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Non à l’Europe forteresse ! Régularisation de tous les sans papiers !

Publie le samedi 30 avril 2005 par Open-Publishing

24 personnes, dont 11 enfants, emportés par les flammes parce que, pour la plupart, nées quelque part ailleurs que la " douce France ", pays berceau des Droits de l’Homme, et cependant géniteur de la forteresse Europe ! C’était le vendredi 15 avril : le feu a dévasté l’hôtel Paris Opéra, où des familles africaines, dont une grande partie de sans-papiers, étaient entassés durablement dans des " logements d’urgence " . Le sinistre a fortement ému l’opinion, et des autorités de la République ont défilé devant les victimes, exprimé leur émotion. Ce sont les mêmes autorités qui observent un mutisme méprisant, face à la détresse humaine de 12 sans papiers du 9ième Collectif, qui sont en grève de la faim depuis le 17 mars.

Mais la contradiction n’est qu’apparente. L’hypocrisie ne saurait cacher qu’en matière d’immigration, la politique du gouvernement se ramène à une " police de l’immigration ". La répression, les humiliations, le bafouement ouvert des droits de milliers d’étrangers extra-communautaires, la violation tout aussi ouverte des conventions signées par la France : voilà le quotidien. Il s’agit de créer la peur, " persuader " les sans papiers de renoncer à leur droit de vivre dans la dignité, retourner dans la clandestinité et ainsi servir de dérégulateur du marché du travail pour imposer la précarité à tous les travailleurs, les livrer aux marchands de sommeil.

Comme si les refus massifs de régularisation, les interpellations au faciès ne suffisaient pas, les préfectures rivalisent d’ardeur et d’imagination pour fournir encore plus de " matière première " à la machine à expulser de M. de Villepin. A Toulouse, une " rumeur " faisant état de régulation massive s’est traduite par un afflux de sans papiers le mercredi 30 mars à la préfecture de la Haute-Garonne. Résultat : 20 notifications de devoir quitter le territoire. Au Havre, c’est le 12 avril au petit matin que la police intervient dans un centre d’hébergement de l’Armée du Salut : une vingtaine de sans papiers sont arrêtés, menottés, certains à peine habillés ; 13 se retrouveront en centre de rétention, avant d’être libérés pour vice de procédure.

Les attaques contre le droit d’asile se multiplient. L’OFPRA a établi une liste de pays dits " sûrs , dont les ressortissants se verront automatiquement refuser le bénéfice de l’asile. Et il est question de réduire à 6 mois maximum le délai de traitement des dossiers de demande d’asile, là ou le délai pouvait aller jusqu’à 2 ans ; ce qui se traduira inéluctablement par le bâclage et la multiplication des refus. " Faire du chiffre ", réaliser l’objectif de 20.000 expulsions pour 2005 fixé par M. de Villepin : tout est donc mis en oeuvre pour cela.

Ce traitement de ceux qui sont déjà à l’intérieur des frontières de l’Union Européenne (U E) s’accompagne, en amont, d’une politique pour dissuader la " misère du monde " de venir frapper à ses portes. L’UE exerce une forte pression sur les pays du Sud pour en faire ses gendarmes. C’est en voulant éviter de se faire détecter par le Système Intégré de Vigilance Électronique (SIVE) financé par l’UE que 37 marocains candidats à l’émigration sont morts de soif ou par noyade le 26 février. Dans un communiqué collectif, plusieurs associations ont dénoncé les négociations entre l’UE et la Lybie, en rappelant qu’" à 3 reprises, depuis 6 mois, plusieurs centaines de ‘ boat people ‘, arrivés sur l’île de Lampedusa en Sicile, parmi lesquels de potentiels réfugiés, ont fait l’objet, en violation du principe de non refoulement, d’expulsions collectives vers la Lybie ".

Devant cette situation, il y a forcément de la détresse, du désarroi, qui sont utilisés par des individus, des fonctionnaires de préfecture, des escrocs qui se présentent comme ayant une " entrée à la préfecture ", pour extorquer de l’argent aux sans papiers. Mais il y a aussi la détermination de continuer les actions de visibilité collective, d’alerte de l’opinion : manifestations, occupations, actions de dénonciation des " CAMPS DE LA HONTE " comme à Lyon le 9 avril, grèves de la faim en France mais aussi d’autres pays européens : 500 grévistes en Espagne, 45 grévistes de la faim kurdes dans l’Église des MINIMES à Bruxelles ... Il faut amplifier ce mouvement pour :

 la régularisation de tous les Sans Papiers avec la carte de 10 ans
 la libération et régularisation des Sans Papiers en prison pour défaut de papier
 la fermeture des centres de rétention
 l’abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy
 le respect du droit d’asile ratifié par la France et l’abrogation de la double peine.

DANS LE CADRE DE LA " MARCHE DES INDIGENES DE LA REPUBLIQUE ",
MANIFESTATION NATIONALE DES SANS PAPIERS
Rendez-vous Dimanche 8 mai 2005 Place de la République à 14H