Accueil > Le "non" s’installe dans l’opinion
Le "non" s’installe dans l’opinion
Publie le mercredi 13 avril 2005 par Open-Publishing1 commentaire

Trois sondages publiés mardi montrent que le "non" s’installe profondement dans l’opinion
– Le dernier sondage du jour (CSA-Profession politique) donne 54% au "non".
– Le sondage (Figaro-Europe 1) publié mardi matin donnait 53 % pour le "non".
– Celui réalisé par BVA pour l’Express donne aussi 53% pour le "non".
Le sondage BVA Express (réalisé par téléphone les 8 et 9 avril) : Le "non" l’emporterait en France au référendum sur le Traité constitutionnel européen avec 53% des voix contre 47% pour le "oui", selon un sondage BVA pour l’Express rendu public mardi.
Un précédent sondage BVA-l’Express, réalisé du 7 au 9 mars, donnait encore le "oui" majoritaire avec 56% des intentions de vote, contre 44% en faveur du "non".
Cette enquête est la 13e consécutive depuis la mi-mars, tous instituts de sondage confondus, à placer le "non" en tête.
72% des personnes interrogées se sont déclarées certaines d’aller voter. 22% n’ont pas exprimé d’intention de vote.
Les électeurs affichant une sympathie pour la gauche sont majoritairement favorables au "non".
Le sondage CSA-le Bleu de Profession politique (réalisé les 6-7 avril) : Avec 54% de non, cette enquête marque une progression du non. Un précédent sondage réalisé par CSA les 30 et 31 mars faisait état de 53% d’intentions de vote en faveur du "non", contre 47% en faveur du "oui".
Selon cette enquête, près d’un électeur sur deux (48%) affirme son intention de s’abstenir ou de voter blanc ou nul. Ils étaient 51% dans ce cas dans le précédent sondage .
Les électeurs de gauche se prononcent très majoritairement pour le "non" à 60% (+2) contre 40% pour le oui (-2). Le "non" est majoritaire chez les sympathisants socialistes (56% contre 44%), et chez les électeurs des Verts à 61% (+2), malgré le choix de ces deux partis en faveur du "oui".
A droite, c’est en revanche le "oui" qui regagne du terrain avec 69% des intentions de vote (+3) contre 31% pour le "non", en particulier dans l’électorat UMP où il s’établit à 78% (+9). Le "oui" recueille 61% chez les sympathisants UDF.
Sondage Figaro-Ipsos (réalisé les 8-9 avril) : 53% pour le non. La précédente enquête Ipsos pour le Figaro et Europe 1, réalisée les 1er et 2 avril, établissait le non à 52% et le oui à 48% pour les personnes certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote (27% sans intention de vote).
Les sympathisants de la gauche parlementaire se prononcent majoritairement pour le non à 60% (contre 58% lors du précédent sondage ) et ceux du PS à 52% (contre 53%).
Les sympathisants de la droite parlementaire sont 34% à choisir le non (contre 28% lors de la précédente enquête), et ceux de l’UMP 32% (contre 26%).
75% des sympathisants de l’extrême droite (FN et MNR) ont l’intention de voter non (contre 86%).
Ipsos souligne que ce résultat est "à interpréter avec prudence compte tenu de la faiblesse des effectifs" de l’échantillon.
Parmi les personnes certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, 60% assurent avoir fait un "choix définitif" (contre 54%) et 19% "peuvent encore changer d’avis" (inchangé).
Par ailleurs, 63% des personnes interrogées approuve l’élargissement de l’UE à 25 pays contre 34% qui désapprouvent.
http://referendum-constitution-europeenne.france2.fr/9747811-fr.php
Messages
1. > Le "non" s’installe dans l’opinion, 13 avril 2005, 17:44
C’est un truisme que de dire qu’il faut se méfier des sondages. On sait que leur diffusion rétroagisse sur le comportement des sondés. On sait aussi qu’il y a toujours un hiatus entre une intention, même formulée, et un passage à l’acte. Il y a encore les indécis - qui ne savent ni s’ils iront voter ni quoi. Il ya enfin les adeptes du "larvatus prodéo", qui refusent de se laisser sonder, voire, égarent le sondeur.(De cette dernière sorte sont, sembleraient-ils beaucoup d’électeurs du FN, d’où les sous-estimations sondagières chroniques de ses scores).
Partisan du triomphe du non à cette élection (ce serait une vrai victoire que 60 à 65% de non), il faut aussi viser non 52 ou 53 %, mais 10 points de plus. car "techniquement", déjà, les sondages n’ont une probabilité maximale de fiabilité prédictive que de 95 %. Soit une marge d’erreur de 5% ! Et qu’en outre ils sont "redressés" : autrement dit "corrigés" selon des critères inconnues du public (en fonction de résultats précédents, d’écarts précédents entre sondage et résultats...) qui sont parfaitement arbitraires, et peuvent donc encore accroitre la marge d’erreur.
En outre le scrutin est encore loin - 46 jours - et si les deux courbes du oui et du non venaient d’aventure de nouveau à se croiser (autrement dit que le oui repasse en tête), cela ne manquerait pas d’entraîner un sursaut dynamique du oui, auprès des quelques 15 ou 30% d’indécis.
L’action de propagande pour le non doit donc changer de braquet et passer à la vitesse supérieure. Autrement dit, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui : les partisans médiatiques du non qui bombent le torse et en rajoute, les vieux partis politiques qui en profitent pour refourguer leur vieille camelotte..., il faut être modeste et rassembleur. Cela passe donc par l’atténuation des clivages politiques trop marqués. on répond non à un projet, on adhère pas à tel ou tel projet (celui de M. chevènement, ou de mme Buffet, de M. Krivine etc. pour la gauche, et idem à droite ou à l’extrême droite). Sinon la montée des opinions partidaires trop poussés de ces courants, va ramener les indécis vers le centre mou, autour duquel gravite la vie politique française : le camp du oui, et cela, dans ce cas, est inexorable.
Le camp du non qui s’exprime dans les sondages ce n’est pas 53% et celui du oui 47% Il faut traduire par : personnes interrogées : 100 ; indécis, ne se prononcent pas encore : 20 (j’arrondis) ; pour le oui : 37 ; pour le oui : 43. Parions que les 43 et les 37 soient "stables". Ce sont les 20 qui font la différence. Quels sont-ils ? Avec de savantes études marketing de sondage, les dirigeants vont le savoir assez vite, avec assez de précision. et c’est eux qu’ils vont réellement "cibler". Non sur les estrades "politiciennes" formelles, qu’ils vont laisser aux tenants du non, finissant d’épuiser tous leurs faibles moyens à convaincre les 43 déjà convaincus, et délaissant les 20, pendant que la propagande plus indidieuse des "communiquants" du oui, va sérieusement s’attaquer aux amis des "30 millions d’amis", aux adorateurs et adoratrices de Gérard Depardieu et Isabelle Adjani, aux catho. qui viennent d’enterrer leur pape, aux divers "intérêts catégoriels" , aux femmes seules du 3ème âge, aux célibataires quarantenaires anxiogènes...
En 46 jours les choses peuvent se retourner. A moins que : scénario de rêve :
1.La fin du mois de mai est étouffante dans les grands centres urbains. Les partisans du oui, plutôt plus aisés rejoignent en grande masse leur 6 millions de résidence secondaire, pour échapper aux embouteillages, aux stress de la pollution... (Il faut d’ailleurs un max de manifs en ville, pour alourdir encore un peu les tracas de circulation, et de pollution). Le cadre et le petit-bourgeois stressent encore un peu plus, oublie les élections et la procuration, déserte les bureaux de vote.
2. Les dirigeants se "plantent" sur le casting : n’embauche à contre-emploi que des ringards qui font effet repoussoir (ex. Qu’ils avancent depardieu), de cette France d’en haut, cynique, frivole, méprisante, qui s’étonne que le peuple tonne quand il n’y a plus de pain, alors qu’on peut goûter ces si délicieuses brioches de chez Fauchon. (ou version plus moderne, que les prolos ont déjà tous trop de surcharge pondérale comme cela),De ce point de vue la "gauche caviar" devrait pouvoir nous donner un coup de main, en agissant de façon éhontément provocatrice (mais faut que cà soit joué fin, et que la ficelle n’apparaisse pas trop grosse). Un Gérard Miller, par exemple aurait pu jouer ce rôle, au lieu de s’emporter dans son revival adolescent.
3. Nous avons déjà beaucoup apprécié les concours de MM Bolqueunestine et Barroso, dans la provoc libérale. Mais il en faudrait d’autres : mettre Madelin et quelques grossiers pro-américains en première ligne. Voir le top : des injonctions et des menaces de gros pontes américains. (Si la France ne vote pas oui : pour elle demain, c’est l’Argentine (ruine économique, surinflation et prédations des grands groupes mondiaux), le Chili (le pen et ses troupes à l’assaut des sous-préfectures), le Liban de la grande époque (des voitures piégées en veux-tu en voilà), l’Algérie (des bandes de barbues semant la terreur dans les zones suburbaines))
4. Un discours hyper-rassurants de quelques grands banquiers, disant enfin la vérité (la leur) :" si les français votent non, tout le monde sera plutôt soulagé. On a peut-être voulu aller un peu trop vite. Il faut être prudent aussi. Le traité de Nice s’applique jusqu’en 2010. le texte est amendable et améliorable. de toutes les façons, la Grande-Bretagne, le Danemark et les Pays-Bas s’apprêtaient à le repousser (et quel aurait été alors la posture de "nos" dirigeants français ainsi humiliés !?). Les opinions publiques ne sont peut-être pas aussi mûres que nous ne le pensions. Le volontarisme en poilitique a aussi ces limites. Il faut travailler plus en profondeur, par des réformes structurelles de longue portée. Et le cadre actuel de l’Union européenne, nous offre le cadre adéquat pour se faire. Il s’agit simplement d’avoir un peu d’imagination, et finalement de réel courage politique. Nos dirigeants politiques ont un peu trop vu cette affairedu traité constitutionnel, comme l’occasion un peu miraculeuse pour tenter de faire passer par la bande, les réformes urgentes et nécessaires, qu’ils n’ont pas eu le courage d’affronter. Mais dans la vie de l’Etat et des affaires, il faut moins se fonder sur des "miracles", que sur la ténacité dun plan à long terme, mené avec opiniâtreté, et en même temps tact et finesse. De ce point de vue, une victoire étriquée du oui serait peut-être plus néfaste encore, qu’une victoire du non. Les opinions seront en alerte, et à la moindre tentative de réforme, c’est l’idée européenne même qui en fera les frais.
5. Les gauchistes arrêtent de causer grand dans le poste (ce qu’ils font mal), et se concentrent sur leur tâche actuelle, qui est de déclencher des mini-conflits sociaux hypercatégoriels partout et le plus possible (ce qu’ils font bien, quand ils se donnent la peine). Ces mini-conflits de basse intensité, délient les langues "entre gens du peuple qui ne partira pas en week-end le 29 mai" (y compris quelques jours de salaires perdus, et les factures de portables explosées dans ces mouvements obligeront à différer la prochaine prise de RTT vacances/WE, et de réaliser des économies. ce qui est très bien), et fait gagner des votes au non (y compris le réac de base qui n’aime pas ces désordres, supposera un lien de causalité entre ces petits bordels et le vote européen. craignant que cela e poursuive en cas de victoire du oui, il risque de voter non ! non au bordel des braillards !). En outre si il fait beau, la situation sera plus propice à ces mouvements etc. Conséquence : il fait beau, les gens circulent plus en voiture ; mais il y a des manifs ; facteur supplémentaire de bouchons ; quelques mouvements dans les transports en commun.Et le tour est joué : canicule, pollution, énervement des "bien intégrés" qui : soit se sauvent en week-end, soit par déprime passagère, délire, perde raison... glisse par véritable labsus calami le bulletin NON dans l’enveloppe (leur concubbin(e), qui vote bien évidemment oui comme eux, les ayant entre temps trompé dans ces folles et torrides journées de mai (bon prétexte les embouteillages ; , le ouiouiste vote non par dépit envers son partenaire. Qui lui ou elle l’ayant furieusement agaçé par ses suspiscions, la "gueule" etc. après le petit "coup de canif au contrat", fait derechef comme lui ou elle : résultat : 2 votes de plus pour le non.)
Bref : tout est possible.