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L’éternel présent (ou la supposée fin de l’"histoire")
Publie le mercredi 4 novembre 2009 par Open-PublishingL’éternel présent
(ou la supposée fin de l’"histoire")
Qu’est-ce que l’éternel présent ?
Premièrement : L’éternel présent, c’est lorsque les États-nations et les puissances d’argent (les banquiers, les financiers, les assureurs, les agences de publicité, etc.) décident de sceller définitivement leur sort à l’intérêt commun (pas le notre qui est l’intérêt général, mais seulement des intérêts privés).
Secondement : Les agences d’information, les médias, les "instituts" de sondage (agences d’opinion), les think-thanks et les lobbyistes du patronat (1), etc., ont eu pour mission de détourner le débat, c-à-d, d’éviter par tous les moyens qu’un débat, sur une soit-disant fatalité (le fameux slogan néolibéral, T.I.N.A.), que Reagan et Thatcher imposèrent au monde entier et en particulier aux Européens, (2) ne soit ouvert et débattu publiquement via le peuple souverain. Rendez-vous compte, si celui-ci avait eu l’idée saugrenue de s’en emparer, certainement, aurait-il conclu qu’il était possible et même raisonnable d’agir autrement ! Quelle horreur !
Depuis quand ces diktats furent-ils imposés au monde entier ?
Dans le courant des années cinquante, années ou le Chili décida (c’était son droit et sa souveraineté) d’inviter les meilleurs économistes de gauches au monde, pour dispenser leurs connaissances aux étudiants chiliens ; en réaction, le gouvernement étasunien décida (pour contrer cette initiative qu’ils voyaient d’un mauvais œil, c’est le moins que l’on puisse dire) d’envoyer Friedman et ses Chicago boys, pour contre-carrer cette culture progressiste. Parallèlement à cette stratégie idéologique, il prépara et arma ses équipes de tueurs en vue d’exactions (crimes et assassinats), et plus précisément d’un "contrat" contre le Chili et son gouvernement, qu’ils avaient pour mission d’éliminer par tous les moyens ! (3)
Le libéralisme, contrairement à ce que disent ou écrivent les portes voix de la pensée dominante, n’est pas une idéologie très récente et n’est certainement pas une fatalité. D’autres voies sont évidemment possibles, mais elles incluraient de meilleurs répartitions de nos richesses, ce qui pour certains serait tout à fait inadmissible ! D’ailleurs comment feraient-ils pour profiter pleinement des biens et des richesses accaparées plus ou moins légalement (certainement moins que plus), s’ils n’avaient pas acculés sciemment plus d’un milliard d’être humains à crever de faim !
D’ailleurs ça ne se discute même pas, et les think-thanks sont payées pour ça !
Ensuite, ils devraient reconnaître et admettre (ce qui pour certains est quasiment mission impossible ), que l’idéologie criminelle qu’ils soutiennent et qu’ils imposent au monde entier, le néolibéralisme, a fait plus de morts et de victimes que toutes les dictatures réunies !
Le leadership mondial, les Etats-Unis, ne sont plus la première puissance économique, mais grâce au surarmement, ils peuvent imposer au monde leurs diktats, et leurs guerres (deux types de guerre : la guerre économique, la guerre de tous contre tous, et les conflits armés, la guerre sans fin contre le "terrorisme"). (4)
Dans le futur, pas si lointain d’ailleurs, puis que nous en avons un avant goût en Irak, en Afghanistan, au Liban ou en Palestine, les conflits se multiplieront et seront soit sous-traités par des sociétés privées soit traités par pays interposés (pour n’en citer qu’un, Israël par exemple). Demain, le pays le mieux armé au monde sera, grâce au prix Nobel obtenu par l’actuel président, Barak Obama, reconnu et agréé comme l’un des plus "pacifiste" au monde. (5)
Cherchez l’erreur !
Il n’y en pas, puisqu’ils avaient prévu une tactique pour contrer et annihiler la stratégie de leur adversaire : « confisquer le langage et les moyens de communication à leur profit ».
Par quel prodige cela est-il rendu possible ?
Il suffit de piller les mots de l’adversaire (ses idées, ses citations, ses auteurs, etc.) et son argumentaire, d’y apposer les siens pour, par exemple, y dissimuler des "réformes", (6) et le détournement est rendu opératoire ; c’est ce que *Sarkozy à tenter de vendre aux Françaises et aux Français, avec le succès que l’on sait (mis à part l’élection présidentielle, où il a eut beau jeu de gruger de jeunes et vieux demeurés). C’est une vielle technique, le détournement, que mirent au point et expérimentèrent les situationnistes dans les années soixante et soixante dix, (7) avec un meilleur succès que notre roi républicain.
*confondant ou feignant de confondre, le mot trahison pris pour "ouverture", par exemple ; et dans ce domaine (la trahison), il n’est pas meilleur expert que lui.
NOTES
(1) ces agences d’opinion, ont aux Etats-Unis une importance capitale, et sont des relais efficaces de l’idéologie criminelle créée par les théoriciens et de la pensée dominante (l’ultralibéralisme ou néolibéralisme ). L’argent y coule à flot continu ; ce sont les dirigeants (de toutes sortes) et les financiers qui les arrosent, et ils ne mégotent pas sur leurs contributions, sachant que ces agences d’opinion ont une importance capitale dans le dispositif mondial de la pensée unique.
C’est un peu le même dispositif ( beaucoup plus minable évidemment ) dont dispose Sarkozy à l’Elysée, toutes proportions gardées, et des conseillers tels Giacometti ou Buisson n’ont évidemment pas la même efficacité, loin s’en faut ; pour le second, Sarkozy en imitant le discours et les mimiques de Le Pen, dans le but de lui subtiliser "son" *électorat, c’est assuré les services, surfacturés, de Buisson, parce que ce dernier lui aurait fait gober, qu’il était LE spécialiste de l’électorat lepéniste… Grossière erreur !
*il n’est évidemment pas le propriétaire des voix qui se sont portées sur son nom ou sur les listes du FN !
(2) voir à ce sujet, son dernier avatar européen, « le traité de Lisbonne », majoritairement rejeté par les Français, les Hollandais ou les Irlandais. Ces derniers furent doublement lésés, et auront tout le loisir de goûter leur "victoire", mais plus tard… Trop tard !
(3) c’est à ce moment là que débuta la dictature économique néolibérale et en achevèrent la mise en place dès 1973, juste après l’intronisation de cette crapule de Pinochet et de sa suite, la clique de militaires qui mirent à sac le Chili. C’est dans ce "laboratoire", à l’échelle d’une nation, qu’ils (les néolibéraux, Hayek, Friedman et consorts) expérimentèrent leurs théories criminelles. Et à ce jour aucun pays, ni aucune juridiction n’ont demandé qu’ils soient enfin jugés pour leurs crimes !
(4) Il s’agit de la définition exclusive par les États-Unis de qui sont les terroristes et quels sont les pays qu’ils désignent de la sorte à la vindicte mondiale ; ce sont généralement des peuples ou des pays normaux, contrairement à eux et leurs alliés.
(5) vous connaissez ce vieil adage qui fait fureur : « si tu veux la paix, prépare la guerre ! », mais dans le cas présent le terrain opérationnel c’est notre monde !
(6) en ce qui concerne les réformes (forcément plus efficaces et modernes) décrétées par le gouvernement Sarkozy, il s’agit pour une grande part d’opérations purement comptables souvent au détriment de l’intérêt général, et dans le seul intérêt d’une classe de privilégiés déjà gavés ; du détricotage systématique des tâches régaliennes dévolues aux seuls États, et qui justifiaient leur souveraineté, au profit exclusif du secteur privé (en général un groupe restreint d’obligés). A ce sujet vous pouvez (re)lire l’article intitulé : « Sommes nous en dictature "molle" mondialisée ? », paru sur ce site.
(7) que j’ai moi-même expérimenté, avec mes frères anarchistes, lors de l’occupation de la Sorbonne, détournant les slogans de partis politiques ou d’organisations syndicales, pour en souligner le contre-sens ou l’absurdité. (re) Lire à ce sujet une série de quatre articles : « quand j’entends le mot culture, je sors mon transistor », « l’art populaire et les CoBrA » première et deuxième parties, « L’"art" selon l’I.L., l’I.S. et la bande à Debord : (l’ I.L., l’Internationale lettriste, l’I.S., l’Internationale situationniste) » Troisième et dernière partie (?), parue sur ce site.