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L’EUROPE ET LA DISPARITION DES DÉPARTEMENTS (Lettre ouverte aux indépendantistes)

Publie le samedi 2 août 2008 par Open-Publishing
9 commentaires

Les départements français sont un acquis de la Révolution ; chaque département devant être l’égal de chacun des autres. Leur suppression, c’est un bout de la Révolution qui s’en va. Et puis, ce que veulent nos maîtres, c’est que la France soit un département de l’Europe. Alors, les départements internes à la France doivent disparaître. Que les indépendantistes bretons, basques ou corses qui se faisaient des illusions sur l’Europe prennent bien conscience de ça ! Les indépendantistes irlandais ont bien compris, eux, ce qu’était l’Europe et le Sinn Fein a demandé aux Irlandais de voter NON !

Avant les départements, il y avait les provinces, inférieures les unes aux autres, chacune étant bien entendu inférieure à la capitale, Paris. Le découpage en département fut une tentative de fonctionner dorénavant selon le principe d’égalité cher aux révolutionnaires.

Les maîtres de ce monde décidèrent, avec le plan Marshall en 1947, de construire l’Europe pour combattre la révolution, et en particulier pour noyer la révolution française dans l’Europe réactionnaire. L’Europe, c’est le retour de la croisade des souverains qui fut vaincue une première fois par la révolution française à Valmy le 20 septembre 1792.

Bien sûr, les gens du pouvoir devinèrent que cela n’allait pas passer comme une lettre à la poste. Aussi, tentèrent-ils de chercher des alliés et de diviser pour mieux régner. Ils essayèrent en particulier la technique utilisée avec succès par Pizarro pour détruire l’empire inca.

Pizarro et les Espagnols s’addressèrent ainsi aux divers peuples que les Incas avaient soumis : « Nous allons vous aider à combattre ceux qui vous ont mis sous le joug, nous allons vous aider à vous débarasser de l’Empire inca qui vous exploite depuis tant d’années. Mais il va falloir que vous nous aidiez à le combattre, enrôlez-vous dans nos armées, ou bien constituez vos propres armées alliées de la nôtre. Alliez-vous à nous et ensemble nous allons détruire les Incas ; et ensuite, vous serez libres ! »

Mais l’on a pu voir plus tard ce qu’il en était, pour tous ces peuples, de la liberté que leur avait promise les conquérants espagnols. Tous ces peuples avaient été manipulés et trahis par l’impérialisme espagnol ; et ils tombèrent dans une situation encore bien pire que celle où ils étaient à l’époque des Incas. Ce n’est que trop tardivement que ces peuples comprirent que, lors de l’invasion espagnole, l’ennemi principal avait totalement cessé d’être l’Inca pour devenir l’Espagnol !

L’impérialisme européen procède actuellement exactement de la même façon vis-à-vis des divers indépendantismes pouvant exister dans divers pays d’Europe : les européistes promettent la liberté pour chacun des peuples munis de mouvements indépendantistes à condition qu’ils s’allient à l’impérialisme européen pour détruire la souveraineté des nations auxquelles ils sont injustement soumis. C’est le sens de cette formule si souvent entendue : « L’Europe des régions » !

Heureusement que tous les indépendantistes ne tombent pas dans le piège... J’espère de tout coeur que les autres indépendantistes se réveilleront avant de se retrouver grogeant comme devant ainsi que l’ont été les divers peuples qui étaient soumis par les Incas et auxquels l’impérialisme espagnol avait promis la liberté.

Il est en effet injuste pour la Bretagne, pour la Corse, pour le Pays basque, pour l’Occitanie... de devoir supporter sur leurs épaules le poids de l’impérialisme français. Mais, l’Europe ne sera pas leur libération ; l’Europe sera seulement un poids supplémentaire, un poids encore bien plus lourd que celui qu’ils devaient supporter jusqu’à présent, un poids qui va se poser sur les épaules de la France et qui alourdira d’autant le joug subi par la Bretagne, la Corse, le Pays basque, l’Occitanie... qui finiront tout autant écrasés que l’ont été les peuples précolombiens auxquels les Espagnols avaient promis la liberté.

Je suppose que la suppression des départements voulue actuellement par les européistes peut permettre aux indépendantistes trompés d’ouvrir les yeux. La France sera un département de l’europe et une seule ville française comptera aux yeux de l’Europe : Paris !

L’ennemi principal des partisans d’une Bretagne, d’une Corse, d’un Pays basque et d’une Occitanie libres a cessé d’être la France pour devenir l’Europe !

Messages

  • Lettre ouverte aux indépendantistes de tout poil, obsédés en tous genres de LEUR pays/région/département/canton/clocher...

    RIEN A FOUTRE DE TOUT CA !!!
    Pendant que vous vous étripez là-dessus avec le plus proche voisin, les gens-qui-nous-gouvernent se frottent les mains.
    Rien n’est jamais sorti de combats de type régionaliste hormis la mise en place de nouvelles "élites" et autres petits-chefs locaux et la détestation de "l’étranger" du village d’à côté qui n’aurait que trop tendance, le salaud, à venir manger notre si bon pain et marier nos si belles filles : l’antithèse parfaite en somme de toute recherche d’émancipation humaine...
    Et s’il en est encore qui pensent pouvoir construire leur (forcément) petit monde gentil à l’abri du vilain reste-du-monde, je les invite simplement à ouvrir les yeux !
    Ce qui précède n’ayant bien sûr rien à voir avec l’amour d’un coin de terre et le fait de s’y sentir bien, ou en tout cas mieux qu’ailleurs... ni non plus avec le désir d’agir "local", comme on dit...
    Un air de Brassens me traverse l’esprit : "...les imbéciles heureux qui sont nés quelque part..." A réécouter, tout y est...
    Charlie Goodman

    • Tout à fait d’accord avec tes principes théoriques à ceci prêt que dans la pratique, tu as tout à fait tord :

      L’indépendantisme est le pendant de l’internationalisme.

      Tu parles de solidarité, et justement, les indépendantistes corses, basques, bretons, irlandais ou quebeccois se soutiennent les uns les autres et se sont toujours entraidés.

      Il ne s’agit pas pour les indépendantistes de faire de stupides querelles de clochers, mais que le pays qu’ils défendent puisse prendre ses décisions lui-même ! Que les décisions concernant la Corse ne soient pas prises par Paris. Que les impôts qui sont prélevés chez lui servent pour son pays et pas pour Paris. Il s’agit de ne pas mettre plein de centrales nucléaires en Bretagne pour fournir de l’électricité à Paris. Paris n’a pas à décider que les habitants de la baie de Cherbourg devront être contaminés par les effluents radioactifs de la Hague ! Paris n’a pas à décider que dorénavant, il sera en Normandie interdit de boire trop de calva avant de prendre le volant. Paris n’a pas à décider que les gens du midi sont obligés de mettre un casque pour circuler en moto en pleine canicule. Paris n’a pas à décider que sur les routes toutes droites du midi il est interdit de rouler à plus de 90. Paris n’a pas à décider de tout à notre place. Le combat indépendantiste est un combat pour la liberté. Par exemple, Cesare Batisti et Marina petrella pourraient se réfugier en Bretagne si celle-ci était un pays libre.

      Voilà, le combat des indépendantistes basques contre l’impérialisme français est le même que le combat des indépendantistes Français contre l’impérialisme européen. Il n’y a entre les deux qu’une différence de niveau hiérarchique, mais c’est exactement la même chose !

  • oui mais le Pays Basque et la Corse ne sont pas des départements mais des pays colonisés comme le furent l’Algérie ou le Sénégal.

    Ton approche serait juste si tu ne trompais pas d’ennemis et il ne faut pas mélanger indépendantisme bourgeois et lutte pour son indépendance pour le socialisme. Il y a deux camps, qui luttent ensemble mais pas pour les mêmes objectifs futurs, c’est la différence fondamentale.

    L’ETA est un mouvement de luttes socialiste qui se bat contre les colonisateurs espagnols et français, un peuple à qui aucun des deux états n’a jamais osé demandé quelle était leur opinion par un référendum demandé depuis 30 ans.

    L’Irlande a obtenu son émancipation par rapport aux colonialistes anglais et aux collaborateurs orangistes qu’après 100 ans de luttes de l’IRA, et encore l’Irlande n’est pas encore tout à fait indépendante car encore séparée.

    Les BR, la RAF, AD, les CCC ont lutté contre l’OTAN et les manœuvres impériales-fascistes, et pourtant, ces mouvements sont vilipendés, même par les gauches...

    La chute du mur de Berlin a ses conséquences, ceux qui applaudissaient pleurent désormais. Idem pour la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, l’URSS...on a parlé de Liberté et de Démocratie, désormais tout le monde est sous le joug du capital et de l’impérialisme pro USA...

    Ne pas se tromper d’ennemis, l’ennemi, c’est le capital, pas les Peuples !

    amicalement

    • L’ennemi c’est les maîtres du monde, pas les peuples qui leur servent de troupeau à exploiter, en effet. Et quand je dis que Paris dirige et exploite l’Occitanie, ce n’est bien sûr pas le balayeur parisien qui dirige l’Occitanie à la place des occitans, mais l’infime poignée de capitalistes propriétaires de Paris qui exercent leur pouvoir impérialiste sur la Bretagne, la corse, etc.

      L’indépendantisme a aussi une autre raison d’être :

      Il est plus facile de faire une révolution socialiste dans une petite région que dans un gros pays. Il est plus facile de faire la révolution dans une petite Bretagne que dans une grande France. Et il est plus facile de commencer un mai68 dans une France pas trop grande que dans une Europe gigantesque.

      Small is beautifull !

      La volonté de l’article était de dénoncer un piège tendu aux indépendantistes par les européistes qui leur parlent d’Europe des régions. Le piège se démonte aujourd’hui facilement : s’ils veulent supprimmer les départements, c’est qu’ils veulent supprimer tout autant la Bretagne, la corse, etc.

    • il y a des inepties qu’on aimerait ne pas lire.

      la différence entre la corse, la bretagne et l’algérie, c’est que les algériens n’avaient pas le droit de vote. la corse recoit plus d’argent de la métropole qu’elle n’en envoie. et les arabi fora sur les murs, c’est de gauche aussi !
      parler de colonisation et de pillage dans ce contexte relève du fantasme et de la bêtise pure et simple.

      quant à dire que la révolution se fait plus facilement dans un petit pays, ça me fait mourir de rire. le luxembourg et brunei sont des pays communistes, je n’avais pas remarqué.

      que ces mouvements indépendantistes disparaissent.

    • Et l’indépendantisme français contre l’impérialisme Européen, tu ne voudrais pas le voir disparaître, aussi, par hasard ?

      Droit de vote ?

      On a fait voter les Corses, pour savoir si la France aurait le droit de mettre en Corse une base de nageurs de combats à Aspretto qui ont fait pêter le Rainbow Warrior ?

      On a fait voter les habitants de la baie de Cherbourg pour qu’ils décident si oui ou non ils allaient devenir la poubelle nucléaire de l’Europe ?

      Par ailleurs, après les récentes élections présidentielles, les Bretons ont vraiment regrétés de ne pas avoir leur indépendance, eux qui avaient voté majoritairement contre Sarkozy ! à cause de leur rattachement forcé à la France, ils doivent eux aussi se le payer, le Sarkozy !

      Sinon, je ne sais pas où tu as appris à raisonner, mais sache que "il pleut donc je prends mon parapluie" n’implique en rien que "je prend mon parapluie donc il pleut" !

      Conclusion : "il est plus facile d’initier la révolution dans un petit pays autonome que dans un grand pays" ne signifie pas que des petits pays artificiels comme Monaco soient forcément révolutionnaires.

      En 1848, la révolution se faisait à Paris. et pour vaincre la révolution du petit Paris, on l’a noyée sous les votes de la grande France. Si Paris avait su devenir indépendant du reste de la France lors de sa tentative de révolution de 1848, alors il aurait totalement réussi sa révolution !

    • « arabi fora » ?

      Mais ce ne sont pas les indépendantistes corses qui écrivent ça, ou alors une minorité d’entre eux !

      Les « arabi fora » proviennent des pieds noirs, qui ont quitté l’algérie en 1962 à cause de leur RACISME extrême : ils ne se voyaient pas vivre à égalité avec les "Arabes" ! (lire à ce sujet le diplo du mois de mai).

      Les pieds noirs se sont beaucoup établi en corse d’où tous ces « arabi fora » !

      Les pieds noirs se sont aussi établi dans le midi de la france où ils ont fait de la propagande raciste pendant des années, ce qui a bien entendu profité à Le Pen. Et c’est une des raisons essentielles du fait que le Midi a cessé d’être communiste !

    • Camarades,
      Les peuples vivant sous domination de l’Etat français hier (Algériens, Malgaches, Viêtnamiens, ...) et aujourd’hui (Bretons, Basques, Catalans, Corses) doivent se plier aux décisions d’une bourgeoisie parisienne. Les départements nés d’une révolution volée ne sont que les districts du pouvoir dirigé par des préfets (non élus). Et ça c’est votre démocratie...
      Les Bretons, les Basques, les Corses et les Catalans, sans oublier nos amis Alsaciens, Flamands, Occitans, Kanaks, Créoles et Savoisiens (et accessoirement Québécois ;-) ne veulent plus de cette domination mais de liberté... L’Europe des peuples sera certainement plus acceptée que l’Europe technocrate que les Etats nous pondent.
      T.Vaillant, Montréal Québéc

    • Pitoyable. La domination du peuple breton, savoisien, etc. Mais qu’est-ce que le peuple savoisien ? C’était un duché dominé par un seigneur indépendamment du peuple qui y vit. Ce peuple, s’il existait, sur un critère linguistique, n’est pas savoisien mais "Arpitain". L’arpitan était parlé de la savoie à St Etienne.

      concernant les bretons, les comparer à un peuple colonisé est aberrant puisque ce sont eux qui ont colonisé l’armorique. Donc les colons sont aujourd’hui minoritaires par rapport aux autochtones, et alors ?

      Ce nationalisme régionalo-indépendantiste n’est pas de gauche. Il tire ses racines dans une idéologie fascisante et enthniciste où l’étranger est le danger pour la race mutée dans le discours en culture. Lisez bien leur programme. Ils sont tous à dire que leur langue, leur culture est en danger face à une culture "étrangère". Le fond du mouvement breton est de faire passer l’idée que les bretons sont très différents du reste des français (et des européens) en inventant une histoire de la bretagne, une culture de la bretagne et essayer d’imposer une langue (qui ne fut jamais celle de la bretagne mais seulement parlé par les paysans de Basse-bretagne).