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Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”
Publie le mardi 18 novembre 2008 par Open-Publishing6 commentaires
Malgré son carnet de commandes rempli pour trois ans, Mecachrome (450 salariés à Amboise) est dans le rouge. Un nouveau PDG a été nommé hier.
C’est un Belge de 59 ans, Christian Jacqmin, ex-PDG de la société de construction aéronautique Sonaca (Charleroi), qui préside désormais aux destinées du groupe Mecachrome International et Mecachrome France, dont le siège est à Tours. Ce « redresseur d’entreprises », comme il se présente lui-même, animait hier un comité central d’entreprise au siège tourangeau du groupe. Après avoir démissionné de la Sonaca début septembre, Christian Jacqmin a été appelé « pour engager très rapidement un plan de redressement de la société confrontée à des échéances qui nécessitent des actions urgentes ». Gérard Casella, président de Mecachrome International depuis 1971, a été fraîchement débarqué mardi dernier par le conseil d’administration ainsi que son fils Arnaud, président de Mecachrome France.
« Cela fait partie des choses qu’on n’explique pas et qui nous inquiètent pour la suite des événements », observait hier Jacky Chauvière, délégué central du syndicat FO, sur le site d’Amboise.
La famille Casella demeure néanmoins le premier actionnaire du groupe avec 32 % d’actions. « La cessation de paiement ne va pas tarder », nous déclarait en fin de semaine Gérard Casella.
Malgré trois ans de commandes (un milliard d’euros) devant elle, la société Mecachrome se retrouve au bord du gouffre avec une dette de 20 millions d’euros et 9 millions d’euros d’intérêt à régler avant le 15 décembre prochain. L’entreprise a été victime des reports de production des programmes de l’A380, de l’A400 M et du Boeing 787. Ses besoins totaux en trésorerie s’élèveraient à 50 millions d’euros.
Le sort de Mecachrome mobilise au plus haut niveau de l’État. La société fait travailler 450 personnes à Sablé, ville du premier ministre François Fillon, qui suit au plus près l’affaire. Tout comme le ministre tourangeau des PME, le secrétaire d’État Hervé Novelli.
Messages
1. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 18 novembre 2008, 20:32
Mecachrome International frôle la faillite, écrit un analyste
Par Sylvain Larocque
MONTREAL - Il existe une "forte probabilité" que Mecachrome International (TSX:MCH) ne puisse survivre du fait que l’entreprise montréalaise a annoncé, vendredi, qu’elle n’avait pas pu effectuer un paiement sur sa dette, a écrit l’analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note publiée lundi.
Le risque que le fabricant de pièces pour les secteurs industriels, de l’automobile et de l’aéronautique se place sous la protection de la Loi sur la faillite "a augmenté significativement", tout comme celui que le cours de son action soit réduit à zéro, estime M. Poirier.
Pour se redresser, Mecachrome peut soit restructurer sa dette, se recapitaliser, obtenir une infusion de fonds ou vendre une division, énumère l’analyste.
Mecachrome a annoncé vendredi qu’elle était incapable d’effectuer le paiement des intérêts, exigibles le 15 novembre, sur des obligations échéant en 2014. La société jouit d’une période de grâce de 30 jours pour procéder au versement. Si elle est incapable de payer d’ici au 15 décembre, elle risque de se placer en défaut de paiement sur d’autres titres, relève Benoît Poirier.
La firme d’origine française, qui a déménagé son siège social à Montréal il y a cinq ans, tente de se redresser depuis plusieurs mois déjà. Parmi ses efforts pour restituer sa rentabilité, Mecachrome a éliminé 161 emplois au Canada et 150 emplois en France. L’entreprise exploite 11 usines en France et au Canada.
La semaine dernière, Mecachrome a annoncé le départ de Gérard Casella comme président du conseil d’administration et chef de la direction. Romain Casella a aussi quitté le conseil, tandis qu’Arnaud Casella a démissionné de Mecachrome France.
La famille Casella, qui a fondé l’entreprise en 1937, demeure actionnaire de contrôle avec 82,2 pour cent des droits de vote.
L’action de Mecachrome a clôturé lundi à sept cents, en chute de cinq cents, ou 41,7 pour cent, à la Bourse de Toronto.
http://www.jminforme.ca/article/483858
2. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 18 novembre 2008, 20:33
La chute de Mecachrome menace 1 600 salariés
de Jacques-Olivier Martin
Miné par des problèmes de gouvernance et des choix stratégiques hasardeux, le fabricant des moteurs Renault de Formule 1 et de pièces de missiles nucléaires français est au bord de la cessation de paiement. Les banquiers renâclent à l’aider malgré ses trois années de chiffre d’affaires en carnet de commandes.
« Si on ne sauve pas Mecachrome, qui va-t-on sauver ? », aurait lancé fin octobre Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme et élu d’Indre-et-Loire à propos des difficultés de cette grande PME très implantée dans le département. « Mecachrome, c’est un problème stratégique », surenchérit même Yves Fromion, député maire d’Aubigny-sur-Nère, bourg du Cher qui accueille l’une des usines de ce groupe industriel.
Avec le ralentissement économique et la contraction des financements aux entreprises, les occasions pour les élus de se mobiliser afin de donner un coup de projecteur sur une entreprise en difficulté vont se multiplier dans les prochains mois. Le cas Mecachrome a tout pour devenir emblématique. Au bord de la cessation de paiement, cet industriel affiche dans le même temps un carnet de commandes représentant trois années de chiffre d’affaires. Certaines de ses activités sont stratégiques : fabricant notoire des moteurs de Formule 1 de Renault, il est surtout fournisseur de rang un pour Airbus et livre des pièces pour la construction de missiles nucléaires français. La chute de Mecachrome présente aussi un risque social : l’industriel emploie 1 600 personnes en France. Dernière caractéristique et pas des moindres, le sauvetage est loin d’être gagné en raison d’une crise de gouvernance profonde et d’erreurs stratégiques. C’est incontestablement là où le bât blesse.
Fondé en 1937 par Eugène Casella, Mecachrome s’est développé grâce à son fils Gérard qui a porté les effectifs de 70 salariés en 1971 à 1 800 personnes au début des années 2000 pour un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Pour mener cette croissance au pas de charge, l’entreprise a toujours recouru à l’endettement. En 2006, elle tente de faire entrer dans son capital un fonds d’investissement, mais sans succès. L’année suivante, elle opte pour une introduction en Bourse à Toronto.
Gérard Casella, qui a cédé les commandes à l’un de ses fils, est premier actionnaire avec 32 % du capital. Le solde étant aux mains d’institutionnels canadiens, notamment la Caisse des dépôts locale et le Fonds des travailleurs du Québec (FTQ). Au Canada, la famille Casella décide d’investir 150 millions de dollars dans la construction d’un site de production pour les clients nord-américains. L’aventure s’avère un gouffre financier. Au printemps 2008, une crise de trésorerie se profile à grands pas. Gérard Casella, appelé à la rescousse en août 2008, arrête rapidement son plan. Il faut traiter le problème canadien, changer la gouvernance en installant un manager confirmé et surtout réunir une cinquantaine de millions d’euros pour régler les charges financières (9 millions d’euros d’intérêt pour un emprunt obligataire exigible à compter du 15 novembre) et ainsi assurer la trésorerie de l’entreprise pour l’année qui vient.
Réuni le 6 novembre au Ciri, la cellule de Bercy en charge de gérer les dossiers industriels à risque, Gérard Casella obtient la promesse d’aides financières d’une vingtaine de millions d’euros de la part d’Airbus et du CEA. En revanche, les trois banques françaises (Société générale, CIO et deux caisses du Crédit agricole) demandent du temps. Une réunion est fixée le 12 novembre.
L’Élysée alerté
Coup de théâtre, la famille Casella est débarquée lundi dernier de la direction de Mecachrome et les commandes du groupe sont confiées à Christian Jacqmin. Dans la foulée, la réunion du Ciri a été reportée sine die. Le problème de trésorerie reste entier et le spectre du dépôt de bilan se rapproche à grands pas car les 9 millions sont à payer avant le 15 décembre.
« Un fonds de retournement américain serait sur les rangs pour reprendre l’entreprise et la dépecer sans autres considérations que financières », avance Yves Fromion. « Aujourd’hui, le groupe a besoin de se renforcer financièrement. Le fonds que le gouvernement a mis en place pour aider les entreprises stratégiques doit se pencher d’urgence sur ce dossier. Mecachrome, je le rappelle, fabrique les trains d’atterrissage des Airbus A 380 et surtout participe à la dissuasion nucléaire française », ajoute le député UMP qui a alerté l’Élysée sur la sensibilité et la complexité du dossier. Intervenir dans une société canadienne cotée est en effet une opération qui n’est guère aisée.
Il est toutefois hâtif de présager des intentions de la nouvelle direction et des actionnaires canadiens. Une nouvelle tentative de négociations avec les banques est très probable. La pression sera maximale.
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=89238618
3. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 18 novembre 2008, 20:35
« Mécachrome doit rester française »
Le groupe Mecachrome International est au bord du dépôt de bilan. Yves Fromion, le député maire d’Aubigny a dit hier ses craintes et ses espoirs.
de Philippe Delouzilière
Le groupe Mecachrome est en état de cessation de paiement, n’a plus de liquidités, et fait l’objet des convoitises de Fonds de pension étrangers.
Mecachrome doit trouver à cours termes 50 millions d’euros pour régler ses charges financières (dont 9 millions d’intérêt d’un emprunt obligataire exigible avant le 15 décembre) faute de quoi, ce sera le dépôt de bilan. Le groupe serait par ailleurs globalement endetté de 100 millions bien qu’ayant trois ans de commandes devant elle (**).
« Des donneurs d’ordres français comme Airbus et le CEA Commissariat à l’Énergie Atomique) pour lequel Mecachrome est sous-traitant de premier rang, sont prêts à apporter 20 millions d’euros. Lâché par les banques anglo-saxonnes, les banques françaises, elles, pour l’instant sont attentistes. Yves Fromion est monté au créneau lors d’une conférence de presse, hier, pour « faire le point sur ce dossier » et tenter de rassurer expliquant que « le dossier est désormais dans les mains du premier ministre François Fillon ».
« Je suis plus confiant qu’hier car François Fillon qui est concerné dans sa circonscription, ainsi que François Novelli, secrétaire d’État au Commerce, de l’Artisanat et des PME (*) ont pris le dossier en main sur mon alerte ». « Le problème c’est que juridiquement, Mecachrome depuis 2003 est canadiennes et les choses ne sont pas simple (...) » a-t-il souligné.
(*) Mecachrome a deux usines dans la Sarthe, à Vibraye et Sablé dont François Fillon est président de la communauté de communes, et une à Amboise (Indre et Loire) ou François Novelli est député.
(**) On rappellera que en octobre 2007, Mecachrome a levé pour 237 millions de dollars canadiens de fonds en actions, mais que en raison du retard des programmes Airbus et Boeing, de la crise économique, l’action émise à 14 dollars a depuis perdu 99% de sa valeur.
http://www.leberry.fr/editions_loca...
1. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 5 janvier 2009, 12:25, par Alain Verboom
Il est important que mecachrome reste français car c’est un des fleurons de l’industrie française avec un savoir faire inégalé. Dommage que nous les français ne reagissont que tardivement. Je pense qu’il y a un jeu de pouvoir obsure qui est la cause de tout cela en plus des décisions trop opportuniste au niveau de la direction.
Sauvons Mecachrome qui a quand même un carnet de commande bien rempli et, une fois de plus, un savoir faire français !!!
2. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 5 janvier 2009, 13:29
Excuse moi mais ça fait un moment que Mecachrome n’est plus "FRANÇAIS" ! Mais Canadien si ma mémoire est bonne.
L’usine en France n’est qu’une division française de la société Mecachrome International.
Si les salariés de cette usine se donnaient la CGT plutôt que FO (seule représentation en tout cas selon le Berry Républicain) ils auraient peut être aussi moins de déboires et plus de soutien pour lutter face aux patrons !
La Louve
3. Mecachrome : nouveau PDG au profil de “ redresseur ”, 11 novembre 2009, 21:19, par jacky d’Amboise
Fo n’est plus le seul syndicat chez MECACHROME, les candidats sans étiquette du CCE ont dans leur majorité rejoint la CFTC après l’annonce de la procédure de sauvegarde. Il est injuste de dire que la CGT aurait mieux défendu les salariés. Fo a alerter les salariés de MECACHROME des 2004 du changement de siège social au canada par tract. Nous avons soutenus deux grêves une en 2007 et une en 2008 ou nous dénoncions les dérives de la direction. En septembre 2008 nous avons été reçu au ministère des finances pour les alerter sur le risque de faillite. Je suis le délégué central Fo et j’ajoute que j’ai de très bon rapport avec les camarades CGT de la métallurgie d’Amboise. Je pense aussi que l’étiquette syndicale n’est pas un gage de sérieux, il faut surtout des camarades motivés capable de résister à la direction et ses tentations quelque soit le syndicat.
pour suivre les infos et avoir une idée du travail de Fo chez MECACHROME :
http://sites.google.com/site/fomecachrome/