MAHMOUD DARWISH OU L’EXIL ET LE ROYAUME

MAHMOUD DARWISH n’est plus.

Victime de la saloperie humaine, il fut chassé de son pays en 1948.

L’exil, il en parla longuement dans son oeuvre avec une sensibilité à fleur de peau comme l’écrivain Algérien Kateb Yacine, lui aussi, trop tôt disparu.

La mort est un scandale quand elle nous condamne au silence définitif mais juste une vie qui s’interrompt quand l’oeuvre continue à nous interpeller, à parler de l’oppression et de l’injustice que les hommes s’infligent.

Placée sous le signe de la solitude et de l’exclusion son existence témoigne et témoignera de l’insupportable injustice que le peuple palestinien subit depuis près de 60 ans.

Il aura su édifier au cours de sa vie un royaume féerique de mots qu’il disposa comme d’une armée pour lutter, lever la chappe de silence sous laquelle on essaya d’ensevelir vivant son peuple.

Je pense à cette phrase de Ionesco qui pourrait illustrer la quête de MAHMOUD DARWISH "Je pris conscience, replié sur moi-même, que ces gens m’étaient étrangers...Ils étaient séparés de moi comme par une vitre épaisse incassable. Comment faire pour les approcher ?"

Qu’importe !

Une vie est parfaitement justifiée quand de cette misérable terre elle s’élève dans le firmament de la postérité pour y briller éternellement.