La Palestine plus que jamais !

Après un mois de guerre particulièrement meurtrière et destructrice, le Liban peut - sous réserve de maintenir vigilance et attention - espérer recouvrer enfin la paix et sa souveraineté. Le processus de reconstruction de ce pays meurtri sera long, notre solidarité doit rester active et en plein total éveil.

Quant à la Palestine, qui est clairement au cœur de tout s’agissant du Proche-orient, elle connaît la pire des situations - humaine, sociale, économique et politique - qu’elle n’a jamais connue. Jamais. Les raids israéliens meurtriers se poursuivent à un rythme soutenu à Gaza qui est privé de tout. L’aide internationale a été suspendue pour une grande partie. L’argent qui lui appartient et que détient Israël (50 millions de $ mensuels) ne lui est toujours pas versé. Le mur continue d’être construit inexorablement préservant la colonisation et l’occupation. Des ministres et des députés sont arrêtés, le Président du Conseil législatif est jeté en prison.

C’est la nuit noire et la mort sur cette terre palestinienne. Et cela dure depuis 40 ans.

Le Quartet a posé trois conditions au gouvernement palestinien actuel issu démocratiquement des urnes : reconnaître Israël ainsi les accords passés avec ce pays et de cesser toute forme de violence.

Notons qu’avant la venue au pouvoir de ce gouvernement ces trois conditions étaient remplies. Cela n’a rien fait avancer pour autant. Pendant un an - juste après l’élection du nouveau Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas - aucun contact n’a été établi avec lui par les responsables israéliens.

Soulignons que le Hamas a signé avec le Fatah un document dit « document des prisonniers » qui remplit de facto ces trois conditions. Au point qu’un gouvernement d’Union nationale devrait se mettre en place en Palestine. On pourrait s’en réjouir en Israël comme partout ailleurs où l’on veut la paix. Mais non ! On dénigre, on méprise, on ignore. On pousse au désespoir, si cela peut être encore possible en Palestine.

Mais pourquoi ne pose-t-on pas les mêmes conditions à M. Ehud Olmert ? Est-il pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ? C’est clairement non. Est-il pour le respect des accords conclus avec l’OLP ? C’est peu dire que c’est encore non. A-t-il renoncé à la violence et au terrorisme d’Etat ? La réponse est remplie de sang.

La politique du « deux poids, deux mesures » n’en finit pas et avec elle son flot de morts, de destructions, de frustrations, d’espoirs tués.

Le règlement de ce conflit est la clé stratégique pour la paix, la stabilité et la sécurité de tous les peuples de la région, le peuple israélien inclus.

C’est pourquoi, alors que la « Feuille de route » est pour le moins dépassée par le temps, il n’est qu’une solution possible : organiser une Conférence internationale avec les parties concernées, afin de mettre au point un accord global de paix basé sur les résolutions de l’ONU.

Pour cela il faut nécessairement que « la communauté internationale » se mêle de ce conflit pour l’arrêter. Il en va de même pour les peuples.

Le Talmud et le Coran, quasiment dans les mêmes termes, disent que « Celui qui sauve un homme sauve l’humanité ».

Amis et camarades : il est grand temps de sauver l’humanité !

Jean-Claude Lefort
Député du Val-de-marne