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Lundi de Pentecôte travaillé : mobilisation et appels à la grève pour le 16 mai

Publie le jeudi 7 avril 2005 par Open-Publishing
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Encore un départ d’incendie à éteindre pour le gouvernement avant le référendum du 29 mai. Plus la date du lundi de Pentecôte ­ le 16 mai, cette année ­ approche, plus la pression monte contre la suppression de ce jour férié. Certains syndicats appellent à la grève ou à des débrayages ce jour-là.
Pour Jacky Dintinger, dirigeant de la CFTC, "le gouvernement ne fait pas le bon choix en agressant les organisations syndicales". La centrale syndicale chrétienne appelle à la grève. "Organisez vos fêtes de famille, n’annulez pas vos voyages, réservez vos places dans les hôtels, organisez vos déplacements chez vos parents et grands-parents", lance la CFTC.

Si les raisons confessionnelles motivent en partie l’engagement de la CFTC, les autres syndicats, sans appeler nationalement à la grève, entendent faire de ce lundi "une journée pas comme les autres", selon l’expression de Rémi Jouan (CFDT). Pour le secrétaire général de la centrale cédétiste, François Chérèque, une grève serait "un cadeau aux patrons" puisque les salariés seraient doublement punis par une journée de salaire retenue et par un jour travaillé gratuitement.

"Il faut utiliser les jours qui viennent pour obtenir de ne pas travailler dans les entreprises", affirme Maryse Dumas (CGT), qui, elle, n’exclut pas la possibilité de débrayages et de manifestations à la Pentecôte. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, appelle également à débrayer, le 16 mai, "contre le travail obligatoire et les corvées". La centrale de cadres CFE-CGC souhaite, de son côté, faire du lundi de Pentecôte "une journée d’action en faveur des rémunérations". L’UNSA "en appelle au président de la République pour que soit suspendue" la journée de solidarité.

L’hostilité monte également dans l’éducation nationale. "Certains collègues vont vouloir faire grève", affirme Gérard Aschieri, à la FSU, principale fédération enseignante. Selon M. Aschieri, le refus de la "fausse solidarité" est "massif" parmi les enseignants et "le discours culpabilisateur du gouvernement est contre-productif".

Les opposants au lundi de Pentecôte travaillé prennent appui sur l’échec de la journée du lundi de Pâques, qui aurait dû être travaillée dans le Gard et le territoire de Belfort. Les écoles étaient restées ouvertes. Mais les élèves, eux, sont très souvent restés à la maison. Et certaines administrations ont gardé portes closes, ce qui a renforcé le sentiment "d’absurdité et de gaspillage", selon M. Aschieri. La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a appelé les parents à ne pas envoyer les enfants à l’école lundi 16 mai.

Enfin, certains élus de la majorité profitent de l’occasion pour relancer leur fronde. Plus d’une centaine de députés avaient déjà manifesté leur opposition en décembre. C’est le choix du jour férié supprimé qui les mécontente : le lundi de Pentecôte travaillé "aura des répercussions négatives sur le plan économique, touristique, social, familial, culturel, festif et sportif", affirment ces députés. Ils espèrent le choix d’un autre jour travaillé, pris par exemple sur les vacances de la Toussaint. L’éducation nationale ne donnerait alors plus le tempo, et les entreprises pourraient choisir, comme la loi le leur permet, à quel moment elles travailleront sept heures supplémentaires pour financer la création d’une quatrième branche de la Sécurité sociale.

Pour l’heure, le gouvernement garde le cap, même s’il a annoncé qu’il évaluerait l’impact de la journée. "Nous restons sur ce qui a été prévu, et nous expliquerons pourquoi", dit-on à Matignon.

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