Accueil > Florilège de la pensée sioniste (1)
Afin de mieux comprendre pourquoi Israel s’est lancé aussi rapidement et violemment dans une guerre contre le Liban, un rappel des principales déclarations des dirigeants Sionistes depuis avant même la création de l’Etat d’Israel peut éclairer.
En 1948, Ben Gourion disait : "Un Etat Chrétien devrait être établi (au Liban), avec sa frontière Sud sur le fleuve Litani. Nous ferons une alliance avec lui. Quand nous écraserons les forces de Légion Arabe et que nous bombarderons Amman, nous éliminerons aussi la Transjordanie, et puis la Syrie tombera."
"Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple Juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non Juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays."
Déclaration de Balfour au Baron Rothchild, le 2 novembre 1917
"Les anciens dirigeants de notre mouvement nous ont laissé un message clair : donner à Eretz Israël la terre qui va de la mer au Jourdain, et ce pour les générations futures, pour une "Aliya" (immigration) massive et pour les Juifs, tous ceux qui seront rassemblés dans ce pays"
Déclaration de l’ancien Premier Ministre Yitzhak Shamir, lors d’un service mémorial des anciens partisans du Likoud à Tel Aviv, en novembre 90. Jerusalem
"Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place... et si nous devons employer la force — pas pour déposséder les Arabes du Néguev et de Transjordanie, mais pour garantir notre droit de coloniser ces lieux — nous avons des forces à notre disposition"
David Ben Gurion, futur Premier Ministre d’Israel, 1937, Ben Gourion et les Arabes de Palestine, Oxford University Press, 1985.
"Chassez la population pauvre au-delà de la frontière en lui refusant du travail. Le processus d’expropriation et de déplacement des pauvres doit être mené discrètement et avec circonspection."
Théodore Herzl, fondateur de l’Organisation Sioniste Mondiale, parlant des Arabes de Palestine, "Complete Diaries", note du 12 juin 1895.
"Les réfugiés trouveront leur place dans la diaspora.
Grâce à la sélection naturelle, certains résisteront, d’autres non (...).
La majorité deviendra un rebut du genre humain et se fondra dans les couches les plus pauvres du monde arabe."
Moshe Sharett, président israélien "modéré". (Archives ministère des Affaires Etrangères, dossiers des réfugiés, n° 2444/19)
"Nous sommes sortis, accompagnés par Ben Gourion.
Allon a répété sa question : "Que devons-nous faire avec la population palestinienne ?"
Ben Gourion a levé sa main dans un geste qui voulait dire : Chassez-les"
Yitzhak Rabin, version censurée des mémoires de Rabin, publiée dans le New York Times, 23 octobre 1979.
"Nous devons utiliser la terreur, les assassinats, l’intimidation, la confiscation des terres et l’arrêt de tous les services sociaux afin de débarrasser la Galilée de sa population Arabe ."
Ben Gourion, s’adressant à l’Etat Major en mai 1948 . Ben-Gurion, A Biography, de Michael Ben-Zohar, Delacorte, New York 1978
Description de Rabin au sujet de la conquête de Lydda après l’achèvement du plan Dalet.
"Nous réduirons la population Arabe à une communauté de coupeurs de bois et de serveurs."
Uri Lubrani, conseiller spécial de Ben-Gourion aux Affaires Arabes, 1960. Tiré de "The Arabs in Israel" de Sabri Jiryas.
"La colonisation sioniste doit être exécutée contre la volonté de la population autochtone.
C’est pourquoi cette colonisation doit continuer seulement sous la protection d’une puissance indépendante de la population locale, tel un Mur de Fer capable de résister à la pression de la population locale. Ceci est notre politique à l’égard des Arabes..."
Vladimir Jabotinsky, Le Mur de Fer, 1923.
"Une réconciliation volontaire avec les Arabes est hors de question, que ce soit maintenant ou dans le futur.
Si vous souhaitez coloniser un pays dans lequel une population vit déjà, vous devez fournir une armée pour le pays ou trouver quelque riche personne ou bienfaiteur qui vous en fournirait.
Sinon, abandonnez la colonisation, parce que sans une force armée, qui rendrait physiquement impossible toute tentative de détruire ou d’empêcher cette colonisation, la colonisation sera impossible, pas difficile, pas dangereuse, mais IMPOSSIBLE.
Le Sionisme est une aventure coloniale et c’est pour cela qu’elle est dépendante d’une force armée. Il est important... de parler Hébreu, mais, malheureusesement, il est encore plus important d’être capable de tirer - ou bien je termine le jeu de la colonisation."
Vladimir Jabotinsky, Fondateur du Sionisme Révisionniste (précurseur du Likoud), The Iron Wall, 1923
"Il y en a qui croient que la population non-Juive, même dans un pourcentage élevé, à l’intérieur de nos frontières sera plus efficacement sous notre surveillance ; et il y en a qui croient le contraire, c.-à-d., qu’il est plus facile de surveiller les actions d’un voisin que celles d’un locataire.
J’ai tendance à soutenir la dernière opinion et j’ai un argument complémentaire : ... la nécessité de soutenir le caractère de l’Etat qui sera dorénavant Juif... avec une minorité non-Juive limitée à 15%.
J’étais déjà arrivé à cette position fondamentale dès 1940 (et) c’est écrit dans mon journal."
Joseph Weitz, chef du Département de la colonisation de l’Agence Juive. Tiré de Israel : an Apartheid State - Uri Davis, p.5.
"Des villages Juifs ont été construits à la place des villages Arabes. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages et je ne vous le reproche pas, car les livres de géographie n ’existent plus.
Et non seulement les livres, mais les villages n ’existent plus.
Nahahal a remplacé Mahahul, le Kibbutz Gevat a remplacé Jibta, le Kibbutz Sarid a remplacé le Kibbutz de Hanifas et Kafr Yehoushua le Kibbutz de Tel Shamam.
Il n’y a pas un seul endroit contruit dans ce pays qui n’a pas une ancienne population Arabe."
Moshe Dayan, Discours à Technion, Haifa, repris dans Haaretz, 4 Avril 1969.
En 1899, Davis Triestsch écrivait à Herzl : "Je vous suggère d’en arriver au programme de la "Grande Palestine" avant qu’il ne soit trop tard.
Le "Programme de Bâle" doit contenir le mot "Grande Palestine" ou "Palestine et ses pays voisins" autrement cela n’a pas de sens.
Vous ne pouvez pas faire venir 10 millions de Juifs dans un pays de 25’000 km2".
"La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le Mandat britannique.
Le peuple Juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien : celle du Nil à l’Euphrate."
Ben Gurion
"La population doit se préparer à la guerre, mais il revient à l’armée israélienne de poursuivre le combat avec l’objectif ultime qui est la création de l’Empire Israélien."
Moshe Dayan (Ministre israélien de la Défense et des Affaires Etrangères), le 12 février 1952. Radio "Israel."
"La seule solution est Eretz Israël (Grand Israël) ou au moins Eretz Israël Ouest (toutes les terres à l’ouest du Jourdain), sans les Arabes.
Il n’y a pas de place pour un compromis sur ce point.
Nous ne devons pas laisser un seul village, une seule tribu."
Joseph Weitz, Directeur du Fond National Juif, l’agence Sioniste chargée d’acquérir les terres de Palestine, Circa 194. Machover Israca, 5 janvier 1973 p. 2.
"Entre nous soit dit, il doit être clair qu’il n’y a pas de place pour deux peuples dans ce pays. Nous n’atteindrons pas notre but si les Arabes sont dans ce petit pays.
Il n’y a pas d’autre possibilité que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins - tous.
Pas un seul village, pas une seule tribu ne doit rester."
Joseph Weitz, chef du Département Colonisation de l’Agence Juive en 1940. Tiré de "A Solution to the Refugee Problem"