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Langues minoriaires : le constat contenu dans le rapport
Publie le vendredi 21 mars 2008 par Open-Publishing2 commentaires
B. Langue et droits culturels
22. Des représentants de nombreuses minorités linguistiques et culturelles dans différentes régions de France, notamment des Bretons, des Basques, des Catalans et des Occitans, de même que des intellectuels appartenant à ces minorités, se plaignent vivement de ce que leurs droits linguistiques et culturels ne sont pas pleinement respectés et défendus en France. Ils pensent que certaines langues régionales et d’autres éléments de leur identité et de leur patrimoine culturel risquent de disparaître à moyen ou long terme. Selon les représentants des communautés, depuis que la Constitution française a été modifiée en 1992 pour exprimer l’idée que le français est la langue de la République, les gouvernements ont pour politique de promouvoir le français au détriment des langues régionales. Or, les courants d’immigration ont amené en France un grand nombre de personnes qui parlent des langues non européennes, en particulier l’arabe.
23. Des représentants de la communauté basque ont indiqué qu’en dépit du désir de la communauté de maintenir et de préserver la langue basque, il y a aujourd’hui 5 000 personnes de moins qu’il y a dix ans qui parlent cette langue et que celle‑ci est sérieusement menacée en France par manque de statut officiel. Des représentants des communautés qui parlent le catalan et l’occitan affirment également que la non‑reconnaissance ou l’absence de statut officiel aboutit à une diminution constante du nombre de personnes qui parlent le basque, le catalan ou l’occitan, tant en pourcentage qu’en chiffres absolus, à tel point que malgré les recommandations des organes antidiscrimination de l’Union européenne et de l’ONU, ces langues en danger ne sont plus utilisées que dans la sphère privée, ce qui a des incidences à la fois linguistiques et culturelles.
24. Des représentants de la communauté bretonne ont indiqué à l’experte indépendante que les subventions accordées aux écoles pour l’enseignement de et dans la langue bretonne avaient été supprimées. Il existe des écoles indépendantes d’immersion en langue bretonne (les Diwan), mais elles ne font pas partie du système éducatif public, car le Conseil constitutionnel français s’y est opposé au motif que la langue de la République est le français et qu’aucune autre langue ne peut servir de véhicule à l’enseignement dispensé dans les écoles de l’État. Les représentants de cette communauté constatent que le nombre de personnes parlant le breton est passé de 1,3 million en 1900 à 200 000 aujourd’hui.
25. Selon le Gouvernement1 : « Dans le système éducatif, les langues régionales et minoritaires font l’objet d’un enseignement à option et de concours de recrutement spécifiques d’enseignants du premier et du second degré. C’est le cas notamment pour le basque, le breton, le catalan, le corse et l’occitan en métropole et le créole, le tahitien et les langues mélanésiennes d’outre‑mer. ». Le Gouvernement souligne que « des musées et des centres culturels dédiés aux cultures régionales ont été créés ; des festivals axés sur la valorisation de ces patrimoines sont soutenus par les Ministères de la culture et de la communication, outre les collectivités locales. Le Conseil et la Mission du patrimoine ethnologique établis dès 1980 sous la tutelle du Ministère de la culture sont chargés d’assurer la conservation des éléments fondateurs de l’identité des cultures locales et de contribuer à la coordination de la politique de recherche ethnologique sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre‑mer. ».
Messages
1. Langues minoriaires : le constat contenu dans le rapport, 21 mars 2008, 23:01
Ce rapport est extrêmement bizarre. On retrouve des expression telles que "les représentants de nombreuses minorités linguistiques...", "des représentants de la communauté basque...", "des représentants des communautés qui parlent le catalan et l’occitan...", "des représentants de la communauté bretonne...". Qui a donné mandat à ces "représentants" ? Par qui ont ils été élus ?
A ma connaissance, il n’y a pas eu en France de vote par lequel une "communauté qui parle" telle ou telle langue ait habilité des personnes à la représenter. IL n’existe non plus de "communauté basque" ou de "communauté bretonne" ayant élu des représentants.
Que peut on donc penser d’un rapport qui reproduit les déclarations de "représentants" sans s’interroger sur leur representativité ? Qu’il n’est pas très sérieux...
Le lecteur est donc averti : là ou dans le rapport figure le terme "représentant", il faut lire "représentant autodésigné".
1. Langues minoriaires : le constat contenu dans le rapport, 22 mars 2008, 10:43
Bonne remarque. Que proposez-vous pour qu’il y ait des représentants ? Contrairement à la Belgique, la Suisse, l’ex-Union Soviétique, le Royaume-Uni, il est évident qu’il n’y a aucune minorité en France.