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Lorsque la grippe A sert de prétexte à une dégradation accélérée des conditions de travail du salarié
Publie le vendredi 11 septembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Après "la crise a bon dos", "la grippe A a bon dos".
La "terrrrrriiiiible pandémie de grippe A" (sur laquelle cependant aucun médecin ne peut prétendre qu’il y a une unité de jugement et qui divise le corps médical et le personnel de santé) semble surtout servir de nouveau prétexte au gouvernement et aux instances patronales pour mettre en œuvre, sous couvert de "plan de continuation d’activité" (PCA), de nouvelles attaques et des mesures défavorables aux salariés, qui vont nous précariser davantage et qui risquent de nous plonger toutes et tous dans des situations désastreuses.
Oui, il y a bien lieu de s’inquiéter pour nos droits fondamentaux et notamment dans la multitude d’entreprises PME du secteur tertiaire où il n’y a ni DP, ni CE, ni syndicats offensifs.
Et elles sont nombreuses, ces entreprises.
Ils sont nombreux, ces salariés du privé sans représentation, sans défenseur sur leur lieu de travail.
La lecture attentive de la circulaire DGT 2009/16 ci-jointe, du 3 juillet 2009, est sans appel sur les "plans" que notre cher gouvernement, jamais en panne d’une idée pour soulager ses amis patrons du poids ignoble que constituent le droit du travail, le droit des salariés, le contrat de travail, a pour le monde du travail.
Tout y passe, et de très nombreuses professions, de préférence celles dont les patrons sont organisés en "ordre professionnel" (notaires, experts comptables, avocats etc) y vont déjà de leurs (larges) interprétations, sur la base de ce que propose la circulaire du Ministère (et ce, la plupart du temps sans que les organisations syndicales aient été consultées au niveau de la branche !) :
Organisation du "télétravail", prêt de main d’œuvre, modification du contrat de travail, modification des horaires de travail etc !
Selon la même logique toujours à l’œuvre, la majorité des salariés français étant pour l’instant dans une attitude plus défensive qu’offensive, pour de nombreuses raisons, ce peuple du travail encore décidé, apparemment et pour le moment, à subir plutôt qu’à réagir, si on ne s’y prend pas en amont et qu’on ne l’aide pas à s’organiser pour résister, il sera extrêmement difficile de revenir sur ce qui aura été imposé, nous le savons bien.
Ce type de fausses bonnes idées, qui reposent sur le credo actuel des salariés ("En aidant mon entreprise, je m’aide moi-même") aura de lourdes conséquences, par exemple, pour les parents seuls ou séparés qui ont la garde de leurs enfants.
Le "télétravail" risque de leur imposer des conditions de travail et une charge supplémentaire, si par hasard ils devaient, en plus de « télétravailler », garder leurs enfants chez eux en cas de fermeture de l’école.
Comment peut on travailler décemment dans de telles conditions ?!! Comment ne pas se mettre immédiatement en risque ?
C’est la porte ouverte à la faute professionnelle, ou à l’accident domestique, au choix.
Or cela, la circulaire n’en parle pas, évidemment !
Mais ce serait tellement plus compliqué de faire avaler la pilule aux salariés si on leur disait LA VÉRITÉ.
Comment ne pas voir aussi dans ce processus, un "ballon d’essai" qui se transformera en règle dans de nombreuses entreprises, au détriment du salarié ? Comment feront les salariés qui auront accepté une fois pour refuser ensuite, ce qu’on leur imposera sous contrainte économique ?
Vous trouverez ci après la circulaire du Ministère du travail en date du 3 juillet 2009.
Et à supposer (et je dis bien "à supposer") qu’il y ait bien lieu, d’un point de vue sanitaire (et non seulement financier) de mettre de telles mesures en œuvre, il y a (quand même) toute une procédure à mettre en œuvre pour construire un « plan de continuation d’activité », si c’est ce que décident les salariés, et c’est de toute manière tout autre chose que ce qu’on va essayer d’imposer à l’arrachée dans la plupart des PME.
Vous pourrez noter que les plans du gouvernement prévoient par exemple une « polyvalence des salariés et modification du travail » par exemple… C’est en page 9 de la dite circulaire !
Mais aussi de modifier le « temps de travail ». Ou le « prêt de main d’œuvre ».Page 9 toujours.
Vous lirez aussi attentivement, si vous le voulez bien, page 10, le point « modification du contrat de travail ».
Il apparaît rapidement que tout ceci est un piège, qui ne pourra être contourné que par l’unité du plus grand nombre pour refuser ces conditions d’exploitation supplémentaires et inadmissibles.
Il n’y a pas d’autre choix que de REFUSER ce piège dès le début. Ne même pas en discuter.
Il y a d’autres moyens de faire, d’autres manières de voir les choses : si une entreprise devait fermer par ordre du Préfet, il existe ce qu’on appelle le chômage technique, l’indemnisation complémentaire devant être négociée en plus de l’indemnisation légale et conventionnelle.
S’il manque des effectifs, il y a l’intérim. C’est fait précisément pour ce genre de cas.
Un salarié absent pour maladie est malade, par définition, c’est constaté par un médecin, il n’a pas à travailler.
Les conventions collectives doivent prévoir des "jours enfants malades".
L’Etat, la société doivent permettre aux salariés de s’occuper des personnes malades dans les meilleures conditions possibles pour EUX.
Ce qu’on nous propose aujourd’hui c’est d’abord de nous faire définitivement gober le mythe de "l’entreprise". Or "l’entreprise" comme entité osmotique gloable, ça n’existe pas. Le salarié n’est pas un "associé", sinon nous profiterions toutes et tous autant que nos patrons et actionnaires des bénéfices et ils supporteraient les pertes.
Ce qu’on nous propose ensuite c’est d’accepter que ce soit toujours plus le fric, la rentabilité financière...des soi disant "entreprises" (en réalité les profits des patrons) qui dirige tout et prenne le pas sur tout : famille, santé, bien être etc.
On n’a jamais vu auparavant de telles mesures, un tel branle-bas de combat, or ce n’est pas la première épidémie de grippe ou de varicelle ou que sais je de cette ampleur qui nous tombe dessus, et je rappelle qu’il n’y a aucune unanimité dans le corps médical pour dire que cette grippe serait particulièrement plus dangereuse que d’autres !
L’épidémie de grippe A (quel que ce soit ce que recouvre cette appellation) est sans aucun doute une réalité et je ne veux pas sombrer dans la théorie du complot à ce stade.
Mais cette épidémie sans doute réelle est en train de tourner à la psychose organisée et manipulée.
Et il faut donc se demander "à qui cela profite-t-il" ?
Il est urgent que toutes les organisations syndicales salariales se saisissent de l’organisation des ripostes qui vont être menées à la base contre toutes ces attaques et réagissent fermement à ces propositions patronales déguisées, inadmissibles.
Messages
1. Lorsque la grippe A sert de prétexte à une dégradation accélérée des conditions de travail du salarié, 11 septembre 2009, 19:07, par Brut de pomme
Voir commantaire :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article91006#forum347308
2. Lorsque la grippe A sert de prétexte à une dégradation accélérée des conditions de travail du salarié, 11 septembre 2009, 19:16, par Brut de pomme
Qu’attendre des organisations syndicales ? Humm !
Elles sont INTéGRéE au système marchand : qu’elles émettent l’hypothèse que cette frénésie grippale puisse gripper le travail obligatoire, et elles perdent toute crédibilité sarkosiste, ce dont elles ne veulent absolument pas se dispenser. Au contraire : il faut protéger du grippage le travail obligatoire qui génère cette société, la perdure et la corrobore !!!
Si, dans certains pays où règnent des conditions d’existence assez proches du pire les syndicats sont une avancée sociale de ce moins pire, chez nous les syndicats sont là pour nous maintenir au travail au moindre prix et au plus de la perte de notre temps, dans un corps social qui ne saurait se gripper, en aucune manière, c’est-à-dire gripper l’avance de la marchandise dans sa conquête de nos vies qu’elle pourrit.