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Instituts de sondages et manipulations des chiffres

Publie le samedi 28 mai 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

Aujourd’hui, la SOFRES donne le NON gagnant mais en perte de 3 points. Il est estimé aujourd’hui à 51 %.

Je sais par expérience personnelle que les instituts de sondages ne sont pas souvent assez opaques. J’ai été sondé, j’ai vu ce dont les instituts de sondages sont capables pour faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre. Quand on sait qui finance les instituts de sondages, on peut avoir une idée de leur teinte politique.

Le fait qu’hier à 19h, le NON était donné gagnant à 51 %, à 22h il était gagnant à 54 % et aujourd’hui, il retourne à 51 %, comme par hasard pour le dernier sondage de la campagne. Laisser croire que tout est encore possible, que le NON peut perdre tout autant que gagner, ceci afin de permettre au suspens de durer pendant toute la journée d’aujourd’hui, mais surtout pour scotcher les gens devant les émissions de demain soir pour le décompte des voix.

Ce type de procédés attire à coup sûr un fort audimat car les un-es ont tout espoir de renversement de tendance et les autres ont peur de perdre.

Personnellement, je crois sincèrement que dans les sondages, y compris ceux qui donnaient le NON gagnant à 54%, les chiffres sont revus à la baisse.

De plus, les instituts de sondages se basent sur l’avis supposé d’environ 1000 personnes à chaque fois. Lors des changements constatés (+3 ou -4 points), ce ne sont pas des personnes qui changent d’avis mais 1000 autres personnes interrogées (qui ne peuvent pas, à elles seules, représenter 60 millions de personnes qui composent la population en France).

La façon la plus sûre d’avoir un résultat qui se rapproche de la réalité des intentions de votes à l’échelle nationale (et encore, en gardant en tête que les chiffres peuvent être aisément manipulés grâce à l’opacité des procédés des instituts de sondages) serait donc d’additionner les résultats des sondages que nous avons eus depuis les 1ers sondages sur le TCE et de diviser pour faire l’estimation précise en pourcentages.

Le NON a été donné gagnant depuis plus de 20 semaines.

Messages

  • Si l’on examine le taux des personnes n’ayant pas exprimé leur intention de vote dans deux des derniers sondages d’hier, cela donne :

    SOFRES : 21% n’expriment pas d’intention de vote, 51% disent NON, 49% disent OUI
    IFOP : 9% n’expriment pas d’intention de vote, 56% disent NON, 44% disent OUI

    et cela le même jour.

    On peut donc se demander pourquoi il y a tant de différence d’un sondeur à l’autre en ce qui concerne ceux qui ne s’expriment pas.
    On est vraiment tenté de croire que c’est la manière de sonder qui est en cause : soit la façon de poser les questions, le ton pour les poser, etc...

    Qu’en pensez-vous ?

    • Je pense que les instituts de sondages n’interrogent pas les mêmes personnes.

      La SOFRES a interrogé 1000 personnes et IFOP 1000 autres personnes.

      Mais c’est vrai que l’on n’a pas la moindre information sur la façon dont la question est posée et comme je le disais, les instituts de sondages ont un réel problème d’opacité.

      A titre personnel, lors d’une élection où à l’époque je m’apprêtais à voter Verts, j’ai été sondé. Sur la liste on avait entre autres Les Verts et Génération Ecologie.

      Lorsqu’on m’a demandé pour qui je comptais voter, j’ai dit Les Verts. Et mon interlocutrice a plusieurs fois, et malgré mes énergiques protestations, voulu comprendre "Génération Ecologie"

      Eïnte.

    • si les deux sondages respectent les règles sociologiques, et interrogent des panels représentatifs (ages, sexes, classes socio-professionelles), il n’y a pas de raison qu’il y ait de tels écarts avec un panel de 1000 personnes, c’est ce que je pense.
      Aux dernières elections cela ne m’a pas étonné qu’ils n’aient pas estimé correctement ls score de Le Pen parceque sur 10 électeurs de Le Pen il y en a à peine un qu’il l’avoue au sondeur. C’est pourquoi après on corrige les données brutes et on obtient des données corrigées.
      Au sondage où le non avait 58%, en données brutes c’était 61,5%, c’est ce qu’a dit le sondeur. Mais je vois pas très bien pourquoi ils corrigent les données, puisqu’il n’y a pas de Le Pen ou autre.

  • Non, c’est pédagogique puisqu’on vous le dit !

    Elections européennes de 5’42 à 11’46, mais écouter les propos du directeur du CSA à propos des commentaires des sociologues, c’est une perle. Encore une parole d’expert. Il n’a pas dû lire Pierre Bourdieu.

    http://jt.france3.fr/1920/

    Pour passez la pub (rapide) déplacer le curseur en fin de la réglette,

    puis une fois le 19/20 débuté, reprenez le curseur pour placer la partie avant sur le milieu du 3e bouton (|<), lâché et recherché ainsi 5’42.

    Bonne écoute.

  • Curieux ces divergences du dernier instant, après un relatif accord des sondeurs pendant des semaines. Ceci ne préparerait-il pas une grande manipulation finale, facilitée par le retard de deux heures, les machines à voter qui ont fait leurs preuves lors de l’élection de Bush, le contrôle réservé aux seuls partis représentés à la Chambre des Députés (soit pour le non les seuls communistes), et j’en passe... L’enjeu est trop important pour qu’on lésine sur les moyens de faire gagner le oui et l’Europe du fric !...