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La "réforme" de l’Assurance maladie : ils la font, ils devront l’assumer

Publie le jeudi 7 juillet 2005 par Open-Publishing
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Syndicat de la Médecine Générale
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Communiqué du 5 juillet 2005

La "réforme" de l’Assurance maladie : ils la font, ils devront l’assumer

Nous y sommes. Les Français et les médecins découvrent la réalité du
parcours « médecin-traitant ». Ce que nous ne cessons de dire depuis
longtemps devient réel : depuis le 1er juillet, il existe en France un accès
aux soins plus compliqué, pas plus coordonné qu’auparavant, mais plus
difficile pour ceux qui ont des faibles ressources.

La propagande de l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie relayée
souvent sans discernement par les médias, tend à faire croire que ce nouveau
parcours permettra aux personnes malades d’être mieux soignées. C’est faux.

Ce parcours ne coordonne pas les pratiques professionnelles, au contraire il
creuse le fossé entre la médecine générale et la médecine spécialisée.

Les bénéficiaires de ce parcours « médecin-traitant » sont les médecins
spécialistes qui ont obtenu le droit aux dépassements d’honoraires, les
firmes pharmaceutiques qui vont continuer à influencer prescripteurs et
agences du médicament, les assurances privées qui espèrent prendre le pas
sur les mutuelles

Les perdants sont tous les malades qui vont payer plus cher les soins, par
ailleurs déjà financés par leurs cotisations sociales, avec dans le même
temps une remise en cause de l’Aide Médicale Etat et de l’accès gratuit aux
soins pour les plus démunis dans les Permanences d’Accès aux Soins des CHU.

Cette aggravation des inégalités d’accès aux soins, mise en place par le
gouvernement et par certains syndicats médicaux, montre le mépris qu’ils ont
envers tous ceux qui, dans ce pays, tentent de construire un authentique
système de santé plus performant et plus égalitaire.

Au-delà du discours d’autosatisfaction sur l’adhésion contrainte des
Français au dispositif du « médecin-traitant », le gouvernement et la CNAM
ne sont même pas en capacité de fournir aux médecins généralistes les moyens
nécessaires pour mettre en œuvre ce parcours dit coordonné : les feuilles de
soins électroniques ne sont pas adaptées, les récépissés d’adhésions sont
inexistants, et ce n’est pas l’hypothétique action des conciliateurs des
caisses qui permettra aux personnes malades de trouver des réponses à leurs
besoins notamment l’accès aux assurances complémentaires devenues de plus en plus nécessaires et onéreuses ou des rendez-vous rapides chez des
spécialistes pratiquant des tarifs opposables.

Nous prenons acte, que malgré des avertissements venus du monde mutualiste,
associatif, syndical, le gouvernement persiste à appliquer une réforme
établissant un système discriminatoire.

Nous exigeons que soient publiées dans chaque Caisse Primaire et au niveau
de chaque centre de paiement les listes des médecins spécialistes de secteur
I, de secteur II, ainsi que de ceux adhérents au parcours coordonné, afin de
pouvoir informer nos patients des conséquences de cette réforme.

Nous appelons les spécialistes soucieux de l’accès aux soins à pratiquer de
manière coordonnée sans dépassement d’honoraires.

Nous serons vigilants à chaque difficulté d’accès aux soins, afin d’en
rendre responsable les auteurs de cette réforme.

Contacts :

Docteur Didier Ménard : 06 07 16 57 78
Docteur Jean-Louis Gross : 03 80 62 30 40

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