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L’accès aux soins des plus démunis en 2005

Publie le mardi 18 octobre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

de Médecins du Monde

Comme les missions internationales, les missions France de Médecins du Monde interviennent auprès des plus vulnérables, ceux à qui les droits fondamentaux sont déniés, ceux qui souffrent et n’ont pas accès aux soins.

Toujours présente dans 28 villes au travers de 1 900 bénévoles actifs au quotidien dans 115 programmes de promotion de la santé, nous voudrions voir l’activité des missions France se réduire. Nous voudrions pouvoir dire que les progrès en matière d’accès aux soins dans notre pays ont été notables.

Mais notre constat est tout autre : les populations en difficulté d’accès à la prévention et aux soins sont toujours aussi nombreuses. Elles n’ont toujours pas accès à l’information sur leurs droits à une couverture maladie. Les effets des modifications législatives qui vont toutes quasiment dans le sens de plus de restrictions, se font durement sentir sur le terrain. Les plus démunis sont assimilés à des fraudeurs. Les politiques à leur égard tendent vers moins d’accès, plus de contrôles, plus de stigmatisation.

L’année 2004 aura vu sur le terrain un fort recul de l’accès aux soins et ce, pour la première fois depuis la mise en place de la Couverture Maladie Universelle en 2000 : nous nous sommes retrouvés dans l’impossibilité d’orienter les patients vers le système de soins de droit commun, ce qui modifie de fait le sens de notre action, conçue et construite pour être une passerelle vers le dispositif général de soins et de prévention.

Les personnes souffrantes ont donc plus souvent poussé la porte des centres d’accueil, de soins et d’orientation de la mission France de MDM.

Les législations des deux dernières années ont eu jusqu’à présent plus d’impacts négatifs que positifs :

a.. Les réformes successives de l’Aide Médicale Etat depuis 2002, qui ont abouti à l’instauration d’un ticket modérateur, puis à la suppression de la possibilité d’admission immédiate, et enfin à l’instauration d’un délai de 3 mois de résidence avant de pouvoir solliciter l’ouverture de droits... En plus des conséquences immédiates de ces mesures que nous notons dans les statistiques et témoignages, l’état d’esprit de suspicion est instauré autour de l’accès légitime aux soins. Derniers en date, fin juillet 2005, deux décrets viennent mettre fin au mode déclaratif et obligent de fait le demandeur à prouver, à l’aide de justificatifs, sa présence ininterrompue depuis 3 mois sur le territoire français.

b.. La mise en œuvre de la réforme de l’assurance maladie du 13 août 2004 inquiète également les associations qui ont adressé 10 questions au ministère de la Santé et au Directeur de l’Uncam : quelles dispositions sont prévues pour les personnes sans domicile fixe qui devront avoir un médecin traitant ? Quelles sont les dispositions prévues pour les bénéficiaires de l’AME dans le parcours de soins orchestré par le médecin traitant, sachant qu’ils ne sont pas assurés sociaux ?, etc.

c.. La réduction des risques liés aux usages de drogues est aussi la cible d’attaques cachées mais réelles. C’est ainsi que la concentration de l’attention du gouvernement sur le seul cannabis laisse rêveurs les acteurs des missions confrontés à des pratiques de poly-consommations, souvent par voie intraveineuse, touchant un public jeune et mal informé. L’écran de fumée cannabique recouvre d’un voile confortable le manque d’engagement auprès des plus mal en point, à nouveau cachés.

Nous n’avons pourtant eu de cesse de démontrer les conséquences néfastes de ces mesures, qui reflètent la peur des parlementaires et du gouvernement d’assumer sereinement le fait que la 5ème puissance mondiale permette à l’ensemble de ses résidents d’accéder aux soins. Rappelons que les maladies, elles, n’examinent pas à la loupe les titres de séjour ni les preuves de résidence. La politique de santé publique de notre pays devrait s’attaquer aux inégalités sociales de santé pour l’ensemble des résidents sur le territoire et non à l’exclusion des plus vulnérables.

Un pays qui au XXIème siècle instaure des régressions socio-sanitaires pour les plus faibles est un pays qui va mal.

La Mission France dans toutes ses composantes (centres d’accueil de soins et d’orientation, programmes mobiles de proximité pour l’accès aux soins en général ou plus spécialisés dans la réduction des risques liés aux usages de drogues) applique quelques règles fondamentales issues de la pratique de la réduction des risques et du partage du savoir, initié avec les années sida :

a.. la médecine de proximité : au plus près des besoins exprimés par les patients.

b.. la prise en compte globale de la personne sans la découper en appareils (au contraire de ce qui se profile dans la Loi de Santé Publique) grâce à la mobilisation d’équipes pluridisciplinaires.

c.. le respect du patient, acteur de sa santé : nos interventions se calquent sur sa volonté de faire ou ne pas faire à l’instant où nous le rencontrons : son temps est le nôtre.

Nous espérons que les reculs enregistrés en France pourront être contre-balancés par des avancées au niveau européen. Nous restons sans illusions mais d’un optimisme combatif ! Les parcours des personnes rencontrées sur le terrain, leurs maux et leurs mots nous redonnent chaque jour la force de continuer.

http://www.medecinsdumonde.org/pres...

Messages

  • Chers amis,

    Voici un message qui circule et à faire circuler sur internet

    Qui aidera beaucoup à comprendre que le trou de la sécu. est devenu une passoire par détournements

    Qui tire les ficelles ? A qui profite le crime ? Dans quelle caisse "privée" tombent ces milliards ?

    Sécu : De qui se moque-t-on ? De nous, bien sûr...

    Cette année, nous allons devoir donner un euro non remboursé de notre poche, nous allons être très contrôlés lors de nos arrêts maladie, nous allons devoir consulter un généraliste avant d’aller voir un spécialiste...

    Mais le fameux trou de la Sécu de 11 milliards d’euros existe-t-il vraiment ? Et bien lisez ce qui suit...

    Vous avez dit trou de la Sécu ?
     7,8 milliards non reversés à la Sécu sur les taxes sur le tabac
     3,5 milliards non reversés à la Sécu sur les taxes de l’alcool
     1,6 milliards non reversés à la Sécu des assurances auto pour les accidentés de la route
     1,2 milliards non reversé à la Sécu de la taxe sur les industries polluantes
     2 milliards de TVA non reversés à la Sécu
     2,1 milliards de retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés
     1,9 milliards de retard de paiement par les entrep rises . etc...

    C’est-à-dire : 20,1 milliards d’euros.

    Ces chiffres sont issus du rapport des comptes de la Sécu pour 2003.

    Il est suggéré de faire suivre ce type d’informations à toutes vos connaissances et de leur donner le même conseil. Un petit copier/coller sur la totalité du message, y compris cette partie, c’est vite fait !

    Bien sûr, l’inconvénient c’est que l’on encombre les messageries, mais, finalement moins qu’avec les spams et les virus ?

    L’inconvénient c’est qu’une fois lancé ce message risque de circuler pendant longtemps sans contrôle.

    Mais pas autant que le trou de la Sécu. L’avantage, c’est qu’à force d’être diffusé, il finira bien par arriver sur la messagerie de responsables de la Sécu, ou de politiciens qui sont censés passer leur temps à gérer l’argent des contribuables

    • OK pour diffuser, mais quelles sont les sources de ces chiffres ? Sûres ou pas ?
      Car à force de faire suivre des infos qui parfois se révèlent peu fiables, la diffusion horizontale par le net perd de sa force et de sa crédibilité.

    • Il indique dans son post que

      Ces chiffres sont issus du rapport des comptes de la Sécu pour 2003

      . Pour vérifier on peut effectuer une recherche sur

      rapport des comptes de la Sécu pour 2003

    • Merci ! mais pas totalement imbécile quand même, c’est ce que j’avais déjà fait ! Et pour faire bonne mesure, j’ai plutôt cherché longuement dans le rapport de la Cour des Comptes sur la Sécu pour 2004 (c’est plus logique) et les chiffres ne sont pas du tout les mêmes que ceux donnés plus haut (normal puisque là ce sont ceux de 2003).
      C’est sûr de toutes façons que l’Etat traîne les pieds pour régler ce qu’il doit à la sécu. Mais cela n’explique pas la totalité du "trou" ... j’ai bien l’impression que les laboratoires pharmaceutiques et certains médecins spécialistes y sont aussi un petit peu pour quelque chose.