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Mariam est venue au monde il y a seulement trois mois
Publie le lundi 24 juillet 2006 par Open-Publishing1 commentaire

de Al Faraby
Mariam Othman est venue au monde il y a seulement trois mois. Aujourd’hui, c’est déjà une réfugiée parmi tant d’autres.
Plus d’un demi-million de personnes ont ainsi fui les bombardements israéliens dans le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth.
Plusieurs milliers d’entre eux vivent désormais dans les parcs de Beyrouth, s’entassent dans des écoles ou se réfugient chez leurs proches ou amis. Dans plusieurs établissements scolaires de la capitale, des mères et leurs enfants osent un regard furtif dehors alors que les salles de classe ont été transformées en dortoirs.
"J’ai essayé de rester à la maison, mais les bombes ont commencé à tomber tout près. Je ne pouvais plus prendre de risque", confie Mohammed Othman, le père de Mariam, qui habite avec sa famille à Dahiyah, dans la banlieue sud de Beyrouth. Ses huit autres enfants sont coincés dans le sud du pays, où une invasion israélienne semble de plus en plus probable. Ils rendaient visite à leur grand-mère dans le village de Kafra et ne peuvent plus s’en aller.
Les réfugiés ont été contraints de descendre dans la rue ou de se réfugier dans les bâtiments publics car leur principal abri au cours des guerres précédentes n’est plus d’actualité.
Au cours des précédents conflits, la population s’était enfuie à Dahiyah. Mais cette fois-ci, il a été réduit à l’état de ruines, certains le qualifiant même de "zone de séisme".
Les Nations unies estiment que plus de 500.000 personnes ont fui leur domicile, dont 200.000 à Dahiyah même. Dans les jardins de Sanayeh, des volontaires, servent deux repas par jour, de l’eau, du lait maternisé et des couches issus de dons privés ou d’organisations non-gouvernementales.
Plus de 250 personnes vivent dans le parc. La petite Mariam est la chouchou des lieux. Elle dort paisiblement dans un berceau bleu et blanc, transpirant sous le soleil brûlant.
Les autres réfugiés s’affairent autour d’elle, se préoccupant de son bien-être. Leur nombre grimpe en journée, alors que de nombreuses personnes ayant trouvé un abri non loin chez des proches viennent passer la journée dans le parc pour permettre à leur hôte de retrouver un peu d’espace.
Plusieurs habitants de Beyrouth ont amené un matelas mais dans la majorité des cas, il leur faut dormir sur un banc ou la pelouse jaunie par la chaleur. "Il n’y a plus de matelas au Liban, c’est un gros problème", déplore Sarjoun Kantar, un étudiant âgé de 23 ans qui s’est porté volontaire pour aider les réfugiés.
Samaa Jaber est assise sur un banc alors que sa fille âgée de six ans, Zeinab, et son fils de 18 mois, Fadel, jouent à ses pieds. Son mari est un résistant d’Amal, qui lutte aux côtés du Hezbollah contre Israël. "J’ai pris les enfants et je suis venue ici aujourd’hui. Il ne sait pas que j’ai fait ça, mais j’avais trop peur à la maison avec eux", confie cette mère de famille venue de Nabatiyeh, dans le sud du pays. La petite Zeinab se dit heureuse de dormir dans un parc. "Mais je n’ai pas eu le temps d’emporter mes vêtements et mes jouets. Vous avez quelque chose pour moi ?" demande-t-elle.
Timur Goksel, conseiller des Nations unies dans le sud du Liban depuis 24 ans, explique que tous ceux qui avaient les moyens de fuir l’ont déjà fait. "Il y a toujours un moyen si vous avez de l’argent. Les villages proches de la frontière sont peut-être totalement abandonnés. Mais les autres, où et comment peuvent-ils partir ?"
Messages
1. > Mariam est venue au monde il y a seulement trois mois, 24 juillet 2006, 19:56
la misére c’est l’extremisme, l’extremisme c’est la guerre et la guerre c’est la misére (théoréme de pythagore)