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La Banque Centrale Européenne est en faillite.

Publie le mercredi 15 décembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Il suffit de lire les chiffres pour comprendre les besoins de la BCE. Ses comptes affichent un montant de capital souscrit de 5,8 milliards d’euros pour un total de bilan de 138 milliards d’euros, et encore, ces données remontent à fin 2009, avant que la BCE ne se lance dans des opérations de sauvetage.

Le ratio de levier financier s’élève donc à 24, score que l’on jugerait dangereux pour une banque commerciale et qui est à peine inférieur… à celui qu’affichait Lehman Brothers avant d’imploser.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html

En clair : avec seulement 5,8 milliards d’euros de capital, la Banque Centrale Européenne a prêté 138 milliards d’euros. Son ratio de levier financier atteint le niveau ahurissant de 24 ! Avec seulement 1 euro de capital, la BCE a prêté 24 euros !

Ces données remontent à fin 2009.

Et fin 2010 ?

Où en est la BCE fin 2010 ?

A combien s’élève son ratio de levier financier ?

En tout cas, la situation de la BCE est à ce point désespérée que jeudi 16 décembre, les dirigeants de la BCE vont aller à Bruxelles mendier auprès des chefs d’Etat et de gouvernement.

Les dirigeants de la BCE vont implorer les chefs d’Etat et de gouvernement :

« Nous avons fait le sale boulot : nous avons racheté des obligations pourries, que plus personne ne veut ! Nous avons racheté des obligations pourries de l’Etat portugais, de l’Etat irlandais, de l’Etat italien, de l’Etat grec, de l’Etat espagnol ! Et maintenant, nous sommes en faillite ! Vous devez nous recapitaliser ! Vous comprenez, la Banque Centrale Européenne est TOO BIG TO FAIL ! »

Comme d’habitude, les chefs d’Etat et de gouvernement vont renflouer une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

Cette fois, les contribuables européens vont payer des milliards d’euros pour recapitaliser la Banque Centrale Européenne.

Mais à part ça, c’est toujours la même chanson : recapitaliser une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

Comme d’hab.

Messages

  • On peut critiquer le capitalisme et les politiques des banques centrales entre autre tout en évitant de raconter n’importe quoi.
    Une banque centrale ne peut pas faire faillite au sens où une banque ou une entreprise même très grande peuvent le faire et celui qui a écrit cet article est un vrai ignorant du fonctionnement du capitalisme.

    On ne peut pas comparer une banque quelconque aussi grande soit-elle à une banque centrale dont le rôle est totalement différent.
    La banque centrale argentine n’a pas fait faillite par exemple quand l’argentine a du renégocier sa dette.
    Par contre, une banque centrale peut avoir du mal à financer la dette d’un état en empruntant sur les marchés financiers, elle peut avoir du mal à soutenir sa monnaie ou à lutter contre l’inflation. Mais elle ne peut pas faire faillite comme ce texte l’entend.
    Quand elle prend à son compte des créances douteuses même en grande quantité, elle crée en contrepartie de la monnaie (ce qu’une banque normale ne peut pas faire) et cela permet d’ailleurs de soulager le plus souvent les marchés financiers en créant des liquidités supplémentaires.
    Par contre, ce qui peut se passer c’est l’effondrement non pas de la banque centrale au sens propre du terme mais de sa monnaie.
    En l’occurence si c’est la BCE, l’effondrement de l’euro, si c’est la Fed, l’effondrement du dollar.

    Je m’étonne que ce qui est le b-a-ba de la finance ne soit pas connu par l’auteur d’un article dans le Monde.
    Du coups la question c’est non pas est ce que la BCE peut faire faillite (ce qui n’est pas possible) mais est ce que sa monnaie, l’euro peut s’effondrer.
    A l’heure actuelle l’euro a tendance à baisser mais sans s’effondrer.
    Et il est très peu probable à court-moyen terme que l’euro s’effondre.
    L’économie européenne ce n’est pas l’économie argentine.

    Et jamais les USA ni même la Chine ne laisseront l’euro s’effondrer. Cela risquerait de mettre à bas tout le système financietr mondial. La crise de 29 ce sera du pipi de chat à côté de ce qu’on connaitrait alors.

    • Cher donneur de leçon d’économie, vous semblez vous aussi avoir quelques lacunes !
      Vous dites qu’une banque ne peut pas créer de monnaie ?
      Vous avez totalement occulté la création "ex nihilo" de monnaie que pratique à longueur de temps les banques.

      Maurice Allais (prix Nobel d’économie 1988) déclarait à ce sujet :
      "Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents."

      Bab

    • Si vous voulez jouer à ce petit jeu là avec moi, on peut aller encore plus loin.

      1. Oui effectivement, je n’ai pas été assez précis, toute banque peut créer de la monnaie et cela n’a rien d’exceptionnel. Ainsi une simple banque de dépot crée de la monnaie quand vous déposez de l’argent sur votre compte puisque la banque peut utiliser cet argent pour son propre compte tout en garantissant que vous aussi vous puissier l’utiliser à tout moment si c’est un compte courant. De fait si vous déposer 100 à la banque, cette somme peut être utilisée 2 fois, une fois par la banque, une fois par vous.
      Et puis bien sûr la principale source de création monétaire c’est l’emprunt. C’est aussi banal que l’air que l’on respire et ça existait déjà avant même le capitalisme.

      2. La Banque centrale par contre peut créer de la monnaie de la même manière qu’une banque classique et en plus émettre de la monnaie banque centrale (en résumé des billets et des pièces) ce qu’elle est la seule à pouvoir faire.

      3.La principale différence entre une banque classique et une banque centrale c’est qu’une banque classique n’a pas les mêmes libertés de création monétaire qu’une banque centrale qui en théorie peut créer jusqu’à l’infini de la monnaie. La seule limite quasiment c’est sa crédibilité, le risque d’effondrement de sa monnaie si elle le fait et d’aggravation des difficultés économiques de l’état concerné.

      4. Une banque classique par contre est limitée dans ses capacités de création monétaires. A tout moment elle a besoin d’une réserve minimale de monnaie pour pouvoir répondre aux demandes de retraits et si ses demandes sont trop importantes sur un court laps de temps et dépassent le montant de ses dépôts, elle peut faire faillite (d’où le buzz "cantonna")
      Il y a des règles prudentielles imposées aux banques (règles dites de Bale II) qui exige des banques une limite dans la création de monnaie.
      La Banque centrale exige des banques un taux minimal de réserve obligatoire par rapport aux emprunts qu’elles accordent.
      Et les banques pour fonctionner doivent en permanence se refinancer soit sur le marché interbancaire soit auprès des banques centrales.

      5. Quand elles n’arrivent plus à se refinancer sur le marché interbancaire pour couvrir leurs engagements, elles peuvent faire faillite, ce qui est en gros ce qui s’est passé pour les banques qui ont fait faillite lors de cette crise. La banque centrale peut alors intervenir en rachetant des créances douteuses, en prêtant à des taux avantageux.

      6. En cas de défaut de paiement des états qu’elle aide, ce que risque la BCE ce sont des pertes importantes, pas une faillite et d’ailleurs il a été décidé de doubler le capital de la BCE pour parer à cette éventualité. Une Banque Centrale par définition ne peut pas faire faillite. Même les pays les plus pauvres continuent de frapper monnaie et donc d’avoir une banque centrale, le seul problème c’est que cette monnaie peut ne plus rien valoir.

      7. Donc la seule question qui vaille c’est est ce que l’euro risque aujourd’hui de s’effondrer. Mais là cela risque d’être long si je développe.

    • J’essaie de comprendre.
      La BCE rachète des obligations d’Etat qui risquent fort de se dévaluer .
      Pour équilibrer son bilan elle a le choix entre imprimer du papier donc inflation ou augmenter son capital par apport des états donc des contribuables.
      Mais ce petit jeu a forcément des limites, non ?
      En cas de dépréciation massive des obligations achetées par la BCE, qu’arrive-t-il ?