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Ministère de l’Immigration ou Ministère des Affaires Indigènes ?

Publie le vendredi 9 mars 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Ministère de l’Immigration ou Ministère des Affaires Indigènes ?

La dernière déclaration du candidat Sarkozy concernant la constitution du « Ministère de l’Immigration et de l’identité nationale » nous donne des haut-le-cœur. Elle signifie tout bonnement la création d’un ministère de la protection d’une identité nationale, fermée, figée et chauvine, contre les populations immigrées issues des anciennes colonies françaises. On leur reprochait communément de « prendre le pain des Français » ; on les accuse de plus en plus de polluer l’identité de la France plutôt que d’y voir un enrichissement culturel et civilisationnel au bénéfice de tous. C’est proprement scandaleux ! On s’inquiétait jusque-là de la « lepénisation des esprits » ; il s’agit désormais de se mobiliser contre la lepénisation des sommets de l’Etat. Le Pen n’a plus besoin de se présenter aux élections, Sarkozy fait le boulot à sa place.

Le 09/03/2007

Le Mouvement des Indigènes de la République

http://www.indigenes-republique.org

Messages

  • La question de l’immigration est avant tout un problème de justice économique dans la mesure où elle fait référence à l’expatriation contrainte d’une partie de la population mondiale en vue d’assurer sa propre subsistance. Si la solution économique de ce problème réside dans le partage de la croissance à l’échelle mondiale, c’est davantage pour des raisons d’équité commerciale que pour des raisons morales. En effet, la contrainte qui s’exerce sur les populations immigrées s’explique par la stagnation économique du pays d’origine dont la première cause est l’exploitation inéquitable des ressources naturelles et humaines. Ainsi, la croissance des nations industrielles réalisée à partir des profits des grandes entreprises internationales repose substantiellement sur l’exploitation inéquitable des nations dont sont originaires les populations immigrées. C’est pourquoi, en l’absence d’un partage à l’échelle globale de cette croissance, il n’est que justice que ces populations des nations périphériques viennent bénéficier sur le territoire des nations industrielles de cette part de développement qui leurs a été dérobée. En somme, il est parfaitement justifié que les nations périphériques puissent profiter indirectement des avantages de la croissance en termes d’emploi et de services sociaux au moyen de l’expatriation d’une partie de leurs populations.

    Ainsi, le fait de présenter la question de l’immigration comme un problème d’identité nationale ou d’équilibre de nos systèmes économiques et sociaux est donc totalement déplacé. Il en est ainsi tout d’abord parce que les populations des nations périphériques ont pleinement le droit de profiter de la part de la croissance mondiale qui leur revient sans avoir à travestir leurs propres identités nationales ou culturelles, et parce qu’en second lieu, on ne peut de façon honnête rendre responsable ces populations immigrées de dérèglements économiques et sociaux inhérents au fonctionnement capitaliste. Et cela sera toujours vrai tant qu’une répartition équitable de la croissance mondiale en termes de développement industriel et social n’aura pas été mise en place à l’échelle globale.

    Fraternellement

    Ludvic

  • Encore un petit effort (il va y arriver) et la devise de Sarkozy sera "Travail, Famille, Patrie" !!
    Et pour son "Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale" il a déjà le ministre ad hoc : Le Pen !!!
    Et dire que la devise de la République Française est "LIBERTE EGALITE FRATERNITE" ... Cette devise est écornée de plus en plus et si Sarkozy prend le pouvoir (via les urnes, certes), elle risque bien de ne rester qu’un souvenir du temps où la France était le pays des Droits de l’Homme ..............

  • A l’heure ou JM Le Pen jette ses derniers feux, couve sous la cendre un fils spirituel qu’il a récemment adoubé pour son projet d’un Ministère de l’immigration et de l’identité républicaine, et qui est prêt à devenir ce que l’ennemi déclaré du métissage ou le champion de l’immigration chartérisée n’a jamais obtenu : être Président de la République française.

    Il ne faut pas s’y tromper, Nicolas Sarkozy est le nouveau visage de l’Extrème-droite, l’héritier frais émoulu de la xénophobie et de la division du monde, mais relookées à la couleur d’un humanisme très particularisé et vicié dans son principe.

    En effet, Nicolas Sarkozy s’est posé en chef d’orchestre d’une république communariste, où chaque catégorie de citoyens devait être assignés à résidence. D’un coté les Français de souche (expression en soi absurde mais l’absurde est ici fait pour récuser le bon sens), de l’autre coté, les Français mais pas vraiment, dont les origines historiques et culturelles sont décrétées incompatibles avec la France "éternelle" de Clovis, des croisades et de la blancheur catholique.

    Cet Aparteid karchérisé est la mouture soft de l’ancienne devise officielle des Etats ségrégationnistes des Etats-Unis : "Egaux mais séparés" (jusqu’en 1963).

    Malheureusement pour le nouveau clanique et sa francitude, son jeu de legos communautariste n’a pas trouvé l’adhésion espérée, et l’esprit laïque/républicain , qui ne s’y est pas trompé, n’a pas marché dans la combine.

    Le diable d’homme ayant plus d’un tour dans son sac, le voici maintenant qui ouvre la boite de Pandore : son projet d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, pour opposer frontalement deux notions soi-disant antagonistes, et pour consacrer, sous l’égide de l’Etat, la séparation du bon grain de l’ivraie. Et c’est ainsi que, par un retour en force de l’Histoire, se retrouvent convoqués sous un même drapeau, les fantômes d’une certaines histoire française, qui, en ordre dispersé, hantent la mémoire nationale.

    C’est ainsi que Nicolas Sarkozy fait un appel du pied électoral aux vieux démons qui firent le malheur des Français - ce qu’il sait fort bien - mais sa soif de pouvoir étant pathologique, qu’importe la gangrène, pouvu qu’on ait l’ivresse. Qu’importe l’identité républicaine amputée, pourvu qu’elle finisse à sa botte, avec sa jambe de bois...