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Fatima, Tanya, Amal, Mariam et une ribambelle d’enfants... tous hachés par les bombes

Publie le vendredi 14 juillet 2006 par Open-Publishing
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La "Paix" de l’occupant...

Fatima et Tanya, les aïeules, étaient encore attablées à 07h00 (04H00 GMT) jeudi 13 juillet, avec Amal et Mariam, leurs belles-filles, et une ribambelle d’enfants. Deux bombes à implosion israéliennes ont fait disparaître cette famille de 12 personnes sous les décombres.

Juchée sur le flanc d’une colline, leur maison de Zebqine, dans le sud du Liban, n’offrait plus que le spectacle de blocs de ciment, de briques, de gravats entassés et d’objets brisés épars, derniers témoins d’une vie. Le tout labouré par deux pelleteuses, aidées d’hommes à mains nues à la recherche des corps, sans espoir de survie.

"Nous en avons sorti cinq sur douze depuis ce matin", explique les larmes au yeux Jamil al Bandar, un parent.

Au lendemain de la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah, l’autorité d’occupation a lancé une série de raids aériens contre son voisin du nord, tuant plus de 40 personnes. Le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël, faisant deux morts.

Aux appels téléphoniques qui se succèdent sur son portable, M. Bandar explique que les secours vont le plus doucement possible. Plus loin, trois ambulances recueillent les restes.

"Nous avons retiré une mâchoire, des bras et la moitié du corps de Naïm Baziah, un beau-frère, jusqu’au tronc. Il avait 20 ans", glisse-t-il en soupirant.

Difficile d’identifier ce qui appartient à chacun des six enfants, dont la plus jeune avait sept ans.

Et puis il y avait Souad, qui venait juste d’épouser l’un des fils. D’ailleurs, deux d’entre eux ont pu survivre car, se trouvant aux abords de leur maison de deux étages, ils ont été projetés dans le terrain d’en face par la violence de l’explosion.

Ils sont hospitalisés à Qana, la cité la plus proche de ce village de quelque 300 agriculteurs spécialisés dans la culture du tabac.

A Tyr, aux abords de l’hôpital Jabal Amel, un des époux fait les cent pas près d’une famille qui attend des nouvelles des leurs et qu’il avait accompagnée. "Ma femme est sous les décombres de la maison à Zebqine. Elle est sûrement morte", dit-il la voix étranglée. "J’ai peur de retourner. Ils disent que c’est dangereux", ajoute-t-il l’air hagard.

Sur les routes du Liban sud et même jusqu’à Beyrouth, il y a peu de voitures. Les gens hésitent à se déplacer. Il est vrai que l’aviation des forces d’occupation a détruit depuis mercredi près de 20 ponts dont une majorité dans le sud, ce qui rend tout trafic difficile sinon impossible.

Dans la matinée, des dizaines d’habitants du sud avaient pris leurs effets pour fuir vers le nord, mais avec la chaleur de plomb de la mi-journée, le trafic s’est brusquement calmé.

Par la suite, les grandes villes du Sud, Saïda et Tyr, mais aussi celles de moindre importance telles Qana ou Baaqline, ou encore les nombreux villages traversés offraient un spectacle de désolation, de vide, de tristesse.

Personne dans les rues mais des dizaines de portraits accrochés, dont ceux d’anciens ou nouveaux jeunes "martyrs". Un rappel de la guerre qui n’a jamais vraiment quitté ce pays, bien qu’officiellement finie depuis 1990.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3226

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