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Opération « Taïga »
En réaction d’un article de libération, à titre symptomatique de ce qui paraît dans la presse : vous en avez lu un, vous les avez tous lu, puisque ce sont tous des copiez-collez de mazdame M.A.M.
– http://www.liberation.fr/societe/01...
Etude de texte
Etudions les « informations » contenues dans ce communiqué du Ministère de l’Intérieur, lequel se présente sous l’aspect d’un article du quotidien ‘libération’ signé de source A.F.P Manifestement, mais en apparence seulement, le problème des autorités dans cette opération est que la charge des preuves est hautement inconsistante (il s’agit bien d’une opération, pre-annoncée plus tôt au cours de l’année). Ce déficit juridique notoire est ouvertement admis : « S’il n’y a pas de preuve formelle, notamment ADN, de leur implication directe … ». Il n’y a pas de « preuve formelle », entendons bien par pas de preuve : l’accusation porte au niveau d’un sentiment de soupçon quant aux intentions présumées. L’impression que l’accusation se porte uniquement sur un degré d’insinuation paraît être validé par les indications floues : « à vocation terroriste », « dans une perspective terroriste ». Toutefois, « le parquet considère disposer d’« indices graves et concordants » » : il n’est pas précisé si ceux-ci sont dévoilés ici, doit-on supposer que les éléments exposés en font partie ?
Etude des éléments exposés
1/ 5 des 9 prévenus étaient physiquement présents dans les départements de région parisienne où se sont déroulés les incidents. L’enquête se divise alors en 2 groupes : ceux qui « se baladaient dans le coin » et « ceux qui ne se baladaient pas dans le coin ». Pas de précision supplémentaire.
2/ Le « supposé leader » (disons plutôt l’ainé), issu d’une famille aisée, sort d’une « prestigieuse école de commerce ». On lui reproche de ne pas avoir suivi la glorieuse orientation que la patrie aurait attendue de lui, carrière idéale détournée au profit de « l’action violente ». Or, il n’y a pas de preuve « d’action violente ». Jusqu’à preuve du contraire, il s’agit d’idées politiques. Le procureur admet qu’il est « permis » d’en avoir (des idées) : en cela il valide le principe de démocratie, doit-on le remercier de sa largesse ?
3/ Ces personnes sont dites « marginales » : elles vivent en ferme communautaire en cultivant la solidarité : est-ce un « indice grave » ? Cette ferme (Ariège, pas Afghanistan) servirait de « base arrière pour des actions violentes ». De quelle(s) « action(s) violente(s) » parle t-on ? Quels fait(s) ? Un dossier désespérément vide.
4/ L’ainé serait l’auteur de l’ouvrage « L’insurrection qui vient » (ISBN : 2-913372-62-7, disponible dans toutes les bonnes librairies), ouvrage que des centaines d’internautes sont en train de lire à cette heure. Ce texte a par se qualité une valeur sociale et politique, littéraire et poétique ; y trouvant pour ma part un constat par moments brillant et lucide, j’en proposerai une critique littéraire personnelle. Ceux qui seraient à la recherche de recettes de cuisines explosives seront bien déçus : ce texte n’en contient aucune : choux blanc intégral. A la manière d’une touche impressionniste, cette diabolisation sert à dresser un portrait subjectif sur le simple mode « vous voyez bien le genre d’individus… ». Le comble est que cette vague évocation, en étant livrée en pâture médiatique, appelle à se suffire à elle-même. Est-il vraiment « permis » d’en avoir (des idées), si celles-ci s’écartent de « la majorité » ?
Une absence de « preuve formelle », en guise « d’indices graves et concordants », en l’état : 4 maigres éléments subjectifs qui ne renseignent aucunement une affaire criminelle. Comment faire accréditer des arguments qui ne tiendraient pas - du fait de leur inconsistance - pour un simple cambriolage ? Il ne reste plus qu’à prononcer le mot magique.
Manipulation du principe de « terrorisme »
Techniquement, la coupure d’électricité induite occasionne une interruption momentanée du trafic ferroviaire. Il n’existe pas de possibilité technique que le train déraille et occasionne un carnage. Entre un « retard occasionné » et « un carnage humain », il est profondément malhonnête de ne pas faire la distinction. Cela peut être qualifié « acte de malveillance », « vandalisme », certainement pas de « terrorisme ». Un parallèle éclairant : « la poudre » trouvée sur le manifestant devant le centre de rétention de Vincennes, présentée comme « un explosif », est par nature chimique un fumigène (destiné à se faire voir depuis l’intérieur du centre de rétention).
Demandez plutôt à un chimiste. Alors qu’il n’y a pas d’acte de terrorisme constitué, alors qu’il n’y a pas de preuve formelle, alors que les « indices graves et concordants » ne sont pas précisés, l’insinuation seule se fait suffisante, en prévention d’un évènement fictif hypothétiquement en devenir. Le message est clair : « à situation d’exception, mesures d’exception : nous n’avons pas besoin de preuves, les soupçons seuls suffiront ». Cette opération de manipulation, sous-tendue par un principe d’exception préventive, constitue une avancée patente dans un agenda anti-démocratique, dirigé contre l’opposition politique parmi la population. J’accuse l’Etat de manipulation et ‘libération’ de complaisance.
des individuEs
Messages
1. Operation taiga, 16 novembre 2008, 18:07, par himalove
Ce qu’il faut savoir à propos de la presse subventionnée par les banques et l’état, en France, et l’opération "taïga".
Un journaliste possède une carte de presse, délivrée par le ministère de l’Intérieur ; et un salaire, payé par des banquiers, des marchands d’armes ou des pétroliers.
Une enquête est faite sur lui, son profil, son inclination politique. Un casier judiciaire peut empêcher l’accès à cette fameuse carte...
Dans tous quotidiens et magazines importants de la presse parisienne, il y a un correspondant RG et ce n’est pas un secret.
Dans le cas des jeunes de Tarnac et des sabotages de la SNCF, le ministère a dû fournir, au moment voulu, la propagande à diffuser et même, peut-être, inviter les journalistes lors de l’interpellation musclée.
Il est possible, étant donné l’état de servitude de la profession, que les journalistes couvrant l’affaire ont anticipé les désirs du ministre de l’Intérieur et noirci à dessein les "accusés".
Dans cette affaire, les journalistes ont été plus que des supplétifs, ils ont tenu le rôle d’avocat général, sans risquer le moins du monde un procès pour diffamation.
On peut parler ici "d’un journaliste de meute", nécessaire pour exciter le goût malsain du fait divers chez le lecteur et l’éloigner de la vérité.
Ce sensationnalisme, cette exagération, la libre calomnie et diffamation ont créé un climat et permis aux policiers et magistrats de masquer le vide du dossier, les erreurs commises par les enquêteurs et la brutalité des arrestations.
Cette spirale de la violence était parfaitement inutile mais intensément voulue ; il y a fort à parier que les jeunes soupçonnés auraient répondu à une simple convocation de la gendarmerie.
Mais c’était sans compter sur l’Ultra-police, la DCRI, les dispositifs délirants de l’anti-terrorisme, les Ultra-journalistes et l’Utra-président...
1. Operation taiga, 16 novembre 2008, 23:30
Un journaliste possède une carte de presse, délivrée par le ministère de l’Intérieur
N’exagéront pas.
La "Carte de Presse" ça n’est pas le Ministère de l’Intérieur qui la "délivre". Mais une commission dite d’"accréditation" qui comprend un certain nombre de journalistes professionnels reconnus par la profession et qui est supervisée par les Syndicats de journalistes.
C’est ce qu’on appelle le "coupe-file" qui est "délivré" par le Ministère de l’Intérieur, ou la Préfecture, sur demande de l’Employeur.
Je devrait dire "qui était délivré" car depuis au moins 20 ans ce document est donné au compte goutte et très règlementé.
Je dis ceci pour bien resituer, car dire que "les journalistes" sont "nommés" par le MdI serait accréditer que TOUS sont à la solde de celui-ci.
Ce qui n’est heureusement pas le cas, même si certains sont de bons mercenaires du Pouvoir.
Y a encore des journalistes honnêtes. Mais hèlas on les entend et on les lit de moins en moins
G.L.
2. Operation taiga, 17 novembre 2008, 09:53, par himalove
Quelle est la spécification du "coupe-fil", G.L. ?
De pouvoir accompagner les flics lors d’une arrestation ? De pouvoir photographier des mecs enchaînés ? De dîner, de temps à autres, avec un inspecteur des RG ?
Après la manière diffamatoire dont les journalistes de meute ont couvert l’arrestation des jeunes de Tarnac, je n’ai pas entendu beaucoup le SNJ...
N’ont-ils pas en leur sein un comité "éthique" comme l’ordre des médecins ou des pharmaciens ?
Leur silence plaide pour une complicité totale du milieu à ce lynchage médiatique.
Quelle différence, d’un point de vue éthique, entre le journal "Je suis partout !", aux ordres de Vichy et "Le Figaro", torche-cul sponsorisé par le marchand d’armes, Dassault ?
Sans doute le degré de soumission mais, en aucun cas, celui "de la parole vraie" !
Le journalisme, aujourd’hui : c’est l’organisation du Mensonge, au plus près des intérêts du Capital - le titre "L’Humanité" compris.
Où sont les Jules Vallès, les Albert Londres, les John Reed, les Georges Orwell, les Joris Ivens ?
Il n’y en a un, possédant "une signature" comme on dit dans le milieu, qui ne trempent pas dans la boue des poignées de main avec les crapules.
C’est le salaire qui les motive pas l’Idéal.
3. Operation taiga, 17 novembre 2008, 23:14
Quelle est la spécification du "coupe-fil", G.L. ?
Le "coupe-file", comme son nom l’indique est un document barré des couleurs bleu-blanc-rouge, donc un document officiel, qui doit permettre dans l’esprit de "faciliter" la tâche de la presse dans son rôle d’information. Il est l’équivalent d’un "laissez-passer".
Il était censé "doubler" la Carte de Presse qui elle n’est qu’un document professionnel qui n’a pas de valeur administrative réelle.
C’était en tout cas la définition qui en avait été faite après 1945 alors que la presse jouait un rôle diversifié et essentiel dans a vie du pays.
Il n’est pratiquement plus attribué sauf en de très rares occasion, surtout pour les journalistes d’opposition. Et à ma connaissance jamais de manière permanente. Sauf peut-être pour les "brosseurs" du Pouvoir.
Quand à la position du SNJ, et aussi du SNJ-CGT, des Syndicats paysans, ou ouvriers, elle me semble hélas aussi ambigüe que celle du reste de la presse dite "de gauche" et du Monde politique du même bord.
Ils appliquent prudemment la politique du "Wait and See" et font semblant de penser à autre chose. Quitte à prendre le train en marche.
G.L.