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Moyen Orient : la violence n’est pas une solution.

Publie le samedi 22 juillet 2006 par Open-Publishing
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Du Mouvement pour une Alternative Non-violente

Chacun brandit ses morts pour justifier ses meurtres. En définitif ces politiques doublement suicidaires ne font que des perdants.

Face aux attaques de milices, la "guerre" dans laquelle s’est engagée l’armée israélienne n’est pas menée contre d’autres armées, mais prend pour cible les populations et les structures des états libanais et palestinien.

La destruction des infrastructures et des forces étatiques libanaises et palestinienne favorise le renforcement des milices militaires non contrôlées.

Les ripostes disproportionnées de l’armée israélienne à Gaza et au Liban ne respectent pas les conventions internationales sur le droit à la guerre et se retournent contre la population civile israélienne en augmentant son sentiment de peur et de vengeance aux dépens de leur souhait de vivre en paix à l’intérieur de frontières reconnues.

Le MAN a organisé début juillet une rencontre entre des associations palestiniennes et israéliennes en territoire neutre, près de Lyon, et les échanges confirment que la coexistence des états palestinien et israélien est possible et souhaitée par les populations civiles.

C’est pourquoi le MAN invite les responsables politiques à agir en faveur de la Paix par des actions d’apaisement, en :

 soutenant les mouvements non-violents israéliens et palestiniens qui militent pour une Paix juste et durable au Moyen Orient ;

 soutenant le principe d’une force d’Intervention Civile de Paix pour faire baisser les tensions militaires de part et d’autre ;

 dénonçant la construction du mur de frontière à l’intérieur des territoires occupés de Cisjordanie.

Les solutions pour la Paix existent dans le respect des frontières de 1967 et des différentes résolutions de l’ONU et des droits de la guerre de Genève. Il ne peut y avoir de Paix durable sans le respect des droits internationaux.

Source : MAN

Messages

  • en complément :

    Jean Molénat, MAN Montpellier

    Pourquoi le drame Palestinien ?

    A nouveau, l’armée israélienne vient de déclencher une offensive visant à la destruction d’installations civiles, de voies de communications, de nombreux civils palestiniens et libanais parmi lesquels des enfants trouvant la mort au cours de ces raids particulièrement meurtriers. On a parlé de crise humanitaire majeure et on se demande comment les populations civiles palestinienne et libanaise arrivent à survivre dans un tel enfer de privations et d’agressions. Je voudrais ici aborder un point que nous laissons de côté dans nos analyses militantes et qui me semble essentiel.

    La responsabilité palestinienne

    Ce point, je l’aborde par l’intermédiaire des fusées Kassam, ces missiles de fabrication artisanale de faible porté, à la précision inexistante que certaines organisations palestiniennes envoient à partir de la zone de Gaza sur leurs voisins israéliens. Si on met de côté les blessés, ces missiles tuent environ un Israélien par an. Quand pour répondre à ces tirs les Israéliens répliquent avec leurs puissants missiles à la précision redoutable, comme on le voit ces jours-ci, environ près d’une dizaine de Palestiniens sont tués tous les jours. Pourquoi les responsables de mouvements palestiniens déclenchent-ils ces tirs alors qu’ils sont dans l’incapacité d’organiser la protection des populations civiles ? On pourrait dire presque la même chose au sujet des missiles Katioucha, plus puissants et plus précis que les Kassam. Par contre ces missiles provoquent une véritable angoisse dans la population israélienne qui alors devient plus réceptive au discours sécuritaire et agressif des durs du Sionisme justifiant les agressisons contre la bande de Gaza et le Liban. Le résultat des ces tirs est donc entièrement négatif pour la cause palestinienne.

    Après un attentat contre la station d’autobus de Tel-Aviv au moment de Pâques, comme l’a dit à juste titre Mahmmoud Abbas, « Des actions de ce type nuisent aux intérêts palestiniens » (Libé du 18 avril). Toutes ces actions permettent à l’idéologie sioniste de faire passer tous les Palestiniens pour des terroristes, ce qui leur permet de se présenter comme les victimes du conflit qu’ils ont eux-mêmes déclenché, ce que reprend avec complaisance les médias à la botte de la pensée unique. Il ne faut pas oublier que de nombreux Palestiniens ont opté pour une résistance pacifique et non-violente. Pourquoi les responsables des factions palestiniennes et le Hezbollah s’obstinent-ils dans un rapport de force qui leur est systématiquement défavorable ?

    Les responsabilités israéliennes

    On peut déplorer toutes les violences dues à la deuxième intifada. Mais qui a déclenché cette deuxième intifada si ce n’est la provocation de Sharon le 28 septembre 2000, qui entouré de militaires a fait une irruption musclée sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem ? Si on veut inscrire ces évènements dans une perspective plus large, ne traduisent-ils pas le fait que les Palestiniens pas plus que les populations du Proche-Orient n’ont pas pardonné à Israël l’immense injustice dont ils ont été victimes en 1948 puisqu’avec la création de l’Etat d’Israël, ils sont devenus étrangers sur leur propre terre ? La création de cet état s’est réalisée dans un contexte purement colonialiste où l’autochtone n’a pas droit à la parole vis-à-vis de ceux qui décident de son avenir. La création de ce nouvel état s’est traduite par la destruction d’environ 300 villages, Dans plusieurs d’entre eux, la population ayant été passée par les armes. L‘attentat particulièrement sanglant (près d’une centaine de morts) contre le King David Hôtel à Jérusalem, siège de l’armée britannique en avril 1947, et dont furent même victimes de nombreux juifs montre bien que ce sont les extrémistes du Sionisme qui ont introduit le terrorisme dans le Proche-Orient et qui sont donc pour une très large part responsables du terrorisme palestinien.

    Les responsabilités américaines

    Les divers gouvernements américains, comme on le voit aujourd’hui par leur soutien inconditionnel notamment à l’ONU chaque fois qu’Israël est mis en cause et leurs fournitures d’armes, ont une très forte responsabilité dans le drame israélo-palestinien. De toutes les bases qu’ils ont réparties à travers le monde pour asseoir leur impérialisme, on peut dire qu’Israël par sa position stratégique qui permet de couper le monde arabe en deux est la principale de ces bases.

    Les responsabilités de l’Europe et de la France

    L’Europe et la France ont aussi une bien lourde part de responsabilité ne serait-ce que par leur silence complice alors qu’ils pourraient s’ils en avaient le courage dénoncer les deux formes de terrorisme, sans oublier de préciser laquelle des deux est l’initiatrice du drame palestinien. Quand ont-ils eu le courage de dénoncer la multiplication des colonies de peuplement parfaitement illégales dans les territoires occupés et l’encerclement de Jérusalem par ces colonies, la spoliation des terres agricoles, la destruction aveugle de maisons d’habitations, les abus et les humiliations aux check-points, la construction du mur qui aurait dû rester sur la ligne verte alors qu’il sert surtout à isoler les villages palestiniens de leur environnement rendant pratiquement impossible la vie des villageois ?
    Tous ces silences expliquent pour une bonne part la gravité de la situation actuelle. D’autre part, si les divers gouvernements israéliens avaient voulu pousser les Palestiniens vers le terrorisme, ils ne pouvaient mieux faire que ce qu’ils font. La communauté européenne a certes apporté un soutien financier au gouvernement palestinien, à construir des routes, l’aéroport de Gaza, une centrale thermique. Mais lorsque ces installations sont détruites par l’armée israélienne, on n’entend pas la moindre protestation. L’Europe consacre ainsi son inexistence politique.

    Que la France comme l’Europe se soient soumises au dictat israélo-américain pour supprimer toute aide financière au nouveau gouvernement palestinien, cela constitue un véritable désastre politique. Tout le monde est rentré dans le rang contrairement à ce qui s’était passé au début de la guerre en Irak. Si le Hamas est parvenu au gouvernement, la responsabilité en revient en premier lieu à Israël qui n’a cessé de multiplier les obstacles à la vie des Palestiniens et qui par les nombreux check-points n’a cessé de les humilier. Le Hamas régulièrement élu n’avait pas organisé d’attentat depuis 18 mois. Il y avait donc une possisbilité d’ouverture et de dialogue. Mais les responsables israéliens ont bien montré qu’ils ne voulaient négocier ni avec Yasser Arafat, ni avec le Hamas ni avec Mahmmoud Abbas.

    Est-ce le fait qu’il y ait eu cette tentative de génocide que fut la Shoah qui paralyse l’Europe ? Il ne faut pas oublier que les Palestiniens n’y sont pour rien dans ce drame qui a fait plus de six millions de morts. On vient de marquer le centenaire de la réhabilitation du capitaine Dreyfus. Cette affaire fut un des points culminants de la stupidité franchouillarde. C ‘est au cours du procès de cet officier qu’un journaliste juif autrichien, Théodor Herzl se persuada que les Juifs pour échapper à l’antisémitisme se devaient de fonder l’Etat d’Israël, ce qui marqua le début du Sionisme. Tout ce processus montre à quel point les injustices et les violences s’imbriquent les unes dans les autres.Il ne faut pas oublier que c’est grâce à la France qu’Israël détient l’arme nucléaire ce qui lui permet toutes les arrogances.

    La situation actuelle est plus que préoccupante.. Pour le gouvernement israélien, tous les prétextes sont bons pour détruire ce qui fait le quotidien des populations environnantes. Pour un certain nombre de mouvements islamistes qui se radicalisent, à Gaza comme au Liban ou en Irak, les terribles souffrances des populations civiles, ne semblent pas rentrer dans leurs préoccupations comme dans celles des Israéliens à l’exception d’une petite minorité pacifiste à qui nous devons apporter un soutien sans failles. La confiance aveugle que les adversaires mettent dans les armes constitue une erreur colossale, erreur qui n’a cessé de se vérifier depuis la création de l’état d’Israël. Le maintien de la stratégie israëlo-américaine actuelle qui s’appparente à la politique du pire ne peut que renforcer l’islamisme radical dans tous les pays du Proche-Orient.

    Le drame israélo-palestinien est pour une bonne part la conséquence d’évènements européens. D’où la nécessité pour l’Europe et notamment pour la France de s’engager pour stopper le désastre dont elles sont en bonne partie responsables et pour faire contre-poids à l’impérialisme américain. L’Europe doit exiger qu’Israël applique les résolutions de l’ONU qui la concernent notamment la résolution 242 qui lui demande l’évacuation des territoires occupés. Ce sont les pays impliqués dans le conflit actuel qui devraient faire l’objet d’une mission des casques bleus de l’ONU. Cette mission pourrait être doublée par une Intervention Civile de Paix dont les membres dépourvus d’armement pourraient par leur présence, leur dialogue, leur participation à la reconstruction redonner un espoir de paix aux populations civiles qui de chaque côté on en tant besoin. C’est ce qu’ont commencé à faire d’une façon remarquable les militants de Christian Peace Maker Teams d’origine américaine ou du CCIPPP.

    Que faire ?

    Pourquoi l’Europe n’exigerait-elle pas que chaque belligérant dédommage son adversaire des dommages qu’il a occasionnés chez lui ? Un point central de ce conflit est la ville de Jérusalem que les Sionistes veulent judaïser de fond en comble. Pour la seule ville au monde qui porte le nom de la Paix, c’est un contre sens, voir une imposture sur le plan culturel comme sur le plan spirituel qu’elle soit confisquée par une seul système politico-religieux. Le seul statut qui convienne à Jérusalem est le statut international. De par son histoire, Jérusalem appartient aux trois grandes religions monothéistes. Seul un statut international est digne de cette ville qui pourra redevenir un facteur de Paix et de véritable sécurité pour la région comme pour le reste du monde.

    satya