attaqués aux retraites des travailleurs, à la Santé publique, au système social largement pillé !
Aujourd’hui ce sont les hôpitaux qui sont la proie de ces gens !
Il est vrai que comme le dit le "p"résident : "ces personnels sont formidables"...démagogie calculée ne trompant plus personne !
Pendant ce temps ces personnels remarquables se retrouvent en garde à vue (médecin de Valence, infirmière de Paris...) avec des heures de pressions intolérables et digne du temps du fascime ! Mais cette fois avec des méthodes et des moyens techniques un peu plus élaborés, les résultats sont là, maintenant il n’est pas certain que les jeunes même sans emploi se risqueront à faire carrière dans la Santé !
Les sbires de la nouvelle gouvernance devront lever leurs culs et relever leurs manches pour bosser dans la pratique, car les théories de ces gens ne méritent plus notre confiance.
Retirons l’argent de nos comptes bancaires systématiquement, car non seulement ils travaillent et vivent de notre argent, mais encore ils nous volent, et nous font tous passer pour des ignares.
Il est temps de relever la tête et de démontrer que le Peuple dispose d’un réel pouvoir, et qu’il est capable à lui seul de s’autogérer sans plus attendre !
4. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 15:42, par Copas
Je suis toujours surpris des commentateurs bourgeois du figaro et d’autres qui sont en retard d’une guerre au niveau des chiffres.
Ce qui est annoncé me parait d’ors et déjà dépassé et petit à côté de ce qui risque de se passer en nombre de chômeurs. Si pour autant que cela soit comparable à 1929. Si ça l’ait , alors les chiffres annoncés et craints peuvent être multipliés par 5 ou 10.
Ainsi l’annonce qu’on aurai 200 000 chômeurs de plus en France pour 2009 est déjà enfoncée avant le changement d’année. Les premières escarmouches (qui ne comprennent pas encore les effets des plans de licenciements qui ont été annoncés mais n’enregistrent, si je puis dire, que les contractions de CDD) ont déjà enfoncé les chiffres avec rien que sur un mois (novembre) près de 60 000 chômeurs de plus (déclarés et acceptés comme tels par les services officiels) .
L’Espagne s’est pris 1 million de chômeurs en plus en 1 an .
Le Figaro et sa mauvaise foi sur l’endettement qui serait plus important en France tourne et gigote autour des chiffres (la France est plutôt moins endettée que les autres états industriels) pour faire passer sa marchandise....
.... c’est à dire indiquer en quelque sorte qu’un partage des richesses plus équitable n’est pas possible... Que l’état ne peut redistribuer de la richesse.
C’est et ça sera l’angle d’attaque des bourgeois : on ne peut pas partager , il n’y a plus de sous, et on est endettés....
Allez ! là et là siils cherchent de l’oseille.....
Loin de tout cela et de l’égoïsme forcené des bourgeois représentés par le Figaro on peut conseiller la lecture de ça et cette petite phrase de cet ultra-gauche de Roosevelt : « Aucun citoyen américain ne doit avoir un revenu (après impôt) supérieur à 25 000 dollars par an » ce qui équivaut d’après le blog cité à 315 000 dollars annuels actuels.
Rien qu’en restant sur ce terrain très généreux pour la bourgeoisie et en confisquant les capitaux "flottants" ... On pourrait, sans mettre à mal le capitalisme (et sans mettre à genoux le "pauvre" de l’île de Ré) prendre tout ce qui dépasse le million de dollars en actifs financiers, ce qui ferait déjà des dizaines de milliers de milliards de dollars, de quoi éponger bien des dettes et de quoi refaire partir au triple galop l’économie planétaire.
Mais ça.... Le figaro ne veut pas seulement sauver les riches mais veut qu’ils demeurent "plus que riches"....
Même si il faut couler la planète, provoquer des soubresauts effroyables....
5. Crise : le spectre des tensions sociales resurgit., 2 janvier 2009, 17:13, par momo11
Si le figaro le dit ;eux qui sont les spectres du journalisme.momo11