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Fin de l’armistice à Bordeaux...

Publie le vendredi 27 mars 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Jeudi 19 mars, au 147 rue Saint-Genès ; les policiers montent à l’assaut. D’un côté, 14 camions de CRS (matraque, lacrymo, flash-ball, taser, bélier, lance grenade ), aidés de la police municipale, nationale et de la BAC. De l’autre, dix personnes barricadés dans une maison vide et une quarantaine en soutien à l’extérieur, face aux uniformes. Résultat : à l’intérieur, porte explosée, meute enragée cherchant sa proie, occupants face contre terre, menottes, fouille humiliante et garde à vue. A l’extérieur, première charge (sans somation ), une personne jetée à terre, le visage ensanglanté. Manifestants non-violents tenus en joue par des CRS. Deuxième charge. Troisième charge et entrée en scène de l’unité canine qui poursuit les derniers manifestants dans les rues jusqu’à la place de la victoire. 5 arrestations de plus, dont deux pour incitation à l’émeute.
La police a atteint son objectif : une maison vide (et plus utilisable pour personne ) et 15 gardes à vues. Pour nous en revanche quelques jours de rencontres enjouées et le sentiment que tout ne fait que commencer. Devant une telle situation, une évidence : il n’y a nulle part de neutralité, et la légalité n’a désormais plus aucune légitimité.

Les rêves n’ont rien d’illusoires, ils donnent plutôt consistance à nos vies.

Travailler pour consommer, consommer pour qu’il y ait de l’emploi, voilà ce que le capitalisme et son mythe du bonheur de la consommation donnent comme perspective à nos existences. Depuis la petite enfance jusqu’à la maison de retraite nous sommes parqué-e-s pour n’être que des sujets-travailleurs-consommateurs : compétition et spécialisation sont les voies pour nous mener tout droit vers l’acquisition d’un pseudo-bonheur individuel, qu’importe son prix humain et écologique.

Le néolibéralisme n’est pas un pouvoir extérieur. Le néolibéralisme n’a pas de tête. Il est partout. Il s’insère au cœur même de nos vies. A l’intérieur de ce monde de la marchandise, nous ne serons jamais qu’une vulgaire force de travail, c’est à dire des ombres, des étranger-e-s , des déporté-e-s :

LE DESASTRE A DEJA EU LIEU
REPRENONS NOS VIES EN MAIN

Interrogeons nos rapports, nos activités, ré approprions nous notre créativité, nos corps, les questions de genre, d’éducation, de logement, d’alimentation, de santé, de mort. Prenons le temps d’en discuter pour dynamiter toutes les formes de domination.

Nous nous sommes rassemblé-e-s par ce que nous partageons ces évidences, nous ressentons que face au désastre revendiquer ne nous suffit pas. Tous et toutes nous avons participé activement à maintes luttes et nous nous sommes aperçu-e-s que passé l’effervescence de ces expériences, nous replongions inévitablement dans la normalité de ce monde contre lequel nous nous battons. La revendication est vaine par ce qu’elle est ponctuelle. La revendication est vaine par ce qu’elle nous enferme dans un rôle social finalement bien intégré dans le système. La revendication est vaine par ce qu’elle ne s’envisage que comme de petites avancées en attendant l’éclatement du grand soir. Nous ne voulons plus attendre, nous ne voulons plus lutter ponctuellement. Nous avons décider de passer à l’offensive, nous aspirons à ce que nos luttes deviennent permanentes.
Occuper, désamorcer la propriété privée, la société de consommation, le patriarcat, le salariat... Nous avons voulu nous organiser matériellement et ne plus vivre seul-e, ni vivre à côté des autres mais bien les uns avec les autres. Nous voulons nous connaître, nous voulons partager, nous voulons mettre l’amitié au cœur de nos vies.

Occuper libère de l’espace et du temps et ouvre ainsi de nombreuses possibilités. C’est donc accepter de ne pas savoir totalement ce qui s’y fera et favoriser l’initiative individuelle et collective. Des milliards d’idées ne demandent qu’à se matérialiser ! Ouvrir une zone de gratuité, une bibliothèque, des ateliers vélo, électricité, plomberie, faire des bouffes festives, permettre à des groupes de se réunir, projeter des films, célébrer, jouer accueillir des expositions, en faire aussi, filer un coup de main aux voisins-voisines, lire ensemble, discuter, débattre, faire et apprendre à faire la cuisine, vivre !

QU’ATTENDONS NOUS POUR MIEUX CORSER LA FETE !?!

Messages

  • Bonsoir,

    Quand je vois les CRS et autres agents assermentés en manif (et ailleurs, car désormais au moindre meeting, ou rassemblement on les voit), j’ai l’impression de voir les chevaux de Ben-Hur, bien dressés, avec des oeillères...

    Mais la différence entre un cheval et un CRS (par exemple..., mais ça marche aussi avec un gendarme mobile...et depuis quelques temps avec un gendarme de la route, et d’autres) est que le cheval obéit sous la contrainte physique, et que le CRS (puisque je l’ai pris pour exemple) agit sous la contrainte psychique, il est formaté, décérébré, dénaturé...le cheval ne sera jamais dénaturé, remettez le dans son pré, et il brouttera...

    Cela dit, on ne leur demande pas d’être poète ou philosophe pour servir au maintien de l’ordre...le pire là dedans est quand même qu’ils sont payés une misère pour taper et gazer, le tout sans états d’âme...mais bon c’est leur choix, ils ont l’impression de servir à quelque chose (mais ils ne savent pas à quoi les pauvres, c’est le comble...cela se retournera contre leurs enfants, mais bon passons, ils ont choisi...), et ils le font avec assiduité désormais.

    Chacun son métier, mais vous remarquerez que nombre de fRançais se comporte de la sorte, à leur manière certes, mais tous aux ordre de quelque chose (ou quelqu’un...), et rarement leur conscience !

    Je reprends en changeant quelques mots :

    "est que le cheval obéit sous la contrainte physique, et que l’homme ’civilisé(se croyant comme tel...en tous cas)’ agit sous la contrainte psychique" : l’être humain ne réfléchit plus, même et surtout lorsqu’il a des enfants...c’est dire la gravité du problème dans notre société qui dixit notre résidant est une "compétition" !!!

    Rassurez vous donc, ou faites vous peur, les CRS (et les autres) n’ont qu’un comportement nature, bestial comme tous les rFançais...seulement ces derniers gueulent parce qu’ils se font taper dessus,

    Mais depuis des années ils font tout pour......

    Il ne faudrait pas cracher dans la soupe non plus !!!

    Cordialement,

    Ludo

  • Une seule phrase à retenir :

    "la légalité n’a désormais plus aucune légitimité."

    Bien sûr ! Alors, il faut leur répondre à ces bêtes avant d’être tous en tôle ou à l’hôpital...

    • n’est ce pas exactement ce qu’ils attendent de nous ?
      faudrait ptet compter les véritables forces en présence
      apres les ateliers banderoles,je suis pas sur qu’on fassent
      encore ou déjà le poids,pour rester optimiste
      a ce rythme l’affaire va etre vite réglé tous en taule ou a l’hosto

  • Je suis passée devant, j’ai effectivement vu de nombreux policiers en bas du bâtiment et des jeunes à la fenêtre qui avaient accroché des banderolles ! Le pire c’est que ce squatt se trouve dans une rue bon chic, bon genre, proche du lycée St-Genès dédié aux fils de la bourgeoisie locale, et il me semble que ce bâtiment est collé à l’évêchée de Bordeaux ! Ca faisait trop fausse note ou pourrait-on dire trop "choc de civilisation" athées contre cathos ! J’ai pris quelques photos en passant en voiture au sortir de la manif, et au péril de ma vie d’après les divers témoignages qui affluent de tout côtés. Oui, parce que la police arrête au faciès les jeunes encapuchonnés, et ma fille doit au "feu vert" de ne pas avoir été arrêtée parce qu’elle a osé hocher de la tête dans le mauvais sens, de gauche à droite en soufflant, et de laisser le policier stupéfait sur place, les mains sur les hanches, la mine renfrognée à se demander s’il la choppait ou pas !