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Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer
Publie le mardi 12 septembre 2006 par Open-Publishing6 commentaires

Gaza est lentement en train d’être étranglée...
Cette petite bande de terre sur les côtes orientales de la Méditerranée est depuis plus de trois mois sous un siège de l’armée israélienne. Ses 1.3 million d’habitants ont subi plus de 270 raids aériens, de nombreux raids terrestres et un bombardement d’artillerie sévère.
Depuis que la seule centrale électrique de Gaza a été bombardée en juin, ses habitants survivent la nuit tombée à la lumière des bougies. Les hôpitaux utilisent des générateurs électriques pour maintenir les services essentiels.
Les principaux réseaux d’eau de la Bande de Gaza ont été détruits provoquant des graves problèmes d’approvisionnement et augmentant les risques de maladies. Les ponts ont été bombardés et les check-points fermés. Aucun Palestinien n’a le droit d’entrer ou de sortir de ce qui est devenu en réalité, une prison.
Tout ceci a mis l’économie palestinienne à genoux. La majorité des familles palestiniennes sont obligées de compter sur l’aide alimentaire des Nations unies. Mais même le soutien du monde extérieur de ces personnes a été sévèrement diminué. Quand le Hamas a gagné les élections palestiniennes en janvier, les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé d’arrêter leur financement des institutions gouvernementales de l’Autorité palestinienne tant que l’organisation militante ne renonce pas à la violence et qu’elle accepte de reconnaître à Israël son droit à l’existence.
Un conseiller du Premier ministre israélien s’est référé à cela en plaisantant « c’est comme si on mettait les Palestiniens au régime ». Mais le résultat de tout ça a été l’écroulement total de la société palestinienne. La fonction publique qui soutient un quart de la population, n’a pas reçu de salaire depuis 6 mois.
Selon les Nations unies, des dommages de 25m euros ont été infligés à Gaza depuis le début de cette opération. Mais ce qui est bien plus grave c’est le prix payé par les vies humaines. En juillet et en août, quelque 251 Palestiniens (dont la moitié des civils) ont été tués par les actions militaires israéliennes. Ces morts incluent des femmes, des enfants et des personnes âgées. Des centaines d’autres personnes ont été blessées.
Et pourtant, tandis que tout cela se déroulé (les effusions de sang, la faim, l’effondrement social) le monde a regardé ailleurs. La communauté internationale a été préoccupée par la situation qui empire en Irak, en Afghanistan ou par la guerre d’Israël avec le Liban. Et alors que les habitants du Liban pouvaient fuir les bombardements israéliens, les habitants de Gaza n’ont pas cette liberté.
Le gouvernement israélien prétend que son blocus a pour but d’assurer le retour du caporal Shalit, un soldat kidnappé en juin après un raid d’une faction du Hamas. Un autre objectif, nous disent-ils, est d’empêcher les militants de tirer des roquettes Qassam sur les villes et villages israéliens. Même si nous acceptons cela, ces méthodes sont totalement disproportionnées.
Cinq Israéliens ont été tués par des Qassams ces 6 dernières années. Cela justifie-t-il une réponse aussi létale sur Gaza ? L’opération est également très discutable d’un point de vue de perspective pratique. Le gouvernement israélien s’attend-t-il vraiment qu’en avilissant toute la population de Gaza de cette manière il obtiendra la libération du caporal Shalit ?
En fin de compte, nous devons admettre que le retour de l’armée israélienne à Gaza concerne moins le fait de mettre fin aux attaques de roquettes, d’obtenir la libération du caporal Shalit ou même de faire partir le Hamas et plus une envie d’imposer une punition collective au peuple palestinien en pensant que c’est dans l’intérêt de l’Etat d’Israël de faire cela.
Ce n’est certainement pas le cas. Les intérêts sur le long terme d’Israël dépendent, comme cela l’a toujours été, sur la progression vers la solution de deux Etats. Le prix important à payer est la normalisation des relations entre les Palestiniens et les Israéliens. Chaque jour qui passe où la population de Gaza voit sa dignité niée, chaque fois que plus de Palestiniens innocents sont tués par des missiles israéliens perdus, une telle solution s’éloigne de plus en plus.
http://comment.independent.co.uk/le...
Traduction : Ana Cléja
Messages
1. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 12 septembre 2006, 18:38
Le terme de punition collective est sans doute bien faible.
Il est à craindre que les info qui nous sont communiquées sur les conséquences des crimes sciemment perpétrés par Israël ne soient que trés parcellaires. Au rythme maintenant banalisé de 3 ou 4 morts par jour, ce conflit reste qualifié par les occidentaux comme étant de "basse intensité". Par contre aucune information n’est jamais publiée sur les taux de mortalité ou de morbidité dans les territoires occupés. Ni sur l’espérance de vie.
Ce seraient pourtant des indicateurs interessants pour juger de l’ampleur du crime. Car ce qui est mis en oeuvre sous nos yeux c’est le concept militaire de "bombarder aujourd’hui (les infrastructures de base) pour tuer demain (les hommes en les privant d’accès à la satisfaction de besoins élémentaires, logements, soins, nourriture, repos...)". Le but est de n’offrir aux populations autochtones que cette alternative : crever ou partir. une solution finale comme une autre.
Que l’UE, jamais en peine de discours lénifiants sur les respect des droits de l’homme, se prête à cette ignominie est à désespérer de tout.
Valère
1. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 12 septembre 2006, 19:41
Il en est des institutions comme des êtres, c’est aux actes et non aux paroles que l’on juge reconnait ce qu’elles sont réellement
Conclusion : L’UE n’est pas ce qu’on croit ni ce qu’on nous en dit .
Ou pour le moins : sur ce sujet précis l’UE consent à se laisser "manipuler" par des lobby ou des états
Je ne désespère pas car il me semble que dernièrement "une sorte de vent se lève"
René de Montmorency
2. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 12 septembre 2006, 19:09
J’ai lu que l’un des buts de la guerre d’Irak était d’y déporter les Palestiniens
Les néo-cons n’avaient pas prévu la résistance irakienne....
Actuellement, la stratégie a changé.
Ce qu’ils cherchent :
Rendre la vie des Palestiniens tellement impossible qu’ils partent d’eux mêmes.
Michèle DRAYE
1. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 12 septembre 2006, 22:20
Pour ce qui est de "rendre la vie des palestiniens tellement impossible qu’ils partent d’eux même", cela existe depuis 1948 et les palestieniens sont toujours là. Je suis d’accord que la stratégie a changé mais à mon avis, ce changement est bien plus horrible qu’on ne l’imagine : à Gaza, les palestieniens n’ont plus franchement le choix de partir, ils sont prisonniers, et ce qui a commencé depuis le "retrait unilatéral" c’est leur ... extermination. Allons, ouvrez les yeux : combien de morts et de bléssés depuis l’enlèvement du caporal "la bonne excuse" et surtout combien de morts AVANT son enlèvement. Quand on enferme des gens dans une gigantesque prison et qu’on détruit tout ce qui leur permet de survivre : centrales d’énergie, accès à l’eau potable et aux médicaments, destruction des habitations, des cultures, bombardements et assasinats quotidiens, y compris d’enfants : ce n’est plus une "punition", c’est une "extermination de basse intensité" ... En d’autres temps, l’opinion publique mondiale se serait mobilisée, mais avec la menace d’un conflt majeur avec l’Iran, le foutoir innomable de l’Irak tout proche, le récent bombardement du Liban et ses suites, la "guerre contre le terrorisme" et le caractère disons "habituel" des quelques morts par jour en Palestine (savamment banalisés de surcroît par la "presse des marchands de canons"), cette extermination s’effectue lentement mais sûrement, au nom du "droit à se défendre", mais tous les stratèges militaires sont unanimes : "la meilleure défense : c’est l’attaque !"
Désolé, une fois de plus ...
Gégé
2. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 12 septembre 2006, 23:51
***Quand le Hamas a gagné les élections palestiniennes en janvier, les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé d’arrêter leur financement des institutions gouvernementales de l’Autorité palestinienne tant que l’organisation militante ne renonce pas à la violence et qu’elle accepte de reconnaître à Israël son droit à l’existence.***
– chaque état a le droit de se choisir ses dirigeants : violation de ce droit par les israéliens.
– reconnaissance d’Israël : déjà fait sous Araffat.
Alors, franchement les israéliens se foutent bien de nous tous. Et malheureusement, nos dirigeants politiques sont de connivence avec cet état-voyou. Ils nous prennent eux aussi pour des idiots.
La seule réponse à ce mépris, c’est encore le boycott des produits israéliens, qui ne va pas tarder à peser sur la balance commerciale extérieure. Je vise également les USA et l’Angleterre, tant qu’à faire. Si tous les citoyens font de même, nous serons probablement entendus, car la seule chose que ces états comprennent c’est quand on parle argent. Que des citoyens palestiniens se meurent c’est le cadet de leurs soucis, sinon nous le saurions depuis longtemps.
Alors, boycottons activement jusqu’à obtenir justice et réparation pour les Palestiniens. Nous sommes tous concernés et nous devons agir à notre niveau pour que le monde soit plus beau et solidaire. J.
3. > Gaza : un siège brutal que le monde ne doit plus ignorer, 13 septembre 2006, 18:15
Nul ne l’ignore mais tout le monde feint de l’ignorer.
Car le reconnaître obligerait à s’engager et face aux USA ......