Accueil > L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010
L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010
Publie le lundi 20 avril 2009 par Open-Publishing4 commentaires

de Véronique Tison
L’économie française devrait perdre quelque 800.000 emplois en 2009 et 2010, du jamais vu depuis 25 ans, avec un taux de chômage qui atteindrait 10,7% à la fin de l’année prochaine, selon des prévisions présentées par l’OFCE.
L’Observatoire français des conjonctures économiques prévoit une récession de 2,3% cette année, à comparer à une croissance de 0,7% en 2008, et table sur une nouvelle contraction mais de moindre ampleur, de 0,2%, du produit intérieur brut en 2010.
"Il faut s’attendre à un ajustement plus fort de l’emploi par rapport à l’activité," a expliqué Eric Heyer, économiste à l’OFCE, lors d’une conférence de presse.
Dans le secteur privé, l’OFCE voit l’emploi reculer de 646.000 en 2009 en glissement de fin d’année, puis de 296.000 en 2010. L’emploi total baisserait de 607.000 et 256.000 respectivement, ce qui se traduirait par une hausse du chômage de 545.000 à fin 2009 puis de 251.000 à fin 2010.
Le taux de chômage, qui était à 7,8% fin 2008, passerait ainsi à 9,9% à la fin 2009 puis à 10,7% fin 2010.
L’OFCE, rattaché à Sciences-Po, prévoit une croissance négative tout au long de l’année avec des reculs de 0,7% du PIB au premier trimestre, de 0,8% au deuxième, de 0,2% au troisième et de 0,1% au quatrième.
LA CRAINTE D’UN SCÉNARIO À LA JAPONAISE
"Même si on revient sur des taux positifs en 2010, il faudrait une croissance de 1,5% pour recommencer à créer des emplois, si bien que le chômage continuera d’augmenter tout au long de 2010," a souligné Eric Heyer, pour qui il serait bien prématuré alors de parler de reprise.
Celle-ci sera d’autant plus faible que le gouvernement n’aura plus les moyens d’engager de nouvelles mesures de relance en 2010, a-t-il ajouté.
L’OFCE chiffre l’impact des mesures de relance à 0,8% du PIB en 2009 mais s’attend à une impulsion budgétaire neutre l’année prochaine afin de limiter la dérive des finances publiques, alors que le déficit budgétaire dépasserait les 7% du PIB.
Pour autant, a noté l’économiste, la France paraît mieux armée que ses principaux partenaires européens pour affronter la crise, grâce à sa moindre exposition au commerce extérieur, à son modèle social plus développé et son marché du travail moins précaire, et au moindre endettement de ses ménages.
Cela devrait permettre à la consommation de continuer à contribuer positivement à la croissance en 2009 - de 0,3 point - contrairement à la moyenne européenne (-0,4 point).
Au total, l’OFCE voit la croissance de la zone euro se replier de 3,3% cette année et anticipe un recul de 1,5% de la croissance mondiale.
"Les signes avant-coureurs d’une inversion du mécanisme récessif sont loin d’être évidents," a noté Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE, pour qui le risque est réel de voir cette crise sans précédent depuis les années 1930 déboucher sur un marasme de longue durée avec déflation.
"On attend plutôt une reprise en ’L’ et le scénario qu’on a en tête c’est le Japon des années 1990," a-t-il conclu. PARIS (Reuters)
Véronique Tison, édité par Yves Clarisse
http://www.boursorama.com/infos/act...
Messages
1. L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010 , 20 avril 2009, 15:32
Dessillements par temps de crise - Paul Jorion
20 avril 2009
« En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ». Et cette émergence, cette visibilité soudaines, modifient la perception collective des situations, écrit Paul Jorion, qui établit un parallèle avec la notion de « percolation », utilisée en physique pour décrire le processus où les « cellules qui étaient jusque-là isolées communiquent soudain et se transforment en un réseau ».
Par Paul Jorion, 18 avril 2009
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Mes amis aux US m’envoient des e-mails incendiaires : ils relaient les éditorialistes, blogueurs, etc. que vous connaissez déjà, les Simon Johnson, Chris Hedges, Paul Krugman. etc. Tous mes correspondants, comme toutes leurs sources, ont désormais atteint le seuil critique de l’indignation, du sens de l’outrage, tous dénoncent la mise en coupe réglée du pays par l’« oligarchie », la mise au pas de l’administration Obama par Wall Street : JP Morgan, Goldman Sachs et les hedge funds dirigent désormais les Etats-Unis en la personne de Timothy Geithner, Larry Summers ou Rahm Emanuel.
Aux abois il y a quelques mois, Wall Street a été remis sur pied à grands coups de dizaines de milliards de dollars généreusement offerts par le contribuable américain et ceux de leurs dirigeants qui ne sont plus aux manettes de ces banques, c’est tout simplement parce qu’ils sont, devinez où ? aux rênes du gouvernement, occupant souvent d’ailleurs des positions définies comme « représentant du public », comme ironise à ce sujet Chris Martenson.
J’y vois là la confirmation du théorème dont je vous ai déjà parlé,
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2645
conçu il y a vingt ans :
« En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ».
Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures. La question que nous nous posons bien sûr vous et moi, c’est si cette visibilité accrue fait une différence.
L’histoire suggère que oui.
C’est une chose de se douter de quelque chose et c’en est une autre d’avoir le nez écrasé dessus. « Se douter de quelque chose », c’est un peu comme la vision périphérique : c’est là mais on peut l’ignorer si on veut.
Quand c’est au plein milieu de votre champ de vision, de celui des membres de votre famille et de vos amis, de celui de vos voisins de palier et des gens qui attendent le bus en votre compagnie, c’est une autre affaire. Parce que ça devient alors un sujet de conversation, et d’entendre que votre indignation n’est pas simplement une expérience intérieure, comme une rumination causée par une digestion difficile, cela donne à votre expérience, valeur d’universalité : ce n’est plus « moi » qui pense cela, c’est « tout le monde ». Et cela, cela vous donne à vous et à ceux à qui vous parlez, une détermination dont le degré n’est pas du même ordre de grandeur que celui de la rumination individuelle : de « courageux mais pas téméraire » vous basculez au (très périlleux d’ailleurs) sentiment de toute-puissance que vous confère la présence d’une foule tout autour de vous.
Vous me dites dans vos commentaires : « Il y a des initiatives du même genre que la vôtre, ici ! Il y a des gens qui pensent comme vous, là ! ». Et ceci évoque une notion de physique, celle de percolation. Un petit mot d’explication : la percolation c’est un phénomène critique, c’est la transition qui s’opère quand des cellules qui étaient jusque-là isolées communiquent soudain et se transforment en un réseau. Et ce que ce réseau permet c’est qu’il existe désormais une multitude de chemins qui permettent d’aller d’un bout à l’autre du système sans que le parcours ne s’interrompe nulle part et ceci, quel que soit le point d’entrée : c’est l’eau qui traverse le café moulu dans le percolateur, c’est l’éponge qui s’imbibe entièrement alors que seule sa base est en contact avec l’eau.
La percolation couvre ce qui pourrait se passer, et ce à quoi vous m’encouragez d’ailleurs : parler d’une seule voix avec d’autres qui disent des choses très proches de ce que je dis moi-même, pour permettre la connexion des efforts de même nature où chacun est désormais en communication avec tous les autres et une transition s’est opérée qui a transformé une collection de « mois » isolés en un « tout le monde » collectif.
Quand la percolation a eu lieu, le système tout entier est prêt à basculer d’un état dans un autre, comme ces images, faites pour intriguer les enfants, où l’on voit un objet bien distinct si l’on fixe sa vision sur les surfaces en blanc et un tout autre - qui était pourtant déjà là - lorsque le regard se concentre maintenant sur les surfaces en noir.
Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment La crise. Des subprimes au séisme financier planétaire L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008) et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
* Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
http://www.pauljorion.com/
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2660
1. L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010 , 20 avril 2009, 15:38
Décidément, nous sommes en 1929.
2. L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010 , 20 avril 2009, 17:23, par Apnée (association pour une nouvelle économie de l’emploi) édicte (…)
Un million de chômeurs supplémentaires en 2009 ?
Vendredi, 27 Février 2009
Cela fait sept mois que nous nous alarmons de l’envolée spectaculaire du chômage. Et nos prévisions très pessimistes s’avèrent aujourd’hui… trop optimistes. Allons-nous vers le million de chômeurs supplémentaires en 2009 ?
(…) Voilà l’enseignement que nous tirons depuis août 2008. Aujourd’hui, sur le front du chômage, on ne peut faire confiance à personne ; surtout pas au Président de la République qui continue à dire n’importe quoi pour camoufler les effets dévastateurs de la crise ; surtout pas à l’Unedic qui fonde son pronostic 2009 sur la situation économique du troisième trimestre 2008, sans tenir compte de la dégradation rapide du quatrième trimestre et du début de l’année 2009.
Et le plus stupéfiant dans cette histoire, c’est que cette envolée du taux de chômage de catégorie 1, qui concerne plus de 300.000 personnes depuis août 2008, passe quasiment « inaperçue » dans l’opinion, dans les médias, chez les politiques, chez les syndicalistes même ! Ce chiffre ahurissant de 90.200 chômeurs de plus en janvier est à peine commenté. Vingt-quatre heures après son annonce, tout le monde semble l’avoir oublié, avant le prochain qui sera tout aussi catastrophique et le suivant qui sera pire. (…)
http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=4446&mode=thread&order=0&thold=0
1. L’OFCE prévoit la destruction de 800.000 emplois en 2009 et 2010 , 21 avril 2009, 21:18
Pour information :
seuls deux médias français ont repris la conclusion de Xavier Timbeau :
1- Boursorama.
2- Le Point.fr
Bien entendu, nous savons pourquoi cette conclusion a été censurée : tous les médias sont mobilisés par Sarkozy, son gouvernement, le MEDEF, la CGPME. La consigne a été claire et nette : les médias doivent positiver. Les médias doivent rétablir la confiance.
Maintenant, faisons une expèrience.
Lisons cette conclusion de Xavier Timbeau.
"Les signes avant-coureurs d’une inversion du mécanisme récessif sont loin d’être évidents," a noté Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE, pour qui le risque est réel de voir cette crise sans précédent depuis les années 1930 déboucher sur un marasme de longue durée avec déflation. "On attend plutôt une reprise en ’L’ et le scénario qu’on a en tête c’est le Japon des années 1990," a-t-il conclu.
Le lendemain, nous constatons qu’elle a été censurée (sauf par Boursorama et par Le Point.fr).
Maintenant, imaginons que Xavier Timbeau ait dit le contraire.
Imaginons que Xavier Timbeau ait dit :
"Les signes avant-coureurs d’une inversion du mécanisme récessif sont évidents," a noté Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE, pour qui le risque est nul de voir cette crise sans précédent depuis les années 1930 déboucher sur un marasme de longue durée avec déflation. "On attend plutôt une reprise en ’V’ et le scénario qu’on a en tête c’est une sortie de crise en 2009," a-t-il conclu.
Dans ce cas, tous les médias français auraient repris cette conclusion à la une, en première page !