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Israël, un Etat terroriste

Publie le samedi 22 juillet 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

de Adolfo Pérez Esquivel Prix Nobel de la Paix

J’ai toujours appuyé le peuple juif, un peuple qui a subi l’Holocauste, la diaspora, des persécutions, la torture et la mort, mais qui a fait preuve de dignité, a résisté à l’oppression et a lutté pour ses valeurs religieuses, culturelles et pour son unité.

J’ai signalé à de nombreuses reprises et joignant ma voix à d’autres dans le monde, que le peuple d’Israël avait le droit d’exister, mais que le peuple palestinien, aujourd’hui opprimé et massacré par l’Etat d’Israël, avait aussi les mêmes droits.

Devoir signaler les comportements aberrants de l’Etat d’Israël vis-à-vis du peuple palestinien est douloureux. Il attaque, détruit, opprime et massacre la population ; les femmes, les enfants, les jeunes sont victimes de ces atrocités que nous ne pouvons taire et que nous devons dénoncer. Ça suffit !

Le mur de Berlin a été démantelé, mais d’autres murs se sont levés comme celui qu’Israël a levé pour diviser le peuple palestinien, croyant que cela lui assure une plus grande sécurité alors que, bien au contraire, il génère de plus grands affrontements, la douleur et la division.

Mais les murs les plus difficiles à détruire sont ceux qui existent dans l’esprit et le cour, les murs de l’intolérance et de la haine. Les attaques qui ont provoqué la destruction et la mort à Gaza et au Liban et les menaces permanentes qui pèsent sur les autres peuples ont conduit l’Etat d’Israël à se transformer en un Etat terroriste, ayant recours à la torture, les attaques contre la population civile dont les victimes sont les femmes et les enfants. Jusqu’à quand cette politique de terreur se poursuivra-t-elle ?

Nous savons que ce n’est pas tout le peuple d’Israël qui soutient la politique de destruction et de mort que mène le gouvernement israélien appuyé par les Etats-Unis et le silence des gouvernements européen, complices de la terreur déclenchée au Moyen-Orient. Il y a, en Israël et en Palestine, des personnes qui veulent le dialogue, la solution du conflit et le respect de l’existence des peuples.

Cela serait possible si la volonté politique et celles des peuples s’exprimaient avec l’appui de la communauté internationale.

Malheureusement, les Nations Unies ont perdu en présence, en courage et en pouvoir de décision afin de contribuer à la solution de l’affrontement entre les deux peuples, situation qui met la paix mondiale en danger. L’ONU a été soumise par les grandes puissances qui l’utilisent quand elle répond à leurs intérêts et non aux besoins de l’humanité. Une réforme profonde est nécessaire, il faut démocratiser ses structures et les rendre plus opératives et efficaces pour le bien des peuples.

Il est certain que des secteurs du peuple palestinien qui clame pour ses droits se livrent à des attaques et des faits de violence. Ce n’est pas la violence qui appelle la violence entre les parties, qui permettra de résoudre le conflit. Le Mahatma Gandhi disait : "en appliquant la devise d’oil pour oil, dent pour dent, nous finirons tous aveugles."

Les gouvernants de l’Etat d’Israël sont aveugles et ils mènent le peuple à l’abîme.

Il est nécessaire que la communauté internationale réagisse et mette un coup d’arrêt à la folie des gouvernements, avant qu’il ne soit trop tard. Mais le plus nécessaire, c’est que les Israéliens et les Palestiniens réagissent et comprennent qu’ils ne peuvent continuer à se tuer.

Les responsables de la barbarie doivent arrêter la folie où qu’ils se trouvent, dans l’impasse totale. Ils doivent le faire pour le bien des peuples et de l’humanité.

(Article paru dans Hoy, quotidien argentin et repris par Altercom)

Messages

  • Paroles de raison, paroles de sage. Mais il ne devrait pas être douloureux, de dénoncer des agissements intolérables, fussent-ils ceux d’Israël. On prend toujours beaucoup de précautions lorsqu’il s’agit de dénoncer Israël, quand ses agissements sont indignes du piedestal sur lequel on la pose au nom de la souffrance passée de son peuple. Ces précautions voilent le cri spontanné qui monte à la gorge à la vue de la terreur des civils libanais : assez !
    La souffrance d’hier, n’excuse pas la violence d’aujourd’hui, même si elle peut peser dans la balance de la compréhension. Au risque de tomber dans le poncif, les bourreaux sont souvents d’anciennes victimes. Ils n’en sont pas moins bourreaux.
    Regardons Israël en face, et en face, disons le calmement et avec force, sans s’excuser par avance : assez !

    Catherine

  • Muy bien Adolfo,

    ¡Los pueblos no deben sufrir de la locura de sus dirigentes, no salir fiador de sus racismos y tampoco permitir sus decisiones unílateralistas !

    Fraternalmente,

    Esteban

    • Viva Adolfo !
      Les voilà les JUSTES, ceux qui sont pour la JUSTICE. Voyez plutôt la déclaration de l’ordure Julien Dray porte- parole des criminels de guerre israëliens.
      Tzigane

    • pour ma par pas de gant a prendre pour parler des criminels Israelien,l’Holocauste ne peu dervir en AUCUN cas,a dénoncer ce crime contre l’humanité fait par israel,et que aucun pays occidentals dénonce comme tel,je suis un peu jeune pour juger ce que sont les religion,ou autres déviation humaines ,mais je sais qu’appartir d’aujourd’hui le suis anti sioniste

      l’Amerindien du nord

  • "Nous savons que ce n’est pas tout le peuple d’Israël qui soutient la politique de destruction et de mort que mène le gouvernement israélien"
    Hélas, le gouvernement faciste est soutenu par une très grande partie de la population. Les pacifistes israèliens, infime minorité, n’en sont que plus admirables.
    JP

    • voyez un autre prix nobel de paix mais qui lui est pour la guerre. il prend parti juste parce que c’est sa communauté et la question comment on peut decerner un prix nobel de la paix pour quelqu’un qui soutient une guerre ?voici l’article.

      Les valeurs américaines
      Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, des dirigeants juifs et des élus américains dont les sénateurs Hillary Clinton et Frank Lautenberg ont participé lundi 17 juillet à New York à une manifestation de soutien à Israël rassemblant plusieurs milliers de personnes.

      "Nous nous tiendrons au côté d’Israël parce qu’Israël défend les valeurs américaines ainsi que les valeurs israéliennes", a lancé la démocrate Hillary Clinton, l’ancienne Première dame des Etats-Unis.

      Elie Wiesel, rescapé des camps de concentration nazis, a pour sa part estimé qu’Israël était menacé "par deux mouvements totalitaires, le Hamas et le Hezbollah, dont l’objectif unique est de détruire l’Etat juif". "Israël se défend", a-t-il souligné.

      Le rassemblement, qui a réuni quelque 10.000 personnes selon les organisateurs, a eu lieu près du siège des Nations unies.

    • Et alors ? Je préfère de loin la dignité de la position du Nobel Adolfo Pérez Esquivel ou encore celle du Nobel de littérature portugais Jorge Saramago à celle unilatérale et simpliste d’Elie Wiesel.
      L’article est significatif tout comme les participants. Réunir quelques milliers de personnes à New-York sur une telle thématique est plûtot minable. Ceci étant dit les citoyens du monde ont parfaitement perçus (avec ou sans Nobel) qui étaient les CRIMINELS DE GUERRE. Les justes d’Israël qui manifestent pour la justice et contre la guerre, les refuzniks, sont l’honneur de ce pays. Les criminels ne seront pas épargnés !
      Tzigane

    • Très décevant pour moi de constater que Elie Wiesel et Hillary Clinton soutiennent la guerre que livre Israël contre le Liban et contre la Palestine. Je ne m’attendais pas à cette réaction. Quelque chose m’échappe. Mais quoi ?

  • Je partage entierement l’avis de mr Esquivel je suis moi-méme d’origine juive, et j’espere ne pas étre taxé d’antisémitisme,le guerre étant lacontinuation de la politique par d’autres moyens,il importede juger celle-ci our ce quelle est :le moyen systematique du gt sioniste pour ruiner le terrain politique comme la fort justement fait remarqué M.Warchavski,pour ma part je me pose malgre tout le probléme de la responsabilité des peuples(je pense en particulier aux Allemands en 1933, et aux Israëliens aujourd’hui)
    Claude

  • Bravo pour cette déclaration courageuse. C’est terrible de devoir assimiler ce type de critiques contre l’Etat d’Israël, qui sont pourtant si légitimes, à du courage mais c’est ainsi que ça fonctionne hélas dans notre pays (et pas qu’ici du reste).
    Henri.

  • Peu d’autres mot peuvent être trouvés pour qualifier une action comme celle que mène notre ami Adolfo Pérez Esquivel que : antisémitisme. Critiquer le gouvernement Israelien n’est en soit nullement antisémite, mais renier que les Juifs ont droit à une terre où ils pourront se sentir en sécurité et survivre sans être menacés par une haine toujours présente, est tout bonnement vouloir leur disparition. Des hommes, incapables de tirer leçon de la Shoah, pour ne pas dire inspirés par celle-ci, n’ont pas cessé de continuer de vouloir la perte de la communauté juive. Est-il besoin de rappeler que le pamphlet antisémite intitulé "Le Protocole des Sages de Sion",véritable bréviaire de la haine, n’a jamais connu une telle popularité dans le monde qu’actuellement ? Il s’est formé une levée de boucliers, levée interantionale, universelle, synchronysée, d’un monde criant au "complot sionniste". La presse, surtout francophone, fait preuve d’une subjectivité tout à fait déplacée et scandaleuse, et fait passer l’Israel pour un pays d’assassins. Les "coups d’éclat" palestiniens, qui se comptent en milliers de morts israeliens (dont beaucoup d’enfants), sont passés sous silence. Et le mur, cette "honte du siècle", a fait passer entre 2003 et 2007, la moyenne des morts israeliens de 451 à 13, privant beaucoup d’antisémites de leur plus grande source de joie. Lors de l’échec des négocitions du camp David, l’attitude du leader palestinnien Yasser Arafat, démontrait clairement qu’il narguait la communauté internationale. On a beau jeu d’imputer les crimes les plus abominables à la nation juive. Elle correspond à un idéal, à une image que beaucoup s’obstinnent à garder en mémoire. Le "Juif assassin", vérité confortable, concept si populaire, et tellement actuel.