Accueil > Le temps des Assassins
Nous nous serions bien couchés dans les lits douillets de la tendresse, nous aurions bien roulé le long des pentes de la félicité, nous aurions bien tenu haut nos fils et nos filles mais il est revenu, plus vite, et plus fort encore, le temps des assassins.
Alors que nous étions prêts à retrousser nos manches pour semer sur nos terres le blé de la concorde, il nous faut remettre à plus loin le bonheur.
Alors que nous pensions, dur comme fer, que nos pères n’étaient pas tout à fait morts pour rien, nous voilà rendus à l’heure où nous devons prendre en charge la secousse.
Puisque tout cela nous concerne, puisque tout cela nous regarde et que nous sommes de ce temps.
La peur qui brigue nos esprits est un voile, un leurre que l’on agite devant nos yeux abusés, qui nous visse et nous enclave.
Mais c’est parce que nous entrevoyons toujours, au bout du cheminement, cet éclat qui fit pousser nos os, que nous nous tendons et nous serrerons fermement toutes les mains aux contours amicaux.
Nous ne doutons pas qu’en croisant nos regards, nous finirons par nous reconnaitre, libres penseurs du Chaos, réponse et question d’une même énigme, et plus encore sans doute quand nous frotterons nos âmes pour qu’elles s’imprègnent, pour qu’elles s’inspirent, pour qu’elles voyagent.
l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre