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Le Portugal entraîne l’Europe en zone de turbulences

Publie le jeudi 24 mars 2011 par Open-Publishing
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La démission du Premier ministre portugais, dont le parti est minoritaire au parlement depuis les législatives de septembre 2009, ouvre la voie à plusieurs scénarios, le plus probable étant la convocation d’élections anticipées. Le Portugal, fragilisé, évitera-t-il un scénario à la grecque ?

La crise politique au Portugal, qui risque de lui imposer un plan d’aide financier international, menace à nouveau la stabilité de la zone euro. Le Premier ministre José Socrates a annoncé mercredi soir sa démission, après le rejet par le parlement de son nouveau programme d’austérité censé "garantir" le rééquilibrage des finances publiques et éviter un appel à l’aide extérieure. Il a averti que cette crise politique aurait des "conséquences gravissimes sur la confiance dont le Portugal a besoin auprès des institutions et des marchés financiers" - alors que depuis des mois, le Portugal est considéré par les marchés comme le pays à l’économie la plus fragile après la Grèce et l’Irlande.

Le président Anibal Cavaco da Silva a chargé Socrates d’expédier les affaires courantes après le sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, pendant lequel il conservera la plénitude de ses prérogatives. Des consultations avec les partis débuteront à l’issue de ce sommet. Cavaco da Silva pourrait dès lors demander aux formations de s’entendre sur un nouveau Premier ministre sans passer par des élections, mais Socrates comme le chef de file du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) Pedro Passos Coelho ont jugé qu’un scrutin anticipé serait le meilleur moyen de sortir de la crise.

Le compte à rebours

S’il tentait de nommer un nouveau gouvernement dans le cadre parlementaire actuel, Socrates devrait demander au Parti socialiste, premier groupe au Parlement, de désigner un nouveau Premier ministre. Ce qui ne ferait que prolonger l’instabilité politique. Ou tenter de favoriser la mise en place d’un gouvernement de coalition... Le scénario le plus probable, déjà avancé à la fois par le Parti socialiste et par l’opposition, reste donc la dissolution du parlement par le président et la convocation d’élections anticipées. Selon la loi électorale, le scrutin pourra être organisé dans un "délai minimum de 55 jours", soit fin mai ou début juin. Et quelle que soit la solution choisie par le chef de l’Etat, garant, selon la Constitution, du "fonctionnement régulier des institutions démocratiques", il devra au préalable consulter le Conseil d’Etat (organe consultatif composé de 18 membres parmi lesquels, notamment, les anciens présidents de la République, le président du parlement, le Premier ministre, le président de la Cour constitutionnelle, les présidents des régions autonomes) et consulter également les différents partis représentés au parlement.

Dans l’hypothèse d’élections anticipées, selon les derniers sondages réalisé fin février, avant le début de la crise politique, le Parti social-démocrate remporterait les législatives mais sans obtenir de majorité absolue. D’où de nécessaires tractations pour former un gouvernement de coalition. Son président, Pedro Passos Coelho, 46 ans, favori pour succéder à Socrates, s’est déjà dit favorable à la mise en place d’un "gouvernement de majorité élargie". José Socrates, qui doit être reconduit avant la fin du mois à la tête du Parti socialiste, a confirmé pour sa part mercredi soir qu’il se représenterait. "La crise politique ne peut être résolue que par la décision souveraine des Portugais, et c’est avec la détermination de toujours et la volonté de servir mon pays que je me soumettrai à cette décision", a-t-il affirmé.

Les sociaux-démocrates ont dénoncé dans le dernier programme d’austérité du gouvernement des mesures arbitraires, trop sévères envers les retraités. Mais ils soutiennent l’idée d’une réduction du déficit budgétaire, prévu à 4,6% du produit intérieur brut en 2011, et pourraient simplement s’être appuyés sur la controverse pour provoquer une crise et accéder au pouvoir. Le PSD a assuré qu’il respecterait l’engagement des socialistes de ramener le déficit à 2% du PIB en 2013. Reste que ces remous sont vus avec inquiétude par les voisins européens du Portugal ; les pays riches de la zone euro, Allemagne en tête, pourraient accentuer leurs pressions pour obliger Lisbonne à envisager une aide, afin de supprimer une source majeure d’instabilité sur les marchés européens. Le Portugal doit rembourser 4,3 milliards d’euros d’obligations le 15 avril, puis 4,9 milliards en juin. Les semaines précédant ces échéances seraient une date logique pour requérir une aide internationale.

http://lci.tf1.fr/monde/europe/2011-03/le-portugal-entraine-l-europe-en-zone-de-turbulences-6327754.html

Messages

  • L’Europe est un projet formidable qui a des repercussions mondiales : vers l’Orient et l’Asie via l’Allemagne, vers les Ameriques via l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal et vers l’Afrique via la France. C’est donc un projet hautement complexe. De mon point de vue, pour sa mise en oeuvre, le debat citoyen devrait fixer a la majorite des votants quelle Europe nous voulons : une Europe composee d’Etats independants ou une Europe sans Etats, avec des grandes regions... Nous devrions aussi determiner collectivement quelle place nous souhaitons avoir dans le monde : Dominer en exploitant et en tenant sous le joug ? Favoriser l’initiative et le developpement en harmonisant pour plus de coherence et/ou de cohesion, afin de reduire la dimension proteiforme du projet en tendant ainsi vers une unite (droits de l’homme et de la femme par exemple) et en taxant uniquement les profits afin de liberer la creativite ? Moraliser la finance afin de lui rendre son pouvoir createur ? Par exemple en echelonnant les dettes et en ne faisant pas payer de maniere outranciere le pret d’argent, voire en annulant les dettes dans des situations exceptionnelles ou en promouvant la microfinance. Ce projet est interessant parce que son developpement economique pourrait conduire vers une situation de stabilite et de paix dans un territoire aussi vaste que l’Europe geographique mais dont le rayonnement, en terme d’implication (je ne parle absolument pas de colonisation mais de relations economiques, culturelles...) pourrait-etre bien plus large, par exemple ou pour commencer, celui du monotheisme qui est ancre autour d’une culture extremement forte.