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Hommage à notre camarade, Mohammad Bahramian. Toutes les responsabilités doivent être établies.

Publie le vendredi 27 janvier 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Hommage à notre camarade, Mohammad Bahramian

Face au silence et à l’indifférence de la direction de la Réunion des Musées Nationaux et des autorités ministérielles, notre camarade Mohammad Bahramian s’est donné la mort le 23 janvier 2006

Toute la CGT-Culture est en deuil. Lundi 23 janvier 2006, dans l’après-midi, notre camarade Mohammad Bahramian a mis fin à ses jours au siège de la RMN, au 49 de la rue Etienne Marcel à Paris.

Mohammad, réfugié politique iranien, était très attaché à la France et peut-être plus encore à la RMN qu’il avait intégrée en 1989 en qualité de mouleur-statuaire au sein de l’atelier de moulages du Louvre et des musées de France.

Mohammad, mouleur-statuaire d’une extrême rigueur professionnelle, mais également sculpteur de grand talent, se battait depuis plus de 10 ans pour faire reconnaître ses inventions - plusieurs fois primées - dans le domaine du moulage et, tout simplement, pour que la RMN respecte son travail et sa dignité.

La CGT a toujours été aux côtés de Mohammad dans son combat, non pas seulement parce qu’il nous était un camarade très cher mais aussi et surtout parce que sa ténacité, son sens aigu de la loyauté, de la justice et sa très haute idée du service public culturel soulevaient l’admiration.

Jusqu’au bout, nous avons fait de notre mieux pour briser la chape de plomb que la RMN et les autorités ministérielles ont maintenue délibérément sur le dossier et la souffrance de notre camarade. Le 30 août 2005, devant l’inconséquence et le silence éloquent de la RMN et des tutelles, face à une situation dramatique et déjà des plus alarmantes - Mohammad avait déjà voulu mettre fin à ses jours au même endroit lors de la présentation des voeux de la RMN le 10 janvier 2003 -, la CGT-Culture avait saisi directement Renaud Donnedieu de Vabres afin qu’il intervienne auprès de la Direction des Musées de France et de la RMN. Mais cette démarche officielle, assortie de multiples rappels auprès du cabinet ministériel, fut poliment ignorée. Mohammad ne le supportait plus. C’est d’ailleurs ce qu’il a exprimé juste avant de passer à l’acte.

Les faits du 23 janvier, dans toute leur cruauté, accusent une certaine politique des ressources humaines.

Notre colère est immense. Toutes les responsabilités doivent être établies.

Les militantes et militants de la CGT-Culture rendront hommage à Mohammad Bahramian dans les jours prochains. Bien évidemment, nous inviterons alors toutes celles et ceux qui le souhaitent, ses amis, ses collègues et les agents de la culture à se joindre à nous. Nous vous tiendrons informés de la date et du lieu retenus ultérieurement.

Paris, le 24 janvier 2006

Messages

  • Je viens de prendre connaissance de votre hommage à Mohammad Bahramian. J’étais moi-même à la recherche d’écrits sur cette dramatique disparition qui me poursuit depuis lundi dernier et qui ne me laisse que peu de moments de sérénité car j’étais sur les lieux, rue Etienne Marcel.
    Sans l’avoir connu réellement, je l’ai souvent croisé, étant moi-même salariée de la RMN.
    Merci d’avoir écrit quelques mots sur ce drame. Nous sommes nombreux à nous sentir totalement désemparés mais, au-delà, à ressentir une très grande colère envers ceux qui n’ont même pas dénié l’écouter et lui parler pendant les longs moments d’appel à l’aide qui ont précédé son décés.
    Je refuse d’oublier.

    • Bonjour, 82***93** je suis un ami de Bahram, pourrais tu prendre contact avec moi ? : erwanetmoi@tiscali.fr.
      Merci.

    • 82***93** à dit :
      "J’étais moi-même à la recherche d’écrits sur cette dramatique disparition "
      " Nous sommes nombreux à nous sentir totalement désemparés mais, au-delà, à ressentir une très grande colère envers ceux qui n’ont même pas dénié l’écouter et lui parler pendant les longs moments d’appel à l’aide qui ont précédé son décés."

      Le sur-lendemain il est paru dans le Monde, un avis de décès envoyé par la R.M.N,...les salauds...! ils ne disent même pas qu’il s’est suicidé.
      ......

      Et aussi :
      Cet article du journal des Emirats qui le cite comme un maître sculpteur
      dont les sculptures sont exposées à Dubaï depuis 1970 et ses moulages décorent la boutique du Louvres de Dubaï depuis Octobre
      2000.

      trouvé sur : http://archive.gulfnews.com/articles/00/11/10/2268.html

         

      Published : 11/10/2000 12:00 AM (UAE)

         Bringing art closer home
         By Henry Jacob

         There is something magnificent about the Louvre Museum in Paris. A
      former palace of the French kings, it was converted by Napoleon
      Bonaparte into an art gallery in 1793, shortly after the French
      Revolution. It has one of the finest collections in the world, and is
      particularly strong in Renaissance paintings. The much-acclaimed Mona
      Lisa by Leonardo da Vinci, hangs here.
         But what has this to do with the art scene in Dubai ? Well, for
      one, Neel Shukla, owner of The Four Seasons - Ramesh Gallery, at the
      BurJuman Centre, has just created a Louvre boutique at the gallery which
      is exhibiting replicas of objets d’art from the Louvre Museum. The
      exhibition, which began on November 8, will continue till November 15.
         "The Louvre Museum has a touch of the ethereal, an out-of-world
      feel,’’ says Neel, son of the celebrated photographer and painter,
      Ramesh Shukla. "When you are in the atrium of the Louvre in Paris, the
      feelings that you get are simply amazing. It is one of the most
      incredible structures in the world."
         It was this love for the building and the art pieces which spurred
      him to do something for the Dubai art lover.
         The exhibition was inaugurated by the French ambassador to the
      UAE, Jean Francois Thabault. BurJuman Centre will be providing the
      support. The opening of the Louvre boutique coincides with Bur Juman’s
      music and art festival. The mall is a key supporter of the arts and
      recognises the need for a museum store in Dubai.
         The boutique in Dubai showcases replicas of the original
      sculptures or artefacts from the Louvre Museum. The Louvre workshop,
      situated in Roissy, France, has 6,000 moulds of original sculptures.
      Some moulds date back over 200 years. New ones are produced once the
      older ones complete their life cycle. Most moulds are created for
      manufacturing replicas.
         The concept for the event was born about three-and-a-half years
      ago. The idea was to bring something unique to Dubai. Neel himself
      visited Paris four times in this connection. "There are a lot of things
      to buy in Dubai - from fancy cars to perfumes to jewellery,’’ says Neel.
      "But to buy something artistic and which has historical importance, one
      would have to go out of the country.’’ So he considered bringing "the
      biggest museum of its kind to Dubai’’.
         A large portion of the 7,500-sq ft Four Seasons gallery has been
      earmarked for the Louvre boutique. About 1,000 objects are on display
      and the prices range from Dh50 to Dh20,000. A good number of items on
      display are Egyptian since the Louvre has the largest collection of
      Egyptian artefacts in the world. Besides, there are works of art from
      Iran, the Orient, Babylon, and Mesopotamia, plus a lot of motifs from
      16th- and 17th-century Asia. There are also African artefacts and
      figurines from Roman mythology.
         Interestingly, one of the master sculptors in the Paris workshop
      is Mohammad Bahramian, who produced the sculptures which were used to
      decorate the Fish Roundabout in Dubai in 1970. He also did some work for
      a few companies in the UAE. Bahramian was quite pleased to learn that
      the Louvre Museum would now be represented in the UAE and has agreed to
      visit the gallery in the near future, says Neel.
         Most replicas are available either in plaster of Paris or in
      resin. The workshop maintains thousands of moulds. Approximately 50
      replicas per mould are made of resin and 100 of plaster. After that, a
      fresh mould is created. Some of the more complex artefacts require
      reproductions from various moulds.
         Over the last 20 years, says Neel, the Louvre Museum has been
      using resin for producing its replicas. "Originally, stone and plaster
      were used. However, the authorities at the Louvre discovered that resin
      was a more durable and functional material. Resin is more fragile, but
      it can withstand humidity and outdoor weather conditions.’’

      Salut Bahram..

    • Comment peut separé de toi,de nous, Bahram ? Toi, jamais fais mal a persson sauf toi même.pourqoui ?
      Tu cherchée tousjours l’amour, la vie, comment peut embrassé la mort de cette façon ? La vie dur en exil, la mort injust en exil. Je peut pas dire de plus c’est triste, tu a lessé le champs libre a ennmis. Un amis de long date.5fevrier 2006

    • Merci pour votre message touchant.
      Que votre douleur et votre révolte soient notre soutien pour que justice soit faite.
      je vous recommande le site : amibahram.net encore en cours de construction mais qui affichera ces jours prochains l’hommage du 26 février qui sera rendu à M. Bahramian.
      Si vous désirez vous joindre à nous, soyez la bienvenue.
      l’association Les amis de Bahram

  • We are mourning a great loss....an unnecessary loss...I am angered, outraged, and deeply saddened. I hope the RMN and the other government organization who are responsible for the death of Bahram now see the effects of an ignored artist, humanist. Remember, though he is gone his soul remains with his friends and family and that is one thing you can never take away. You don’t realize that you took away his rights ! his human rights !!! Bahram gave his life in protest of his rights, his life longs work and his beliefs. He was one of the finest artists and human beings on this earth. I know one day you will have a memorial for him and on that day you will be forced to reflect and will regret the dissensions you’ve made. The RMN and the other government organization should be very embarrassed and ashamed to drive a good, talented, kind, peaceful human being to his death. His memory and name will live on.....
    I love you and miss you dearly Bahram
    Azita Sahebjam and Family
    604-431-5452

  • 7 février 2006 Stockholm

    Dans l’après-midi du 23 janvier 2006, dans les locaux de la Réunion des Musées Nationaux (RMN, 49 rue Etienne Marcel, Paris 4e ) au 5ème étage, Bahram s’approche d’une fenêtre, regarde bien en bas, le marbre blanc, personne ne passe, alors il se jette dans le vide.

    Bahram,

    Tu n’es pas le seul à mettre fin à tes jours tristes. Avant toi, Sadegh Hedayat, Gholam Hussein Saedi, Hajir Daryoush et combien d’autres ont pris la même décision. Chacun a ses propres raisons…

    Tu désirais tout donner. Tout ce que tu avais, tu voulais le partager. Mais, chez toi, en Iran, les conditions de vie, le manque de liberté étaient de grands obstacles. Tu as donc cherché un refuge, ici, en France, au pays des Droits de l’Homme. Il te convenait mieux pour exprimer tes idées dans le domaine de la culture et spécifiquement, des arts.

    Pendant un quart de siècle, tu as vécu dans 6m2 , au 7ème étage (sans ascenseur) ; la porte de ta chambre s’ouvrait à grand peine, on entrait difficilement, parce que la pièce était bourrée de livres et de revues ; au plafond, un vasistas de 40x30 cm te permettait une vue sur le ciel et les toits parisiens ; tu dormais sur une couchette de 30 cm sur 1m ; tu cuisinais riz, khoresh ou koukou sur un camping gaz. Et pourtant, chez toi, il y avait souvent du monde, des amis que tu régalais !!

    Pendant des années, tu as réalisé des moulages dans et pour l’un des plus grands musées du monde, le Louvre. C’est là qu’ont commencé tes soucis : Tu as senti qu’on abusait non seulement de tes compétences mais de tes droits. Tu étais spolié. De trop longues années, tu as expliqué puis crié, mais personne ne t’entendait. Oui dans ce centre de la culture, on t’a rendu malade : Ton brevet pour de nouveaux procédés de moulage t’a été volé, tu en as été malade.

    Finalement, cette après-midi du 23 janvier 2006, tu as craqué.

    Malheureusement, ton cas n’est pas unique : Il n’y a pas si longtemps, en 1980, un grand écrivain humaniste, d’origine russe, qui était reconnu en France comme dans le monde a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête ; il avait été déçu, « violé », vidé de son être essentiel. Et la mort, « smiert » dans sa langue maternelle ou « margue » dans la tienne, fut pour lui, comme pour toi sans doute, un soulagement.
    « On t’a pris ton pays, mon vieux, tes sources, ton ciel, tes champs et tes vergers » écrivait Romain Gary.

    Aujourd’hui, que reste-t-il de toi, Bahram : Ton corps fracassé que tu avais destiné à la Science – Est-ce que les médecins actuels ou futurs sont capables d’analyser, de comprendre l’âme pure de quelqu’un ? –

    Tu nous laisses ta boîte à outils, ton camping gaz, 6 m3 de livres et bien entendu les dossiers de tes procès avec la RMN.
    Mais, sois assuré, qu’il nous reste surtout en tête et dans le cœur ta détermination, ta droiture, ta générosité.

    Maintenant, repose toi bien, prends encore un verre de rouge auprès de Montparnasiennes et Montparnassiens et laisse tranquilles les Louvriens.

    cyrusakhlaghi@hotmail.com

  • Bahram a décidé que seule sa mort pouvait permettre que le silence sur le harcèlement soit brisé, que son acte servirait à démasquer les culpabilités

    ce suicide est un acte de combat, pas de désespoir

    ses amis se regroupent pour sauvegarder sa mémoire et sa dignité

    bahram@tiscali.fr

    • bonjour a tous
      j’ai eu la chance d’avoir été une ancienne collègue de Bahram aux ateliers du Louvre, et j’étais présente, ce jeudi 2 mars, devant le ministère de la culture, ou un hommage lui a été rendu par ses amis et collègues. pour moi, Bahram est et sera, tout comme l’a été Pierre Beregovoy, un combattant très patient et amoureux de la vérité, doublé d’un veritable artiste, allant jusqu’au bout dans l’adversité.cette petite phrase merveilleuse gravée pour Pierre beregovoy lui est aussi destinée : "dans la nuit de ce monde, seul le juste brillera". bahram, tu peux être rassuré, ton sacrifice ne sera pas inutile, nous unirons tous notre force, aussi petite soit elle, pour faire entendre ta voix.
      O.

  • ROUTIER DOMINIQUE DIT DOME
    SCULPTEUR STATUAIRE
    COLLEGE GASSENDI
    BP 220
    04004. DIGNE LES BAINS CEDEX
    TEL. 04 92 32 07 39

    Bonjour,
    Je souhaite avoir une conversation avec vous, j’ai des idées, pas encore d’e-mail.
    téléphonez moi le soir, je vous rapelle de suite, téléphone à mes frais. MERCI.
    Domé