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Liban - 17-07-2006
Good morning Beyrouth
Par Bilal El-Amine
Ce n’est pas une surprise de constater que la voix des Arabes du terrain, que ce soit au Liban ou en Palestine, n’est pas entendue.
Ci-dessous un témoignage du Liban.
S’il vous plaît, diffusez-le le plus largement possible car les dernières informations indiquent qu’Israël va probablement se livrer à de très lourds bombardements sur le Liban Sud bientôt.

Une famille qui tentait de fuir a été brutalement décimée par les roquettes israéliennes.
Si vous travaillez dans un média alternatif, ou si par miracle vous pouvez convaincre les médias les plus importants d’entendre les voix de ceux qui sont sur le terrain, au Liban, vous pouvez contacter Bilal au 011 961 303 1737...si vous arrivez à le joindre.
Parce que la plupart des gouvernements mondiaux ont abandonné les peuples palestinien et libanais, il est important que les populations des Etats-Unis et d’ailleurs continuent à manifester, à informer, à dénoncer et même à organiser des collectes parce que la crise humanitaire qui se développe à Gaza et au Liban ne va qu’empirer.
Bonjour à tous.
Tout d’abord, je vais bien, ainsi que ma famille et mes amis. Nous sommes dispersés en différents endroits, certains toujours au Sud, d’autres à Tyr, le reste à Beyrouth et dans ses environs. Ceux qui vivaient dans les faubourgs du Sud, où est basé le Hizbullah, ont réussi à partir avant les dernières attaques et sont en sécurité chez des parents.
Comme la plupart d’entre vous le savent, Hezbollah a mené il y a quelques jours une opération audacieuse et a capturé deux soldats israéliens.
La résistance dit depuis pas mal de temps qu’elle a l’intention de libérer les prisonniers libanais d’Israël, et en particulier Samir Qantar.
Surnommé « le doyen des prisonniers », Qantar est le plus ancien prisonnier arabe en Israël. Il devait être libéré, avec d’autres prisonniers libanais, dans un échange entre Hizbullah et Israël. Le gouvernement israélien a voté contre sa libération et celle de deux autres libanais et a stupidement laissé le dossier de prisonniers en l’état.
L’opération du Hizbulla était une tentative pour y mettre fin. Il y a eu par le passé d’autres essais infructueux qui ont été coûteux pour la résistance.
Cette opération, d’après Nasrallah, le secrétaire général du mouvement, a pris des mois de planification et son rythme, qui a été critiqué sans fin, a plus à voir avec la logistique qu’avec tout autre chose.
A la lumière de la réponse israélienne féroce, il est bon de noter que la capture de deux soldats israéliens était une pure opération militaire et n’a pas égratigné un seul civil israélien. Ce que fait Israël est exactement l’inverse - punition collective sur la population civile par la destruction des infrastructures du pays et massacres horribles de familles et de réfugiés en fuite, comme cela s’est passé hier au Sud. Qui est le terroriste, en l’occurrence, même d’après les définitions établies par Washington pour son propre compte ?
Pourquoi le Hezbullah agit-il ainsi ? Ne savait-il pas qu’Israël répondrait de cette façon ? Je suis certain qu’ils ont étudié ce scénario parmi d’autres.
Mais l’expérience du Hezbollah, vieille de 20 ans de confrontations avec Israël, lui a appris au moins une chose, à savoir que Tel Aviv ne bougera jamais sans la menace de la force.
Si Israël a été obligé de quitter le Liban Sud en mai 2000 - après plus de vingt ans d’occupation - c’est seulement parce que la résistance a pris militairement la main.
L’échange de prisonniers qui a suivi, dans lequel tous les prisonniers libanais d’Israël ont été libérés, n’a été possible que parce que Hizbullah a réussi à capturer des soldats israéliens et les a offerts en échange.
Comme l’a dit Nasrallah, les opérations récentes étaient la seule conclusion logique tirée par le Hezbollah de sa longue expérience avec Israël. Pour obtenir la libération des autres prisonniers, des soldats israéliens doivent être capturés, Israël ne laissant aucune autre option.
La situation actuelle ne fait que confirmer l’expérience du Hizbullah. Le monde entier - et, ce qui est plus douloureux, les gouvernements arabes - ont refusé de lever le petit doigt pour stopper Israël.
Les Nations Unies se sont réunies et ont décidé de ne rien faire, hier la Ligue arabe, au terme de sa rencontre, était encore plus insultante.
Le gouvernement libanais, qui devrait pourtant agir, au lieu de dénoncer le Hizbullah et de prendre ses distances vis à vis de la résistance - ne fournit même pas le service le plus basique d’aide aux réfugiés et aux blessés.
La réunion et les déclarations de la Ligue arabe, communiquées par le Premier Ministre libanais, suggèrent qu’il y a convergence d’intérêt entre eux et Israël sur le fait de mettre un terme à la résistance libanaise en désarmant le Hizbullah et en enterrant une fois pour toutes les forces résistantes dans la région, y compris le Hamas par exemple, qui croit en une nécessaire confrontation avec Israël pour obtenir un semblant de justice.
Les dirigeants saoudiens et leurs collègues serviles de Jordanie et d’Egypte veulent que les Arabes se soumettent et avalent l’humiliation à laquelle ils sont confrontés tous les jours en Irak, en Palestine et au Liban, au nom de la stabilité et de la raison.
Depuis 1993 et la signature des Accords d’Oslo, les dirigeants arabes, les Nations Unies et les Etats-Unis disent que des négociations et une normalisation avec Israël sont la seule voie vers la paix.
Mais nous constatons qu’Israël ne fait pas la plus petite concession, saisissant toutes les occasions pour voler toujours plus de terre, assassinant les palestiniens et continuant de les emprisonner par milliers.
L’élection du Hamas a montré que les Arabes ordinaires ont bien compris que les accords de paix successifs ne leur ont rien apporté mais que poursuivre la résistance, avec toutes les souffrances que cela implique, porte ses fruits.
Comme les Palestiniens, les Libanais sont seuls, abandonnés à la leçon que veulent leur donner les puissances régionales et globales.
L’incroyable réponse du Hizbullah (attaquant un navire de guerre et bombardant jusqu’à Haifa) montre que le mouvement a étudié et s’est préparé à la réponse féroce d’Israël.
C’est seulement sa capacité à riposter qui sauvera le Liban de la destruction totale par Israël, parce que les malades de Tel Aviv ne connaissent pas d’autre langage.
Bilal El-Amine
Bilal El-Amine est l’ancien rédacteur du “Left Turn Magazine” (www.leftturn.org ). Il est revenu dans son pays natal, le Liban, l’année derniere. Vous pouvez le joindre à Beyrouth, au 011 961 303 1737.
Source : http://electronicintifada.net/
Traduction : MR pour ISM http://www.ism-france.org/news/arti...
Messages
1. > GOOD MORNING BEYROUTH, 17 juillet 2006, 23:41
RE : si faire prisonier 1 militaire en arme pas loin de vous et sur votre rerritoire est allumer le feu ,mais alors kidnaper 25 députés d’un gouvernement élu démocratiquement par vengance,alors qu’Israel en a 800 qui sont des femmes et des ados kidnapés par eux avant,et bombarder a tout vas les civiles, c’est koi ca ?mettrela serise sur le sunday ? bon apettit, et dormé bien .
2. > GOOD MORNING BEYROUTH, 17 juillet 2006, 23:50
Vous avez remarqué que les médias ne parlent pas de "guerre", en France...
Et pour cause, si le Hezbollah attaque l’armée et évite les civils (allez dire ça à la population d’Haïfa...), comment Tsahal pourrait attaquer Hezbollah sans toucher les civils, puisque ce dernier se sert du peuple libanais comme bouclier humain ?
C’est compréhensible que ce "parti de dieu" soit populaire parmi de nombreux libanais suite au retrait de 2000, mais bon sang, c’est quand même un bon ramassis d’intégristes à la botte de l’Iran !!!
La communauté internationale avait cru comprendre avec la révolution du cèdre que le peuple libanais voulait s’émanciper de ses voisins, mais en continuant à soutenir ce mouvement, le peuple libanais risque de payer encore longtemps les pots cassés chiites.
Israël emploie une méthode ignoble, mais Israël se défend. Cet état n’a pas les moyens de perdre la face. Je rêve qu’un jour un état palestinien viable existe et que les peuples arabes reconnaissent enfin la légitimité d’Israël...
3. GOOD MORNING BEYROUTH, 18 juillet 2006, 00:10
Israël, bombarde et tue des civils, détruit des infrastructures indispensables qui ont coûté des centaines de millions, kidnappe des ministres, des élus, vole des terres, opprime, mais eux ne sont pas trop fous ou violents, c’est normal, donc ?
4. > GOOD MORNING BEYROUTH, 18 juillet 2006, 00:20
Informons-nous avant de répéter les fadaises :
http://www.indigenes-republique.org...
5. > GOOD MORNING BEYROUTH, 18 juillet 2006, 23:47
DES PITBULLS BIEN DRESSES
LE SILENCE DES MEDIAS SUR LE MASSACRE DES ENFANTS PAR UN MISSILE
ils ont hurlés comme des pitbulls pour un faux fait divers
Dans ce qu’il convient d’appeler l’affaire du RER D, force est de constater qu’un nouveau stade a été franchi dans la stigmatisation des jeunes issus de l’immigration maghrébine. Cet épisode affligeant jette une lumière crue sur le climat islamophobe et arabophobe qui règne dans notre pays. L’’incroyable campagne de stigmatisation de la communauté arabe et musulmane initiée par les politiques et abondamment relayée par les médias complices est riche d’enseignements, tous hélas ne sont pas plaisants à établir. Le premier constat est la singulière unanimité des médias et partis politiques qui tous ont versé -dans des proportions certes inégales- dans cette stigmatisation, dans un bel ensemble faisant fi des traditionnelles divergences idéologiques. Du Parti communiste à l’UMP au parti socialiste etc, de Libération au Figaro en passant par le Monde, jamais le monde politique comme les médias français n’ont montré visage plus uni, une communion dirigée contre un même ennemi : l’Odieux, l’antisémite, frappeur de femme et d’enfant, l’Arabe, cet éternel méchant si désespérément réfractaire aux Valeurs de la République dont les premiers, prétendants au titre de maîtres à penser suprêmes, se posent en garants immuables. Les articles de presse, déclinés dans une surenchère de superlatifs se ressemblent au point de paraître interchangeables. C’est l’intérêt premier du bouc émissaire, celui de permettre une union sacrée au-delà des clivages habituels, contre l’Arabe, le Noir, l’Autre absolu.