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FAUT-IL BRÛLER LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE

Publie le dimanche 17 août 2008 par Open-Publishing
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La question est d’importance si l’on songe à la proximité de la rentrée scolaire.

Ces derniers mois, des philosophes très médiatisés se sont émus de métaphores zoologiques utilisées par Alain Badiou relatives principalement à un ouvrage publié peu après l’élection de nôtre Président de la République sous le titre "De quoi Sarkozy est-il le nom ?

Monsieur Alain Badiou, vrai philosophe lui, qualifia Sarkozy de l’homme aux rats, formule rendu célèbre par Freud, qui évoquait le navire socialiste que les rats quittaient qui pour un ministère, qui pour siéger dans une commission, qui pour un poste bien rémunéré voire comme Fadela Amara pour un strapontin au Gouvernement et les privilèges matériels qui y sont attachés.

Le très médiatique Bernard Henri Lévy et un obscur philosophe sévissant à Libération Daniel Francos se sont emparés de l’affaire croyant y déceler un crypto antisémitisme.

Les nazis n’ont-ils pas employé le mot rats pour désigner les juifs ? Ils auraient pu ajouter que les colonialistes français usèrent de l’expression ratons pour qualifer les arabes.

Mais quel rapport avec le propos de Badiou ? Aucun.

En effet de parler de l’homme aux rats s’agissant de Sarko, c’était tout simplement une métaphore, une image désignant en l’occurrence la trahison de notables prêts à abandonner le bâteau qui prenait eau de toute part comme les rats sont supposés le faire dans des conditions analogues.

Pauvres bêtes (les rats) stigmatisés par nos éminents philosophes pour avoir répandu la peste brune au Moyen-Âge et celle impardonnable du Reich millénaire qui détruisit 50 millions d’hommes.

S’ils furent les vecteurs de cette terrible maladie au Moyen-Âge, ils ne furent en aucun cas responsable de la pire des pestes qui dévasta l’Europe de 1933 à 1945.

Seuls les hommes sont responsables, alors pitié pour les rats, les belettes, les loups, les singes devenus de commodes boucs émissaires.

Jean de la Fontaine, le fabuliste de nôtre enfance, nous conta de belles histoires animées par des animaux anthropophormes desquelles il tirait une leçon, une morale.

Nos inquisiteurs devraient tirer la conclusion qui s’impose : la rentrée approche, nos enfants ne doivent-ils pas être protégés des dangereuses métaphores zoologiques de La Fontaine.

Faut-il brûler les fables de La Fontaine ?

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