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En 1989, je jubilais quand je vis tomber ce mur en Allemagne ; enfin, la lumière au bout du tunnel et l’espoir d’un monde meilleur. On devait s’approcher d’une sorte d’âge d’or de l’humanité. Peu de temps après, les Russes aussi se sont convertis au capitalisme. J’étais tout ému de les voir enfin libres.
Quant à moi, il n’y a rien que j’aimais davantage que de souvourer les frites du McDonald’s dans mon bel univers capitaliste dans lequel la grâce divine avait bien voulu me placer. Je m’étais toujours demandé comment les gens de l’Europe de l’Est pouvaient vivre dans un monde uniforme et monotone. Nous avions tout et ils n’avaient rien. Il y avait une injustice, mais en 1989, cette injustice était sur le point d’être réparée et nous allions vivre dans un monde réconcilié.
À cette époque, j’aimais aussi flirté les "barbies capitalistes", (car une barbie, c’est toujours capitaliste ; il n’y a jamais de "barbies" marxistes-léninistes), ces femmes pomponnées qui aiment les belles automobiles et le fric qui va avec. Mais soudainement, les années 1990 sont arrivées avec un goût amer. On a commencé à parler libre-échange, mondialisation. La haute finance capitaliste était désormais maître du monde et allait faire sentir son pouvoir. Je suis devenu de moins en moins capitaliste.
Je me suis mis à réfléchir. Il y avait quelque chose qui clochait. On donnait des cours sur la bourse à des enfants d’école. On entendait parler que de compétition et de compétitivité. Ne sommes-nous pas supposés être sur terre pour rendre les autres heureux et leur faciliter la vie ? Aujourd’hui, je ne crois plus que le capitalisme soit quelque chose comme la loi divine régissant les rapports entre être humains. Ce qui me surprend encore, c’est tout le temps que ça m’a pris pour réaliser cela.
Messages
1. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 08:51
C’est quoi, cet article ? Il n’est même pas signé ! Quelle est la différence entre ça et un tract de propagande ?
1. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 10:32
T’as pas compris ? Michel est en train de faire son "méa culpa" ! Il découvre qu’il a été piégé par le capitalisme ! C’est tout à son honneur de reconnaître que le capitalisme qui envahit le monde n’apportera pas le bonheur, tout au plus un peu de "sport" et de "compétitivité" pour les dingues du CAC40 et des bénéfices mirobolants qui mettent par terre ceux qui les ont produits, c’est tout.
2. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 17:53
Franchement, je doute que l’apport du capitalisme se borne à apporter un peu de sport et de compétitivité pour les dingues du CAC 40. Pour l’instant on n’a pas encore trouvé mieux que le capitalisme pour produire des richesses et innover. Si vous êtes en train de pianoter sur votre PC, c’est à des capitalistes que vous le devez (Bill Gates, Steve Jobs et les autres). D’autre part, l’échec des expériences socialistes est flagrant. Le socialisme n’a apporté ni la liberté ni la richesse. Juste une vague égalité de condition (si on oublie la nomenklatura qui se remplissait les poches), une égalité dans la misère. Je pense que le capitalisme a gagné et que, plutôt que d’attendre vainement le grand soir (et ses lendemains qui déchantent), il est plus urgent de réguler les excès du capitalisme. Enfin, je dis ça j’ai rien dit.
3. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 18:07
En effet, t’as rien dit... ;
4. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 18:12
Et toi tu dis quoi ? J’aimerais t’entendre. Et il n’ y a pas que moi qui aimerait t’entendre. Il y a des millions de Polonais, d’Allemands de l’Est, de Roumains, de Bulgares, de Nord-Coréens, d’Albanais etc qui aimeraient également entendre tout ce que tu as à leur dire sur les merveilles su socialisme.
5. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 18:47
Tu te paies ma fiole j’espère ????
T u essaies de m’entraîner où là pauvre minable ?
Moi aussi j’aimerais t’entendre, blaireau, sur l’Iran, La Palestine, L’Irak, L’Afghanistan, le Mexique, l’Argentine, la Colombie, le Vietnam , l’Algérie,
et soyons fous, 1/3 de la population des Etats-Unis qui CROUPISSENT dans la misère et l’indignité, et j’en passe, oui,
je ne parle pas de l’Afrique et de l’Asie où les gens crèvent du SIDA pour que les labos pharma s’en foutent plein les poches,
des centaines de millions de gens qui attendent en effet que TOI tu leur racontes les merveilles du capitalisme et de l’impérialisme américain !!
Va expliquer aux petits thai comme c’est bon de se prostituer pour 3 baths et de se faire enfiler par des vieux pervers occidentaux gavés de fric qui vont leur offrir un "Coca Cola" et qui se revendront ensuite leurs photos via internet !
Va expliquer aux petits russkofs qu’avec le capitalisme , la colle à rustines qu’il s se mettent dans le nez sur leurs tas d’ordures elle sera meilleure et moins chère, grâce à la concurrence !
Va expliquer aux femmes des ouvriers de Renault qui se sont TUES "aaahh comme c’est bon le capitalisme à la carlos ghosn" !
Et , j’aimerais t’entendre aussi, sur Lu, Lip, Moulinex, Marks et Spencer, Arena, HP, Reynolds, Valeo etc tc etc - c’est pas la peine d’aller à dache, i l suffit de regarder chez TOI !
Allez allez, fais nous rêver, parle nous des bienfaits du capitalisme mondial s’il te plaît !
(quant à bill gates me fait pas rigoler - après avoir détruit l’URSS, les capitalistes se sont tout simplement réapproprié l’histoire même des sciences et des technologies pour s’attribuer tranquillement la plupart des découvertes qui ont été réalisée par les ingénieurs soviétqiues - t’as peut être oublié mais la conquête de l’espace elle a commencé en URSS et pas aux USA - SPOUTNIK 1er satellite artiificiel de la Terre , c’est pas ricain ça)
La Louve
6. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 5 juillet 2007, 13:46
BRAVO LA LOUVE !
Non mais j’hallucine ou quoi ?
Le 81*160 reproche que l’article ne soit pas signé et lui-même ne signe pas !
Il se demande si l’article est de la propagande, mais lui, il vient faire effraction sur ce forum pour nous vanter le capitalisme !
Fait ce que je dis mais pas ce que je fais semble être sa morale...
Il ne mérite que la trace de notre pointure au bas de son fond de pantalon !
NOSE
7. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 5 juillet 2007, 14:32
Pourquoi m’insultez-vous ? Je ne vous pas insulté, que je sache. Est-ce ainsi que vous débattez avec quelqu’un qui ne partage pas vos idées ? Mais vous avez beau m’injurier de tous les noms, les faits sont têtus comme l’écrit Marx (Karl pas Groucho). Le bilan des pays communistes est désatreux tant dans le domaine des performances économiques que du progrès social, que des droits de l’homme et de la liberté.
Pour comparer les bienfaits respectifs du capitalisme et du "socialisme", il suffit d’aller en Corée. Au Nord : misère noire, terreur absolue, famine, dictature impitoyable, camps de concentration. Au Sud : démocratie, liberté de la presse, des villes qui regorgent de richesses, un des pays les plus évolués au monde (la France à côté ressemble à un pays du tiers-monde).
Les témoignages que vous citez sont émouvants mais ils ne reflètent pas le socialisme réel. C’est du socialisme sentimental : on colle des affiches, on vend l’Huma, on participe aux réunions, on est une petite famille quoi ! Mais la réalité est tout autre lorsqu’il s’agit de gouverner un pays.
Les exemples que citent "La louve" sont caricaturaux (et l’Occident n’a jamais eu besoin de la science soviétique pour progresser). Cela dit, je ne nie pas du tout la face sombre du capitalisme et je crois que les luttes sociales sont nécessaires. Il n’empêche : le socialisme, tel qu’on l’a vu et vécu, ça ne marche pas !
2. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 12:02
Cela me rappelle les désillusions de la petite correspondante russe de mes enfants, venue la première fois chez nous à 13 ans et photographiant, comme des curiosités, les piles de fruits et légumes à l’hypermarché du quartier, demandant humblement la permission de prendre une banane dans la corbeille de fruits avec des étincelles de convoitise dans les yeux, puis, comme je les achetais en grandes quantités pour la petite attirée par la corbeille , se servant une dizaine de fois par jour sans se lasser. On reconnaissait alors les familles d’accueil de collégiens russes à leur caddies remplis de bananes et d’articles légers , rares et hors de prix en Russie, comme des collants et des tubes de rouge à lèvres pour la mère, les tantes et les grandes soeurs, plus les petites boîtes de pâté pour remplir la valise du retour .
Deux ans plus tard, après la chute du mur de Berlin, c’était l’explosion de joie, la liberté de circuler, les belles motos des publicités enfin accessibles ...aux riches qui s’étaient accaparé les richesses du pays . Mais ce fut aussi la découverte de fléaux inconnus comme le chômage, les soins médicaux payants, les transports payants rendus obligatoires par la recherche d’un domicile qui n’était plus planifié près du lieu de travail. Mes enfants adolescents revenaient chaque fois de Russie avec des histoires extrêmement tristes des désillusions de cette famille russe amie et de leurs voisins .
1. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 15:55
Que de souvenirs - j’ai bie n connu la Russie sous Gorbatchev et je me souviens aussi très bie n de cette période où on bourrait les valises avec des collants ,des rouges à lèvres, des eaux de cologne etc etc pour les emporter là bas... Ma stupeur de petite française assez aisée aussi la première fois que j’ai vu les queues sans fin devant des magasins d’Etat c’est vrai, quasi vides ,et des beriozka (magasins pour étrangers où on payait en devises et non en roubles)) avec des rayons archi remplis de tout ...
Je me souviens aussi du "basculement" au moment de la prise de pouvoir de Eltsine, puis de l’arrivée et du développement ultra rapide et très sauvage du capitalisme là bas et en effet des nombreuses désillusiosn qui n’ont pas tardé à faire surface ( et quand je dis désillusions ,c’est pour ne pas dire pire - il y en a qui regrettent tout simplement...)
Est ce le sort qu i sera réservé à Cuba lorsque Fidel va mourir si personne ne reprend son combat et sa résistance aussi "sévèrement" ?.... les petits enfants seront transformés en putes à la solde de gros cochons américains qui viendront essuyer leurs semelles pleines de sang à Cuba , remplis de hamburgers et de rhum, et tout ce qui aura pu exister du socialisme et de l’anti impérialisme aura disparu....
Et alors, on découvrira , ou on fera semblant de découvrir, des années plus tard ,que "c’était mieux avant" et que depuis la fin du régime castriste, Cuba est devenue un immense îlot de tristesse et de désolation, où les hommes autrefois heureux sont livrés à la misère et à l’indignité...au bon plaisir de quelques dirigeants fantoches...
J’en ai mal par avance...
Pour finir , qui que soit "michel" , je trouve la dépêche amusante et éclairante - car je le comprends tout à fait - même si je n’ai jamais partagé ses "goûts", au contraire...!
Ceux et celles qui ont "eu la chance d’avoir des parents communistes" , qui sont "coco de la 4 ème génération", ne peuvent pas comprendre comme le chemin vers la lutte contre le capitalisme et comme la voie vers le Socialisme est longue, ardue et compliquée, et progressive ;
quand, en gros, on doit "faire son éducation au socialisme" tout seul, sans en être "nourri au biberon", dans un pays capitaliste et libéral, où en plus ,existe un PS, parti " de masse" qui fait un "barrage" au vrai socialisme, (qu’o n trouve évidemment plutôt au PCF qu’ailleurs...).
Pour peu que vos parents aient changé de catégorie socio-pro, on va dire , qu’ils soient devenus des petits bourgeois un peu à l’aise, quand leurs parents à eux étaient ouvriers ou paysans plutôt désargentés, bon courage pour y arriver !!!!
Bref, je peux vous dire que ce n’est pas facile, même si , quand "le plus dur est fait" on est forcément payé de retour par l’appaisement que procure de voir la réalité en face, et surtout , de la comprendre enfin, même si cette réalité est dix mille fois plus sordide qu’on avait pu l’imaginer...
Comme je le dis souvent, je me sens enfin à ma place politiquement, soulagée, et heureuse , individuellement et en tant que partie d’une collectivité, de toutes ces vicissitudes qui m’ont finalement permis d’approcher le socialisme et les "camarades" (enfin, la plupart ;-)) et ce que je souhaite ,c’est que tout un chacun qui est sur cette même voie solitaire ,trouve le courage d’aller jusqu’au bout et de faire le "basculement", ce t "Aufhebung" vécu, en somme...
Il y a eu deux moments vraiment très forts dans ma vie jeune politique : le jour où j’ai compris que le capitalisme était la clef de voûte de tous les maux qui me révoltaient depuis des années. Et le jour où j’ai décidé de mettre en action ce que j’avais mis si longtemps à comprendre, de déchirer ma carte du PS et de prendre celle du PCF.
Voilà.
La Louve
2. OUI, J’ÉTAIS UN CAPITALISTE, 4 juillet 2007, 17:33
Merci pour vos intéressants commentaires sur mon article. Je me rends compte que le capitalisme, c’est la même chose ici au Québec comme en France. J’ai été élevé dans une famille où on le système capitaliste et la religion catholique constituaient des vérités absolues. Difficile alors de cheminer vers autre chose. Mais je suis têtu, étant un mélange de Normand et d’Écossais, et j’ai fini par voir plus clair à force de réfléchir.
Je me souviens d’un marin russe en visite au Québec dans les années 1980, avec qui j’avais conversé en anglais alors que j’étais au port en promenade et que lui était sur le bateau. Il avait fini par me demander si je pouvais aller lui acheter du dentifrice en ville, ce que j’avais fait. Il ne devait pas pouvoir s’en procurer si facilement en Union Soviétique.
Pourtant, les jeunes Québécois de 16 à 20 ans se disent à 90% heureux dans ce monde capitaliste. Certains d’entre eux chemineront sûrement mais on sait bien qu’il y a une forte majorité pour qui "capitaliste un jour, capitaliste toujours" sera la devise, peu importe que le capitalisme, pour se maintenir, doit briser quelques vies dans des pays éloignés et même à l’intérieur du Québec et du Canada. Quand ce n’est pas toi qui est sans-logis et sans argent, ça ne trouble pas trop ton petit bonheur.
Michel