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Grippe A : le PIB mondial pourrait reculer de près de 5 %.
Publie le mardi 21 juillet 2009 par Open-PublishingGrippe A : le PIB mondial pourrait reculer de près de 5 %.
1- Focus sur la France.
La France compte 481 cas confirmés de grippe A/H1N1, selon le dernier bilan de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Deux nouveaux cas de grippe ont été enregistrés lundi dans un village vacances d’Ambleteuse (Pas-de-Calais), portant à 34 le nombre des personnes touchées depuis jeudi. Par ailleurs, à partir de jeudi, en cas de suspicion de grippe, il ne faudra plus appeler le 15 mais son médecin traitant. Dans une toute première phase, tous les cas de grippe pandémique étaient pris en charge dans les hôpitaux par l’intermédiaire du Samu et des prélèvements étaient systématiquement faits pour confirmer la présence du nouveau virus. L’hospitalisation permettait de garder le malade confiné. Puis le système s’est assoupli en raison de la multiplication des cas, dans l’ensemble bénins.
2- Le nombre de victimes.
Le virus A(H1N1) a contaminé 94.512 personnes dans 136 pays et fait 429 morts, selon le dernier bilan global publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a depuis renoncé à diffuser de telles statistiques, face à un virus qui se propage à une rapidité "sans précédent" par rapport à d’autres épidémies. Les pays les plus touchés, avec plus de 7.000 cas, sont les Etats-Unis (23.902 cas, 170 mortels), le Mexique (10.262 cas, 119 mortels), le Canada (plus de 9.429 cas, 37 mortels), le Chili (7.376 cas, 14 mortels) et le Royaume-Uni (9.718 cas, 14 mortels).
3- Ce qu’en disent les institutions internationales.
L’’OMS a porté officiellement le niveau d’alerte à 6, c’est-à-dire l’état de pandémie mondiale, pour la première fois depuis 41 ans. Le déclenchement de cette alerte ne préjuge pas de la sévérité de la maladie, mais constate sa propagation sur la surface du globe. L’OMS ne recommande pas de restriction des mouvements des personnes, des biens et des services.
4- Comment faut-il appeler la grippe ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, l’appellation "grippe porcine" est inappropriée car le virus A/H1N1 n’a pas été isolé sur des animaux. Elle a ainsi décidé d’adopter la dénomination de "grippe A (H1N1)". La Commission européenne préconise de changer la dénomination "grippe porcine" en "nouvelle grippe" (novel flu en anglais) pour éviter des conséquences économiques désastreuses pour l’industrie du porc.
5- Mode de transmission du virus.
L’OMS a mis en garde contre une résistance du virus aux antiviraux se fondant sur les "signes de résistance" de la grippe saisonnière constatés l’an dernier.
La maladie, qui touche essentiellement "des jeunes adultes en bonne santé", se transmet par voie respiratoire, d’homme à homme. Les symptômes (fièvre, maux de tête, courbatures) sont similaires à ceux de la grippe saisonnière, qui tue chaque année dans le monde entre 250.000 et 500.000 personnes.
6- Vaccins et médicaments.
La Commission européenne aidera les Etats de l’Union européenne et les pays voisins n’ayant pas commandé à l’avance de lots de vaccins contre la grippe A. Cette aide pourra porter notamment sur la coordination des négociations avec les laboratoires. Selon Bruxelles, les "deux tiers des pays de l’UE" ont déjà commandé des vaccins.
La responsable à la Santé avait estimé samedi à 60 millions le nombre de personnes devant être vaccinées en priorité contre la grippe au sein de l’UE.
Baxter International s’est engagé dans la production à grande échelle d’un vaccin commercial contre le virus qui devrait être "disponible courant juillet". Le suisse Novartis avait déjà annoncé avoir produit un premier lot de vaccin, projetant des essais cliniques en juillet et l’obtention d’une licence "d’ici l’automne". Le britannique GlaxoSmithKline a lui annoncé avoir reçu le nouveau virus et être prêt à démarrer la production d’un vaccin.
En ce qui concerne les médicaments, seuls deux sont pour l’instant disponibles : le Tamiflu de Roche et le Relenza de GSK.
En France, le gouvernement a annoncé mercredi 15 juillet la décision d’acheter 94 millions de doses de vaccin pour un milliard d’euros auprès de trois laboratoires, Sanofi, GlaxoSmithKline et Novartis.
7- Les effets sur l’économie.
L’impact d’une éventuelle pandémie de grippe A sur l’économie française est difficile à évaluer à ce stade de l’épidémie car tout dépend de l’ampleur qu’elle prendra, selon le ministère de l’Economie. Une "cellule de continuité économique" est activée à Bercy depuis le 30 avril. Cette cellule suit plusieurs secteurs : banques et finance, recettes et dépenses de l’Etat, distribution et industrie, poste et télécommunications, énergie et communication.
Les grandes entreprises se préparent déjà à l’aggravation annoncée pour l’automne de l’épidémie (cellule de crise, aménagement du temps de travail, stockage de masques pour les salariés), mais les PME restent mal informées.
Si la pandémie de grippe porcine touchait directement la France, elle aurait surtout des effets défavorables "sur l’offre", en raison de l’absentéisme dans les entreprises, des éventuelles restrictions sanitaires sur les déplacements, ou des dysfonctionnements dans les transports. En revanche, l’impact sur la consommation, traditionnel moteur de la croissance française, serait "limité", estime Bercy.
Selon la Banque Mondiale, la pandémie pourrait se solder par une baisse du produit intérieur brut mondial de 0,7 % à 4,8 % en fonction de sa gravité. Ces calculs sont toutefois fondés sur de précédentes estimations sur l’impact économique de la grippe aviaire à partir des grandes pandémies passées.
Si les taux d’infection se mettaient à grimper, la pandémie pourrait même saper les chances d’une reprise de l’économie planétaire cet automne, estime le cabinet britannique Oxford Economics.