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En Palestine une guerre contre les enfants

Publie le lundi 3 juillet 2006 par Open-Publishing
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Israel-Palestine
En Palestine une guerre contre les enfants
Pendant que des missiles israéliens sont tirés sur les piqueniqueurs palestiniens et des maisons dans Gaza et la Cisjordanie, les Etats Unis Israel et l’UE les affament. Les victimes de cette famine en seront majoritairement des enfants. Une telle punition collective, identifiée comme un crime contre l’humanité par les Conventions de Genève, évoque l’étouffement du ghetto de Varsovie par les nazis et le siège économique de l’Irak par les américains dans les années 90. Maintenant, le terrorisme d’état, sous la forme d’un siège médiéval, s’applique sur les plus vulnérables.

En Palestine une guerre contre les enfants
Arthur Miller a écrit « Peu d’entre nous peuvent accepter le fait que la société ne puisse en quelque sorte avoir un sens. La pensée que l’état a perdu la tête et punisse autant d’innocents est intolérable. Et par conséquent on en dénie la preuve intérieurement. »

La vérité dite par Miller a fait une apparition furtive le 9 juin sur les écrans de télévision quand des bateaux de guerre israéliens ont tiré sur des familles piqueniquant sur la plage de Gaza, tuant 7 personnes, parmi elles 3 enfants et 3 générations. Ce que cela représente c’est la solution finale au problème des palestiniens avec l’accord des Etats-Unis et d’Israël. Pendant que des missiles israéliens sont tirés sur les piqueniqueurs palestiniens et des maisons dans Gaza et la Cisjordanie, les deux gouvernements les affament. Les victimes de cette famine en seront majoritairement des enfants.

Ceci a été approuvé le 23 mai par le Congres américain qui a voté (361pour 37contre) pour couper les aides aux ONG qui fournissent une aide de subsistance à la Palestine occupée. Israël refuse de verser aux palestiniens les taxes collectées, soit 60 millions de dollars par mois. L’Union Européenne a suspendu son aide avec pour conséquence l’incapacité pour l’autorité palestinienne de payer ses 180 000 fonctionnaires, dont les salaires font vivre plus d’un million de palestiniens. (Note de la traductrice)

Une telle punition collective, identifiée comme un crime contre l’humanité par les Conventions de Genève, évoque l’étouffement du ghetto de Varsovie par les nazis et le siège économique de l’Irak par les américains dans les années 90. Si les auteurs de ces crimes ont perdu la raison, comme le suggère Miller, ils semblent comprendre leur barbarie et montrent leur cynisme. « L’idée c’est de mettre les palestiniens à la diète » a plaisanté Dov Weisglass, un conseiller du premier ministre israélien Ehud Olmert.

C’est le prix que les palestiniens doivent payer pour les élections démocratiques qu’ils ont tenues en janvier. La majorité a voté pour le « mauvais « parti, le Hamas, que les Etats-Unis et Israël (et l’UE ndt) avec leur inimitable penchant à diaboliser, décrivent comme terroriste.

Cependant, le terrorisme n’est pas la raison pour affamer les palestiniens, dont le premier ministre, Ismail Haniyeh, a réaffirmé l’engagement du Hamas à reconnaître l’état juif, proposant seulement qu’Israël obéisse au droit international et respecte les frontières de 1967. Israël a refusé parce que, avec son mur de l’apartheid en construction, son intention est claire : s’emparer de plus et plus de Palestine, encercler des villages entiers et éventuellement Jérusalem.

La raison pour laquelle Israël a peur du Hamas c’est qu’il y a peu de chance que le Hamas devienne un collaborateur de confiance en asservissant son propre peuple pour le compte d’Israël. En fait, le vote pour le Hamas était un vote pour la paix. Les palestiniens en ont marre des échecs et de la corruption de l’époque d’Arafat. Selon l’ancien président américain Jimmy Carter, dont le centre (Carter Center) a vérifié la victoire électorale du Hamas, « les sondages de l’opinion publique montrent que 80% des palestiniens veulent un accord de paix avec Israël ».

Comme cela est ironique, si on considère que le Hamas s’est développé grâce à un soutien clandestin, et pas des moindres, d’Israël, qui avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne, voulaient que les islamistes sapent l’arabisme laïc et ses rêves « modérés » de liberté. Hamas a refusé de jouer ce jeu machiavélien et, face aux assauts israéliens, il a maintenu un cessez le feu pendant 18 mois. L’objectif de l’attaque israélienne sur la plage de Gaza était clairement de saboter le cessé le feu. Ceci est une tactique qui a fait ses preuves.

Maintenant, le terrorisme d’état, sous la forme d’un siège médiéval, s’applique sur les plus vulnérables. Pour les palestiniens, une guerre contre les enfants n’est pas vraiment une nouveauté. En 2004, une étude de terrain publiée par le journal britannique « British Medical Journal » a rapporté que, les quatre années précédentes, « 2/3 des 621 enfants...tués (par les israéliens) à des check points... sur le chemin de l’école, dans leurs maisons, l’ont été par des tirs provenant d’armes légères, dirigés dans plus de la moitié des cas vers la tête, le cou, et la poitrine - la blessure du tireur d’élite. » ¼ des palestiniens de moins de 5 ans sont chroniquement et sérieusement atteints de malnutrition. Le mur israélien « va isoler 97 cliniques médicales de premiers soins et 11 hôpitaux des populations qu’ils desservent. »

L’étude décrivait « un homme d’un village bouclé par le mur près de Qalkalya qui s’était approché de la barrière portant sa fille gravement malade dans ses bras et suppliant les soldats en faction de le laisser passer pour qu’ils puissent l’emmener à l’hôpital. Les soldats ont refusé. »

Actuellement, la Bande de Gaza, bouclée, comme une prison à ciel ouvert, et terrorisée par les booms supersoniques des avions de combat israéliens, a une population dont presque la moitié à moins de 15 ans. Le DC Khalid Dahlan, un psychiatre qui dirige un projet de santé communautaire pour enfants m’a dit : « Les statistiques que je trouve personnellement insoutenables, c’est que 99,4% des enfants que nous étudions souffrent de traumatisme...99,2% ont eu leurs maisons bombardées ; 97,5% ont été exposées aux gaz lacrymogènes ; 96,6% ont été témoins de tirs ; un tiers ont vu des membres de leurs familles ou des voisins blessés ou tués. »

« Ces enfants souffrent de cauchemars sans fin, et de « nuits de terreur » et de la dichotomie d’avoir à faire face à ces conditions. D’un côté ils rêvent de devenir des médecins et des infirmières « pour pouvoir aider les autres » et d’un autre côté, ceci est dépassé par une vision apocalyptique d’eux-mêmes comme étant la prochaine générations de kamikazes. Ils en font systématiquement l’expérience après chaque attaque israélienne. Pour les garçons, leurs héros ce ne sont plus les joueurs de football, mais une confusion avec les « martyrs » palestiniens et même l’ennemi « parce que les soldats israéliens sont les plus forts et ont des Apaches (hélicoptères de combat). »

Que ces enfants soient maintenant encore plus punis semble au-delà de toute compréhension humaine, mais il y a une logique derrière cela. Au fils des ans, les palestiniens ont évité de tomber dans la trappe d’une guerre civile totale, sachant que c’est ce que veulent les israéliens. Détruire leur gouvernement élu tout en essayant de construire une administration parallèle autour et en connivence avec le président Mahmoud Abbas, pourrait bien produire comme l’universitaire d’Oxford Karma Nabulsi l’a écrit : « Une vision hobbesienne d’une société anarchique ... dirigée par des milices disparates, des gangs, des idéologues religieux et brisée en tribus ethniques et religieuses, avec des collaborateurs choisis. Regardez ce qu’est devenu l’Irak aujourd’hui : c’est ce qu’Ariel Sharon avait en réserve pour nous. »

Le combat en Palestine est une guerre américaine, combattue à partir d’une base américaine étrangère la plus lourdement armée, Israël. En Occident, nous sommes conditionnés à ne pas penser le « conflit » israélo palestinien en ces termes, comme nous sommes conditionné à penser que les israéliens sont des victimes et non des occupants brutaux et illégaux. Ceci n’est pas pour sous estimer les initiatives brutales de l’état d’Israël, mais sans F-16 (avions de combat) et Apaches et des billions de dollars de taxes payées par les citoyens américains, Israël auraient fait la paix depuis longtemps avec les palestiniens. Depuis la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis ont donné à Israël 140 billions de dollars, la plupart sous forme d’armements. Selon le service de recherche du Congres américain, la même « aide » budgétaire devait inclure 28 millions de dollars « pour aider les enfants palestiniens à affronter la situation de conflit actuelle » et fournir « une première aide de base ». Maintenant, le Congrès y a mis son veto....

Est-ce qu’Arthur Miller avait raison ? Est-ce que nous « dénions intérieurement « tout ceci, ou est ce que nous écoutons des voix lointaines ? Lors de mon dernier voyage en Palestine, j’ai été gratifié, en quittant Gaza, par le spectacle de drapeaux palestiniens flottant au vent de l’intérieur des quartiers emmurés. Des enfants sont responsables de cela. Personne ne leur dit de le faire. Ils fabriquent des porte-drapeaux en assemblant des bouts de bois, et un ou deux grimpent sur un mur et tient le drapeau en silence.

Ils le font, croyant que le monde captera leur message.

Source : extraits d’un article du journaliste australien John Pilger paru sur www.antiwar.com le 15 juin 2006 intitulé "In Palestine a war on children".

Traduction bénévole pour information à caractère non commercial MD pour Planète Non Violence

Ci dessous une vidéo d’Aljazeera montrant les victimes civiles palestiniennes des crimes de guerre commis par l’armée israélienne sur la plage de Gaza. ATTENTION, ces images sont dures à regarder
Video

Source :
http://www.planetenonviolence.org

Messages

  • Encore des magouilles venant des américains, britanniques et israéliens. Aider un groupuscule islamiste le Hamas, contre un autre arabisant laïc pour asservir un peuple qu’on spolie de ses droits. Tout le monde manipule tout le monde, le spectacle est hallucinant et se sont les enfants et les faibles qui paient encore et toujours les déviances psychiatriques des uns et des autres.

    • Pour en finir imposer trois conditions à Israël

      - 1 Reconnaissance de l’Etat Palestinien

       2 Reconnaissance formelle de la frontière de 1967 (toute la frontière y compris Jérusalem Est)

       3 Retrait des tous les occupants de la Cisjordanie et Gaza.

      Dans l’attente de l’acceptation de ces 3 conditions, Boycott international de cet Etat...

      Abu Ali Mustafa

    • Je suis dégoûtée des Israéliens et des Américains. Que peut-on faire, je me sens si impuissante. Ma seule consolation me vient d’un ami qui croit en la justice immanente : un jour qui ne peut être trop lointain, l’empire américain s’effondrera comme les autres empires avant lui et cette chute entraînera automatiquement le déclin d’Israël, soutenu inconditionnellement par les USA. C’est alors qu’un semblant de paix viendra au Proche-Orient. Qui nous dit que dans 20 ou 25 ans on ne fera pas subir un procès devant le tribunal international aux dirigeants américains et israéliens pour crime contre l’humanité. On parlera alors de l’Holocauste contre le peuple palestinien. Les souffrances infligées au peuple palestinien me semblent d’autant plus insupportables qu’elles viennent d’un peuple qui a lui-même connu la persécution. Je prie pour les Palestiniens et oui, je suis confiante qu’un jour la justice se fera et ils auront leur pays.

      Monica Daoulova

    • tout le monde sera juger nous sommes ds la fin des temps les grand sont la devant nous

  • J’ai lu cet article, j’ai vu les images grâce au lien. J’ai une petite fille, une mêre, une grand mêre, un petit frêre...La souffrance des Palestiniens et de tous les peuples opprimés depuis des années n’a pas d’égal.Mon coeur se serre un peu plus chaque jour. J’aimerais vraiment savoir si les Israéliens, les Etatsuniens et leurs collaborateurs, dont font partie un grand nombre de nations dites civilisées, sont vraiment des êtres humains. On dit que ce qui nous différencie des autres animaux est notre degré de conscience et d’amour. La preuve est faite. Ces assassins sont pires que des chiens, pire que des porcs. Je m’arrête là. Je prie chaque jour pour que ces gens payent rapidement pour leurs innombrables crimes. Ils ne peuvent pas s’en tirer comme ça.

    • S’il vous plaît, je suis d’accord avec vous, et moi aussi je prie pour les Palestiniens et les Irakiens. Mais je vous en prie cessez de rabaissez les chiens et les cochons en disant que les Américains, Israéliens et autres bouchers sont pires que ces animaux. Les animaux ne font pas la guerre et ne font pas souffrir leur semblable, sauf pour la reproduction et la survie. Laissons les chiens et les porcs tranquilles, j’ai plus d’amour et de respect pour eux que pour certains êtres dits « humains ». Merci, Monica

  • Bien, je vois que tous les messages laissés par des personnes moins naives disparaissent... Merci de faire un tour sur ce site pour calmer votre cécité journalistique...
    http://www.m-r.fr/actualite.php?id=1355