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Le Conseil militaire pour la justice et la démocratie nomme un Premier ministre

Publie le dimanche 7 août 2005 par Open-Publishing

Le Conseil militaire pour la justice et la démocratie au pouvoir en Mauritanie a ordonné la libération d’une vingtaine de détenus sous l’ancien régime et nommé un nouveau Premier ministre.
Les détenus faisaient partie d’un groupe d’une soixantaine de personnes arrêtées depuis avril par les forces de sécurité de l’ancien président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya dans le cadre d’une campagne de répression visant les milieux d’opposition.

"C’est une nouvelle époque, une page a été tournée", a déclaré Moctar Ould Mohamed Moussa, qui fait partie des détenus libérés et qui a été acclamé par ses proches à sa sortie de la principale maison d’arrêt de Nouakchott.
La sortie des détenus a été saluée par un concert de klaxon de la part de centaines d’automobilistes rassemblés devant le petit édifice en ciment.

Peu après des libérations, Sidi Mohamed Ould Boubacar, un ancien Premier ministre d’Ould Taya nommé ambassadeur à Paris après être tombé en disgrâce avec l’ancien régime, a été nommé à la tête du nouveau gouvernement.
Le président déchu Ould Taya, un militaire qui dirigeait d’une poigne de fer depuis 1984 ce pays semi-désertique à cheval sur le Maghreb et l’Afrique noire, a été victime le 3 août d’une révolution de palais sans effusion de sang alors qu’il était en déplacement en Arabie saoudite.

Les opposants qu’il avait emprisonnés étaient accusés d’être de mèche avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), un mouvement islamiste armé actif en Algérie et dans la région sahélienne et qui a fait allégeance au réseau d’Oussama ben Laden.

Mais de nombreux Mauritaniens accusaient Ould Taya d’exagérer la menace islamiste pour s’attirer les faveurs des Etats-Unis et justifier la répression dans les rangs de l’opposition.

D’après une source proche du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, une demi-douzaine de détenus ont été maintenus derrière les barreaux après avoir admis avoir des liens avec le GSPC. Les autres verront leurs cas examinés ultérieurement.

Le Conseil a annoncé la tenue dans l’année qui vient d’un référendum constitutionnel suivi d’élections législatives. Aucun de ses membres ne participera à ce scrutin.

"Le conseil militaire n’a pas d’ambitions électorales, il ne présentera pas de candidat à ces élections", a rapporté Messaoud Ould Boulkehir, l’un des dirigeants de l’opposition mauritanienne.

Samedi 6 août, Ely Ould Mohamed Vall avait rencontré les dirigeants d’une trentaine de partis politiques. Il leur a promis que des élections seraient organisées dans moins de deux ans, selon Ahmed Ould Daddah, le chef du Rassemblement des forces démocratiques, un parti d’opposition.

L’opposition mauritanienne a apporté son soutien aux putschistes tout en émettant le souhait d’être associée à la suite du processus démocratique. Avec NOUAKCHOTT (Reuters)

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2384