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"Mettez-les en pile, mettez-les ensemble"

Publie le jeudi 7 septembre 2006 par Open-Publishing

de aloufok

A Siddiqine, les gravats commencent à être déblayés mais l’argent de la reconstruction se fait encore attendre. Le maire de cette localité du Sud-Liban, Mohamed Azzimi, ne peut pas faire grand-chose, sinon classer les 700 bâtiments et maisons du village en trois catégories : totalement détruit, partiellement détruit ou légèrement endommagé.

Les pays donateurs ont promis la semaine dernière à Stockholm un milliard de dollars (777 millions d’euros) d’aide à la reconstruction d’urgence du Liban. Mais selon le gouvernement libanais, il faudrait au moins tripler cette somme pour réparer les dégâts de 33 jours de guerre contre le Liban.

Mohamed Azzimi sait qu’il devra sans doute attendre des mois, voire plus, pour voir la couleur de cet argent. En attendant, à Siddiqine comme ailleurs au Sud-Liban, les familles déplacées par les combats se sont réfugiés chez ceux dont la maison tient encore debout. La nuit, de nombreux villages restent dans l’obscurité, faute d’électricité. L’eau courante et le téléphone n’ont pas non plus été rétablis.

A Siddiqine, des techniciens des services publics ont commencé à réparer les kilomètres de câbles et canalisations détruits, mais la main-d’oeuvre manque, tout comme les fournitures, en raison du blocus aérien et naval israélien.

Les autorités libanaises ont envoyé des agents chargé de recenser les dégâts, ce qu’a fait aussi de son côté le Hezbollah. Ses émissaires ont distribué 10.000 dollars (7.777 euros) à chaque famille dans le besoin, mais cet argent n’est pas destiné à la reconstruction, plutôt à aider à payer un loyer dans un autre logement.

D’après un évaluation officieuse réalisée par le maire de Siddiqine et ses collaborateurs, 33% des constructions de la localité -dont son bureau à la mairie- ont été totalement détruits, 40% fortement endommagés ou partiellement détruits, tandis que le reste n’a été que légèrement endommagé.

"J’ai à peine reconnu cette ville quand je suis revenu", dit-il, assis devant une table en plastique qui lui sert de bureau. Comme la plupart des 6.000 habitants de Siddiqine, il a fui les combats dans les premiers jours de la guerre qui a éclaté le 12 juillet.

Combien de temps faudra-t-il pour reconstruire Siddiquine ? "Qui sait ?!", répond le maire en secouant la tête. "Un an, cinq ans ? Nous avons passé les deux dernières semaines à fouiller dans les décombres". Les nombreuses sous-munitions larguées par l’armée israélienne compliquent la tâche, et les démineurs viennent à peine de se mettre à l’oeuvre.

Non loin de là, Mahmoud Balhas escalade les gravats de ce qui était son logement. "Le gouvernement a fait des promesses mais nous n’avons rien vu", déplore-t-il en chargeant sur une charrette un fourneau, un réfrigérateur et des étagères en bois dégagés des décombres.

"Pour le moment, on enlève juste les ruines", dit un autre habitant, Ali Balhas en regardant un bulldozer dégager ce qui reste de sa maison.

Plus loin, deux frères ont trouvé une plaque de ciment, tachée de sang séché, au fond d’un cratère de huit mètres creusé par une énorme bombe. En creusant encore, ils ont retrouvé des vêtements déchirés et ensanglantés. "Mettez-les en pile, mettez-les ensemble", leur lance un homme.

"Quelqu’un se trouve peut-être encore en dessous", dit-il.

2 - L’autorité d’occupation lèvera jeudi soir le blocus maritime et aérien du Liban

Le gouvernement israélien a annoncé mercredi la levée dès jeudi soir de son blocus maritime et aérien du Liban, instauré au début de son agression contre le Liban le 12 juillet.

Selon un communiqué du gouvernement, les casques bleus remplaceront les Israéliens aux postes de surveillance des ports et aéroports libanais à 18h. Selon Israël, le blocus, qui concerne également les frontières terrestres, était nécessaire pour empêcher les acheminements d’armes à la Résistance.

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait déclaré auparavant espérer la levée du blocus "dans les prochaines 36 ou 48 heures". "Israël sera prêt à lever le blocus quand le gouvernement libanais renforcé par les forces internationales sera prêt à appliquer l’embargo sur les armes du Hezbollah", avait dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mark Regev de l’autorité d’occupation. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Fawzi Salloukh, avait lui promis que son pays violerait l’embargo s’il n’était pas levé jeudi.

Selon le communiqué, les Israéliens seront immédiatement remplacés par des militaires des forces internationales présentes au Liban.

Des spécialistes allemands doivent arriver mercredi soir à l’aéroport de Beyrouth, précise le gouvernement israélien. Des forces navales allemandes doivent également rallier les côtes du pays dans les deux semaines. En attendant qu’elles assurent la surveillance des ports libanais, des soldats italiens, français, grecs et britanniques en seront chargés, précise le communiqué.

Selon le texte, Condoleezza Rice et Kofi Annan ont informé mercredi Ehoud Olmert que les troupes internationales étaient prêtes à prendre en charge la surveillance des ports et aéroports.

Pour l’heure, environ 3.500 casques bleus se trouvent au Liban et ils devraient être 5.000 à la fin de la semaine. La résolution 1701 du Conseil de sécurité prévoit le déploiement au Sud-Liban de 15.000 de ces soldats dans le cadre de la Force intérimaire des Nation unies au Liban (FINUL) et du même nombre de soldats libanais.

3 - Irak : le parlement examine un projet de loi créant des régions autonomes

Le Parlement irakien va examiner un projet de loi controversé présenté par la coalition chiite, prévoyant la création de nouvelles régions autonomes, alors que la violence se poursuit mercredi dans le pays, où 17 Irakiens ont été tués et les corps de 22 personnes découverts.

"Le comité général de l’Alliance unifiée irakienne (AUI) a rédigé un projet de loi sur la formation de régions et il l’a soumis au président du Parlement pour qu’il y soit examiné", a affirmé Hamid Moualla al-Saadi, député de l’AUI.

Ce projet de loi controversé prévoit la formation de nouvelles "régions", regroupant plusieurs provinces - l’Irak en compte 18 -, confirmant le caractère fédéral du pays, affirmé dans la Constitution adoptée en octobre 2005.

Les trois provinces du Kurdistan irakien, dans le nord du pays, sont déjà autonomes, depuis la fin de la première guerre du Golfe en 1991. Elles disposent d’une administration commune depuis quelques mois.

Une large partie de l’Alliance chiite est favorable à la constitution d’une région autonome pour les provinces du sud du pays, très majoritairement chiites.

La division de l’Irak en régions autonomes est vivement combattue par la communauté arabe sunnite, qui craint de se retrouver isolée dans le centre du pays, largement désertique, alors que les ressources pétrolières de l’Irak, parmi les plus importantes au monde, se situent dans le nord et le sud.

Mais l’Alliance chiite (128 députés) et la coalition kurde (53) disposent ensemble de la majorité absolue au Parlement, qui compte 275 sièges.

Le Parlement irakien a voté mercredi une loi offrant la possibilité au secteur privé d’importer et de distribuer les produits pétroliers, afin de lutter contre la pénurie d’essence en Irak.

Par ailleurs, l’armée d’occupation britannique a annoncé mercredi que 360 militaires supplémentaires vont être envoyés, à titre temporaire, dans le sud de l’Irak d’ici la fin de l’année.

Ces nouvelles troupes sont destinées à renforcer la présence militaire britannique, au moment de la relève d’une importante unité, a déclaré à l’AFP le commandant Charlie Burbridge.

Elles quitteront l’Irak "pas plus tard qu’en janvier", a-t-il précisé.

Cette annonce intervient alors que le ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett, effectue sa première visite en Irak depuis sa nomination en mai.

"Tous mes interlocuteurs m’ont assuré que la Force multinationale devait rester en Irak jusqu’à ce que les forces de sécurité irakiennes soient prêtes à prendre le relève", a-t-elle déclaré.

Lors d’une conférence de presse avec Mme Beckett, le président irakien Jalal Talabani avait estimé mardi que les troupes britanniques pourraient quitter l’Irak fin 2007.

Près de 7.200 soldats britanniques sont actuellement déployés en Irak, en grande partie dans le sud du pays, autour de la ville de Bassorah (à 550 km au sud de Bagdad).

Sur le terrain, les violences se sont poursuivies et au moins 17 Irakiens ont été tués mercredi, tandis que les corps criblés de balles de 22 personnes ont été découverts.

Les violences, qui avaient diminué pendant la majeure partie du mois d’août, semblent redoubler dans la capitale malgré un plan de sécurité renforcée impliquant près de 30.000 hommes, Américains et Irakiens, déployés dans Bagdad.

Enfin, un porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki a indiqué mercredi que l’Irak va signer jeudi avec les autorités d’occupation militaires américaines un accord sur le transfert d’un état-major unifié aux forces irakiennes, repoussé à plusieurs reprises.

Le nouvel état-major interarmées aura autorité sur les différentes composantes de l’armée de Terre, de la Marine et de l’armée de l’Air irakiennes, qui représentent un total de 115.000 soldats.

Les forces irakiennes dépendent jusqu’à présent de l’état-major américain

4 - Kofi Annan : "les casques bleus ne sont pas là pour désarmer le Hezbollah"

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a appelé mercredi à Ankara les résistants du Hezbollah au Sud-Liban à désarmer et à se consacrer uniquement à des activités politiques.

"Il y a un consensus national parmi les Libanais pour désarmer" la résistance, a déclaré M. Annan, qui s’exprimait au cours d’un déplacement en Turquie. "Ceux qui restent devraient désarmer et se consacrer à des activités politiques", a-t-il dit, notant que la force "n’est pas le seul moyen" de traiter avec la résistance.

Kofi Annan a réaffirmé que les casques bleus "ne sont pas là pour désarmer le Hezbollah" et que cette tâche incombe au gouvernement libanais. "Nous aurons une force crédible" au Sud-Liban, a-t-il dit, mais "le retrait des forces israéliennes est également crucial". Il a déclaré espérer une levée du blocus maritime et aérien israélien "dans les prochaines 36 ou 48 heures".

5 - "Des démineurs chinois ont détruit plus de 500 munitions"

La force de l’Onu au Liban sud a poursuivi mercredi ses préparatifs de déploiement, alors que la Turquie va envoyer des troupes pour consolider un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan s’entretenait mercredi avec les dirigeants d’Ankara de la question libanaise au lendemain du feu vert donné par le parlement à la participation de militaires turcs à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul).

M. Annan, arrivé dans la capitale turque mardi soir en provenance du Caire dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient, entamait mercredi ses discussions avec le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül et devait rencontrer ensuite le Premier ministre.

Dans le même temps, les efforts se sont intensifiés pour mettre rapidement sur pied une force maritime internationale, élément clé d’une levée du blocus imposé par Israël au Liban depuis le 13 juillet, au lendemain du déclenchement des hostilités. Pour autant, le Premier ministre libanais Fouad Siniora s’est montré pessimiste sur la levée rapide du blocus maritime et aérien, dont il demande la condamnation par la communauté internationale.

Au Liban sud, des équipes de démineurs préparent le terrain pour permettre au contingent italien arrivé en renfort de prendre ses quartiers définitifs dans le secteur de Maarakeh, à l’est de Tyr, a expliqué un porte-parole de la Force intérimaires des Nations unies au Liban (Finul). "Des démineurs chinois ont détruit plus de 500 munitions", a indiqué Alexander Ivanko. Entretemps, les troupes italiennes, débarquées à Tyr, sont restées dans le secteur voisin de Jebel Maroun, où elles ont marqué leurs véhicules du sigle blanc de l’Onu.

A terme, le contingent italien devrait compter 2.450 soldats, et constituer le plus important de la "Finul II" dont le déploiement au Liban a été autorisé par la résolution 1701 du Conseil de sécurité votée le 11 août. Cette Finul renforcée devrait compter 15.000 hommes, contre 2.000 avant la récente guerre. Une prochaine vague de renfort, des soldats français, est attendue prochainement, selon des sources militaires. Un transport de chalands de débarquements, la Foudre, arrive samedi au port de Beyrouth avec des hommes et du matériel léger. Il sera suivi lundi par un autre navire avec du matériel lourd, notamment des chars Leclerc, et par l’atterrissage sur l’éroport de Beyrouth d’avions transportant des troupes pendant cinq jours.

La France doit déployer au total 2.000 soldats au sein de la Finul dont elle assurera le commandement jusqu’en février 2007. L’Italie prendra la relève. Mardi, le Parlement turc a approuvé l’envoi d’un contingent pour la Finul renforcée. Le gouvernement envisage de déployer à une date encore inconnue jusqu’à 1.000 soldats. Cette mobilisation de troupes étrangères pour consolider la trêve fragile entrée en vigueur le 14 août intervient alors que sur le terrain l’armée israélienne se retire progressivement des positions qu’elle occupe depuis la fin de la guerre.

Elle est remplacée par l’armée libanaise qui reprend pied au Liban sud, après quelque 40 ans d’absence. La 11ème brigade, déployée la veille dans le secteur de Bint Jbeil après le départ israélien, a renforcé ses positions et établi cinq barrages de contrôle. Dans le secteur voisin de Beit Lif, la 6ème brigade a commencé à patrouiller et mis en place huit barrages.

Par ailleurs, la France et la Grèce se sont déclarées disposées à participer à un mission de surveillance des côtes libanaises pour interdire tout trafic d’armes illégal. Cette mission doit être assurée ultérieurement par l’Allemagne qui attend une requête officielle libanaise en ce sens.

Le gouvernement libanais a adressé une lettre accusant Israël de violer la 1701 en maintenant le blocus. M. Siniora "commence à craindre, malgré l’optimisme ambiant, que la levée du blocus ne traîne en longueur et qu’Israël n’impose de nouvelles conditions pour le faire", selon une source gouvernementale. A la veille d’une visite au Liban dans le cadre d’une tournée régionale, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que le Hezbollah, de même que le Hamas palestinien, devraient être intégrés au processus de paix au Proche-Orient dont ils sont des forces politiques à part entière

6 - Deux militaires libanais tués par des mines dans le Sud

Deux militaires libanais ont été tués et un troisième a été blessé mercredi en voulant désamorcer des mines israéliennes dans le sud du pays, apprend-on auprès des services de sécurité.

Au total, six membres de l’armée gouvernementale ont péri depuis le début, le 17 août, de son déploiement dans le Sud-Liban dans le cadre de l’arrêt des hostilités. Selon l’Onu, près de 400 bombes à fragmentation ont été lancées par les Israéliens au Sud-Liban où elles ont fait 14 morts et une cinquantaine de blessés depuis la trêve.

7 - Deux Palestiniens tués par les forces d’occupation dans la bande de Gaza

Au moins deux Palestiniens ont été tués mercredi par l’armée d’occupation israélienne dans le sud de la bande de Gaza, rapportent des témoins.

L’un de ces Palestiniens a péri dans une frappe aérienne près de Khan Younès. L’autre est mort lors d’un incident distinct non loin de là, ont déclaré ces témoins, selon lesquels il s’agissait de civils.

L’armée d’occupation israélienne a démenti cette dernière affirmation. Selon elle, le premier accompagnait un autre homme armé près de la frontière avec Israël lorsqu’il a été touché. Le second Palestinien tué semblait sur le point de déposer des charges explosives.

Quatre résistants du Hamas avaient auparavant été tués par l’aviation des forces d’occupation à Rafah, toujours dans le sud de la bande de Gaza.

L’armée d’occupation mène depuis fin juin une agression dans l’étroite bande de terre pour libérer le caporal Gilad Shalit capturé lors d’un raid transfrontalier et pour mettre fin aux tirs de roquettes en direction d’Israel. Plus de 200 Palestiniens ont été tués.

8 - "Le cessez-le-feu reste fragile", estime le général Pellegrini

Le général Alain Pellegrini, commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a déclaré mercredi que "le cessez-le-feu" au Liban "reste fragile".

"Le cessez-le-feu reste fragile tant qu’il y a une présence israélienne au Liban, car tout incident, tout malentendu, toute provocation peut escalader rapidement", a expliqué sur Europe-1 le général Alain Pellegrini.

Et de poursuivre, "il y a une installation progressive de l’armée libanaise qui se passe bien. C’est un mécanisme maintenant bien rôdé. Où l’armée israélienne nous cède une partie de terrain, nous inspectons ce terrain pendant 24 heures à peu près et ensuite on le passe à l’armée libanaise".

"On inspecte pour voir les zones polluées et pour être sûr qu’il n’y a plus de présence israélienne. A chaque remise d’une nouvelle zone, les Israéliens nous remettent des cartes des endroits qui sont considérés comme dangereux parce que pollués et on remet ensuite ces cartes à l’armée libanaise lorsqu’elle prend ces terrains en compte", a détaillé Alain Pellegrini à propos de sa mission.

Interrogé sur la présence du Hezbollah au Sud-Liban, le général français a estimé que "si on découvre, dans la zone qui est entre le Litani et la Ligne bleue de l’armement, à ce moment-là, on en informe l’armée libanaise et ensuite c’est à l’armée libanaise de récupérer cet armement".

"En dernière limite, je suis autorisé à utiliser la force pour pouvoir remplir ma mission. Pour l’instant, je ne l’ai pas fait et j’espère bien ne pas le faire de très longtemps. Avant d’utiliser ma force, il y a une gradation de moyens qui permet d’être coercitif et en dernière limite la force", a ajouté le général Pellegrini.

9 - La France donne son accord de principe à une surveillance des côtes

La France a donné mardi un accord de principe à une participation de la marine française à la surveillance des côtes libanaises, condition posée par l’autorité d’occupation à la levée de son blocus du Liban.

Ce nouvel engagement français au Liban est toutefois subordonné à la définition par l’Onu de règles d’intervention précises, selon la présidence, qui estimait qu’un accord pourrait intervenir rapidement lors de discussions avec les responsables onusiens.

Le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan comme le gouvernement libanais ont officiellement demandé à la France, qui dispose de plusieurs navires dans la région, de participer à la surveillance des côtes du Liban, en attendant l’arrivée d’une flotte allemande.

M. Chirac a accueilli favorablement la requête de l’Onu mais a souligné que celle-ci devait encore être examinée, lors d’un entretien téléphonique lundi soir avec Kofi Annan, a indiqué l’Elysée, siège de la présidence.

L’accord de principe de la France a été donné mardi par le ministère des Affaires étrangères, selon la même source.

Le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi, avait indiqué de son côté que Paris allait "examiner avec un a priori très favorable" la demande d’aide du gouvernement libanais.

La levée du blocus est réclamée avec force par le Liban et M. Chirac s’est fait l’écho de cette demande à plusieurs reprises, estimant qu’il "pénalise gravement l’économie libanaise" dévastée.

Kofi Annan, qui poursuivait mardi sa tournée en Egypte, s’est montré optimiste estimant que, "avec un peu de bonne volonté et de raison", ce blocus pourrait être levé dans les 48 heures.

La France, qui a été en pointe pour faire cesser les hostilités, s’est déjà engagée à déployer 2.000 soldats pour renforcer la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), après avoir obtenu des règles d’engagement "robustes".

Un premier bataillon de 900 hommes, avec de l’artillerie lourde et des chars Leclerc, doit arriver au Liban vers la mi-septembre.

Selon des sources militaires, la marine française peut participer à l’opération de surveillance navale avec deux frégates, "Jean Bart" et "Jean de Vienne", qui se trouvent déjà au large des côtes libanaises, dans le cadre de l’opération Baliste, mise en place par la France mi-juillet, après déclenchement des hostilités.

Elles patrouilleraient une zone allant au-delà des six miles marins, la marine libanaise ayant en charge la surveillance rapprochée des côtes. L’Allemagne, qui s’est dite disposée à prendre en charge la "Finul navale", devrait ensuite prendre la relève.

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