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Fin de l’enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées

Publie le mardi 12 février 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

Le rectorat de Rennes veut supprimer l’enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées

La nouvelle est stupéfiante : Jean-Baptiste Carpentier, recteur de l’académie de Rennes, veut supprimer l’enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées. Dès la prochaine rentrée. Et il l’a fait savoir lors du dernier CALR le 15 janvier dernier.

La dernière réunion du Conseil Académique des Langues régionales a eu lieu le 15 janvier dernier. L’UGB nous avait appris quelques jours plus tard que le Conseil avait voté une motion demandant la réécriture des programmes de langues régionales à l’école primaire (1). Mais la remise en cause de l’enseignement bilingue ne s’arrête pas aux programmes : dès la prochaine rentrée, le rectorat veut supprimer l’enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées. A l’exception de la FSU, personne n’en parle.

Une attaque sans précédent contre l’enseignement du breton et du gallo

Selon un communiqué publié sur le site régional de la FSU (2), « Le constat a été fait par tous les acteurs de l’enseignement d’une évaporation inquiétante d’élèves entre le CM2 et la classe de 6ème. Près d’un élève sur 2 ne poursuit pas en 6ème. C’est dramatique à deux points de vue : la langue n’est pas définitivement acquise à cet âge, et c’est un monumental gâchis financier. La cause essentielle de ces abandons est due à la politique des pôles mise en place par le rectorat. Les familles souhaitent une poursuite de la scolarité dans le collège du secteur que le Recteur leur refuse systématiquement. Pour autant, les ouvertures prévues dans les collèges pôles ne se font pas non plus !

Le Breton au brevet :

Pour la session de juin 2008, les élèves doivent valider le niveau A1 du cadre commun européen de référence dans l’une des deux langues étudiées au collège (LV1 ou LV2). L’arrêté du 16 mai 2007 précise qu’il s’agit obligatoirement d’une Langue Vivante étrangère. De ce fait, les élèves qui ont choisi le breton comme LV2 n’ont pas le choix. Nous avons proposé une motion demandant que la langue choisie puisse être également une langue régionale. La motion a été votée à l’unanimité. »
Les suppressions d’enseignement se répartissent de la façon suivante :

Côtes d’Armor

 Collège de Plouaret : mise en sommeil de l’initiiation au breton en 6e
 Collège Macé de St-Brieuc : fermeture de l’initiiation au breton en 6e
Finistère
 Collège de Brest-Iroise : fermeture de l’initiation au breton et de l’option breton
 Lycée de Brest-Iroise : fermeture de l’option breton en 2e et 1ère
 Lycée de Concarneau : mise en sommeil de l’option breton (tous niveaux)
 Lycée de Douarnenez : mise en sommeil de l’option breton en 2nde.
Ille et Vilaine
 Collège Anne de Bretagne de Rennes : fermeture de l’initiation au gallo (tous niveaux)
 Collège Echange de Rennes : 6ème : fermeture de l’initiation au breton en 6e
 Collège de Romillé : 6e et 5e : fermeture de l’initiation au gallo en 6e et 5e
 Collège de St-Brice-en-Coglès : mise en sommeil de l’initiation au gallo en 6e et 5e
 Lycée de St-Malô : fermeture de l’option breton (tous niveaux)

Morbihan

 Collège Jean Lurcat de Lanester : fermeture de l’initiation au breton (tous niveaux)
 Collège de Plouay : suspension du recrutement en 6e bilingue breton
 Lycée de Pontivy : Tous niveaux : mise en sommeil de l’enseignement bilingue (tous niveaux et mise en sommeil de l’option breton

Quant aux propositions d’élargir l’offre d’enseignement bilingue proposées par les délégués de parents ou d’enseignants au CALR (3), elles ont toutes été rejetées sauf pour

 le collège Jean-Macé de Saint-Brieuc : 3 h de cours de breton et 3 h d’histoire géo en breton.
 le collège de Landerneau : EPS bilingue pour les 6e.
 le collège de Lanester : EPS bilingue (tous niveaux).
De la gym en breton, c’est bien... Mais pas vraiment suffisant. On se souvient pourtant que pour la seule continuité de l’enseignement du breton au collège, l’association Div-Yezh demandait des ouvertures dans treize collèges. Qu’en reste-il ? Sans même parler des fermetures annoncées, on est bien loin du compte.

Le conseil régional peut-il continuer à rester silencieux face à un tel mépris de la part du recteur, Jean-Baptiste Carpentier, pour le plan de sauvegarde de la langue bretonne ? Un recteur qui n’a d’ailleurs même pas pris la peine de venir à la réunion du CALR pour annoncer ses mauvaises nouvelles ! Ce jour-là, il avait mieux à faire à Paris ! Quel cynisme !

Quel avenir pour l’enseignement du breton dans de telles conditions ? Quelles explications apportent les délégués présents à cette réunion ? Qui y était ? On aimerait bien que les membres du CALR nous donnent quelques explications. Nous livrons la liste des membres sur Ouiaubreton. N’hésitez pas à solliciter ceux qui sont proches de chez-vous.

Plus que jamais, nous disons Oui au breton ! Oui au breton dans toutes les écoles de Bretagne.

Changeons la donne : 2008, année de la langue bretonne !
Si vous souhaitez réagir publiquement à cet article, un forum est ouvert sur Ouiaubreton.

Messages

  • Il ne faut pas laissé faire , le Breton est une langue écrite parler et fait partie de notre culture.

    Nos parents et grands parents ont déjà subit des sévices intolérables, pour les empêcher de parler leur langue.

    Nous n’allons quand même pas accepter qu’ a nouveau ils tentent de supprimé notre culture.

    Hep brezhoneg Breizh ebet.

    Sans langue bretonne pas de Bretagne.

    Formule reprise, d’après Yann-Vari Perrot.

    lolita

    • Diwall, diwall Lolita, perak’ gomz a rez diwar ar faskour Perrot du man ?

      Autrement, supprimer l’enseignement du Breton ou du Gallo à l’école publique est une erreur.
      Un autre point, beaucoup de gens ont arrêté de parler le breton a cause de la nécessaire intégration capitaliste. Comprenons le, au moment de la construction de l’Etat français, au cours de la troisième république notamment, le pays vit une révolution tant économique que politique.
      Politique, parce que le pouvoir se structure autour d’un modèle constitutonnel qui renforce le centralisme au profit de Paris, contre les régions.
      Economique, parce que c’est au moment de la révolution industrielle et que la bourgeoisie française prend son essor. La structuration de l’Etat se fait, entre autre, autour de l’école, qui est autant vue comme un lieu de formation des élites républicaines que de "domestication" des classes populaires. Dans ce contexte, il est nécessaire de former une main d’oeuvre qualifiée afin de nourrir les grandes industries. C’est dans ces conditions que l’on contraint les peuples de france a abandonner leurs langues vernaculaires, pour partie par la contrainte, pour partie par un travail de légitimation de l’entreprise capitaliste de civilisation. La plupart des bretons ont d’eux meme abandonné l’usage public du breton parce qu’ils avaient incorporés les normes économiques et politiques de la république.
      Voilà, tout celà pour dire aux défenseurs du Breton (et de toutes les langues minorisées) d’affiner leur critique de la domination linguistique, en y ajoutant une lecture historique et surtout politique.
      Quant à la Bretagne...avec un grand B...et bien, inutile de la sacraliser, avec ou sans le breton...malheureusement, je me sens de bretagne...

  • SI UNE PETITION EST LANCEE POUR RECLAMER LA DEMISSION
    DU RESPONSABLE DE L’EDUCATION A RENNES JE SIGNE DES
    DEUX MAINS !

  • A Lanester, la municipalité PCF soutenait à fond la filière bilingue. Ce fut notamment la moblisation des élèves et des parents, parfaitement par le premier adjoint de l’époque (1996 ?) jean-Pierre Anfré, qui permit l’ouverture au Lycée Jean Macé. Depuis, la municipalité est tombée aux mains de "divers gauche". Que font-ils, Que proposent-ils ?

  • Le breton meurt assassiné. Honte à la France. Vive le l’anglais Grand Breton.