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Interrogations sur la republication d’un texte d’ E MORIN

Publie le samedi 26 mai 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Interrogations sur la republication d’un texte d’ E MORIN : " Les leçons et les espoirs d’une défaite annoncée"

 http://www.temoignagechretien.fr/jo...

par Christian DELARUE

MARXISME : RIEN DE NEUF DEPUIS 1993 ?

L’article, publié par Edgar MORIN en 1993 sous le titre "La pensée socialiste en ruine", est de nouveau publié par Témopignage chrétien "au lendemain de la troisième défaite consécutive du PS à une présidentielle" suscite quelques interrogations. Car enfin ce texte publié peu de temps après la "chute du mur" (de Berlin ) apparait fondamentalement comme un article critique du marxisme voire antimarxiste malgré quelques précautions sur ce qui perdure de juste chez Marx . Or depuis 1993 il y a eu un renouveau de la pensée marxiste avec la rencontre d’auteurs marxistes qui d’ordinaire ne se rencontraient pas. De nombreux ouvrages ont été publié qui témopigne de ce renouveau. Il apparait aussi assez peu critique de la social-démocratie. Enfin, troisèmement, il n’ouvre pas sur un autre monde ce que va faire plus tard le mouvement altermondialiste.

QUE FAIRE DU SOCIALISME ? LE REPENSER !

« Le sens du mot socialisme s’est totalement dégradé dans le triomphe du socialisme totalitaire, puis totalement discrédité dans sa chute" écrit E MORIN . Une évidence qui ne signifie pas que la perspective soit périmée mais que le trajet comme les objectifs doivent être repensés, car dit-il "le sens du mot socialisme s’est progressivement étiolé dans la social-démocratie, laquelle est arrivée à bout de souffle partout où elle a gouverné".

ASPIRATIONS... ASPIREES PAR L’IDEOLOGIE DOMINANTE

"Ce qui reste et restera ce sont les aspirations qui se sont exprimées sous ce terme : aspirations à la fois libertaires et « fraternitaires », aspirations à l’épanouissement humain et à une société meilleure". Des aspirations suffisamment vagues pour être détournées vers un monde meilleur qui s’accomode de la domination du capital , de la logique du profit, de la marchandisation des services publics . L’altermondialisme explique que la "société meilleure" s’entend bien souvent comme de nature social démocrate, comme régulationniste dirait les économistes critiques car elle ne veut pas "un autre monde" mais celui-ci, à dominante capitaliste mais un peu meilleur, mieux régulé, en ajoutant du commerce équitable et du néosolidartisme. Donc point de basculement, point de "ruptures franches" ayant "effet cliquet" comme dans le Manifeste d’ ATTAC ou dans les propositions de la Fondation Copernic ou dans les 125 propositions des antilibéraux (qui sont plus anticapitalistes que ne le dit l’étiquette). Bref avec l’abandon de la perspective d’un autre monde on demeure dans la "fin de l’histoire".

"Gonflé par la sève de ces aspirations au cours du dix-neuvième et du vingtième siècle, le socialisme a apporté une immense espérance. C’est cette espérance, morte aujourd’hui, qui ne peut être ressuscitée telle quelle". Mais si on ne reprend pas cette espérance socialiste on reste dans ce monde. Alors que faire ? Que penser ? Et E MORIN de poser la question : "Peut-on générer une nouvelle espérance ?

"NE PEUT-ON PROMOUVOIR L’ECOSOCIALISME ?

J’ai tenté de décrire à grans traits "un postcapitalisme écosocialiste" . Le chantier est ouvert . Par ailleurs, la refondation à promouvoir ne porte pas sur une "doctrine" mais sur du sens "égalité, gratuité, distribution des richesses, alterdéveloppement, etc.. Toute chose qui percute d’abord la pensée socialibérale et socialdémocrate mais aussi un certain "communisme du dépassement" qui s’est enlisé dans l’existant. Une pensée de la transition est à reprendre.

Par contre il semble juste de dire comme E MORIN que "la nouvelle pensée planétaire, qui prolonge l’internationalisme, doit rompre avec deux aspects capitaux de celui-ci : l’universalisme abstrait : « Les prolétaires n’ont pas de patrie » ; le révolutionnarisme abstrait : « Du passé faisons table rase ». Il nous faut comprendre à quels besoins formidables et irréductibles correspond l’idée de nation. Il nous faut, non plus opposer l’universel aux patries, mais lier concentriquement nos patries, familiales, régionales, nationales, européennes, et les intégrer dans l’univers concret de la patrie terrienne".

L’idée de nation contient des éléments de progrès et de régression : de progrès pour mettre en ouvre l’appropriation publique et l’égatité des citoyens et usagers du service public partout sur le territoire ; de régression quand la nation sert de politique contre les immigrés.

Poursuivons une bonne idée d’E MORIN : Sous l’impulsion du capital, "le développement techno-économique, souhaité par et pour l’ensemble du monde, a révélé presque partout ses insuffisances et ses carences". Un alterdéveloppement est nécessaire guidé par la valeur d’usage plus que par la valeur d’échange, ce qui place le service public et l’appropriation publique comme vecteur de juste répartition.

Christian DELARUE Militant altermondialiste et antiraciste

Messages

  • Ecocommunisme me parit plus attrayant qu’ecosocialisme..

    IlROsso..

    • Le communisme se comprend soit comme "visée" lointaine soit comme mouvement réel visant à l’abolition de l’ordre existant. Il s’agit de sortir d’un système ou le capital est dominant pour allers vers "autre chose" nommé socialisme ou aujourd’hui ECOSOCIALISME

      Je renvoie à "Un postcapitalisme écosocialiste" sur ce site.

      http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=36838

      Quelle transition entre le mode de production capitaliste et le mode de production écosocialiste ?

      I. - LA DOUBLE DEFINITION DE L’ECOSOCIALISME

      L’ écosocialisme ne procède pas d’un impératif moral mais des conditions historiques du développement capitaliste . Sa nécessité provient d’une incapacité du mode de production et de consommation dominant à satisfaire les besoins de tous et toutes sur la planète, d’une incapacité à assurer un développement harmonieux de la société.

      L’écosocialisme procède du capitalisme mais il se développe aussi sur ses propres principes .

      1. - L’ECOSOCIALISME PROCEDE DU CAPITALISME.

      A ) L’émancipation contre la "double séparation" de la société capitaliste.
      partie reprise de : http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=19670

      2 - L’alterdéveloppement se construit en réponse à trois processus capitalstes contemporains : la financiarisation, l’appropriation privée et la marchandisation du monde mais surtout face à la loi du développement inégal et combiné.

      II. - L’ECOSOCIALISME SE DEVELOPPE AUSSI SUR SES PROPRES PRINCIPES.

      Cela concerne d’une part la maîtrise du procés de production et d’autre part la répartition collective du produit social.

      A) La maîtrise du procés de production

      B) La répartition collective du produit social.

      Christian DELARUE

  • Christian Delarue :

    avez-vous posé la question à Edgar Morin lui-même ?

    En quoi est-il responsable de la republication d´un texte qui date de près de quinze ans qu´il ne cautionne peut-être plus ?

    Il serait intéressant de demander au premier intéressé ce qu´il en pense, non ? avant de se lancer dans l´exégèse sauvage.