Accueil > Où est passé le socialisme ?
Que ce soit en Grèce, en France, en Belgique ou encore en Irlande, la population (dé)montre qu’elle en a ras-le-bol du néo-libéralisme, mouture réactualisée du capitalisme tendance impérialiste, comme si un changement d’appellation changeait quelque chose à l’affaire, c’est à croire que des dénominations telles que capitalisme, capitalistes, prolétaires, etc, font peur ou que les progressistes de tous bords ont des craintes à utiliser cette terminologie et de paraître ringards. Et pourtant la lutte des classes n’est-elle pas plus que jamais d’actualité ?
Ce qui se passe en Grèce, en Irlande et bientôt dans d’autres pays européens n’est-il pas une expression des plus cyniques démontrant dans la pratique que la réalité va dépasser la théorie, que les travailleurs (prolétariat) vont payer pour la crise monétaire et financière qui frappe l’ Europe, que ce sont eux qui vont payer la (mauvaise) gestion des banques et des multinationales ? Ne nous leurrons pas , c’est nous qui allons payer pour ces aventuriers du capitalisme moderne ; capitalisme qui atteint à l’aube de ce XXIème siècle, le stade ultime de son arrogance, lorsque ses spéculations rapportent de l’argent, c’est pour la poche des actionnaires et des spéculateurs ; lorsque ça ne marche pas c’est la population par le biais de l’argent public qui paie, bref du business sans risques, quoi ! Tout bénef…
Mais à trop en faire on finit par ne plus passer inaperçu, donc les peuples européens se rendent compte que quelque part, quelque chose se trame, et que ce sont eux qui vont payer, alors ils manifestent pour exprimer leurs colères, leurs frustrations de trop attendre une alternative politique qui tarde à se présenter.
Allo, y a-t-il quelqu’un à gauche ???
Ben non, ça sonne aux abonnés absents.
Alors les travailleurs descendent dans la rue pour ce faire entendre malgré tout, dans l’espoir qu’elle advienne quand même cette réponse à leurs demandes, que cesse la surdité de ceux à qui ils ont fait confiance lors des dernières élections et qui maintenant se tiennent cois par peur de perdre les miettes de pouvoir qui leurs reviennent.
Qu’est-elle donc devenue cette Gauche Parlementaire, ces élus défenseurs de la social-démocratie, sorte de socialisme dévoyé, détourné à des fins électoralistes ? Que sont-ils devenus ces héritiers des révolutionnaires d’antan ? Il semblerait bien que malheureusement Alzheimer soit passé par là, emportant dans les limbes brumeuses des promesses jamais tenues, toujours rapidement oubliées, au gré des accords bassement politiciens, les espoirs d’une société meilleure, plus équitable, laissant ainsi sur le pavé toute une frange de la population, épave naufragée de la soi-disant démocratie capitaliste. Elections piège à cons ? Ben tiens !
En parlant de naufrage, celui progressif du capitalisme mondial, renfloué momentanément et artificiellement par l’argent public, donc par nous citoyens, démontre chaque jour, que les temps sont mûrs et qu’il ne s’agit plus d’arguer de fallacieux prétextes pour tergiverser encore et toujours et laisser une fois de plus, passer l’occasion en osant affirmer, contre toute logique, que les conditions du changement n’existent pas encore. Nous entrons enfin dans cette période que les marxistes définissent de prérévolutionnaire.
Malheureusement, quels sont les alternatives électorales pour la grande majorités des citoyens européens ? La faction électoraliste la plus importante à « gauche » dans n’importe quel pays européen, ce sont les Partis Socialistes, ces partis réformistes socio-démocrates qui au mieux daignent apporter quelques corrections sociales mineures au système en place, mais certainement pas modifier de façon significative ce système mortifère qu’est le néo-libéralisme, système qui de par son principe même, est appelé à s’autodétruire à plus ou moins courte échéance.
Ne fusse qu’un court moment, réfléchissons à la situation française dans l’optique de l’élection présidentielle de 2012. La question principale qui se pose au PS n’est pas d’établir un programme enfin socialiste, mais bien de savoir qui de Martine Aubry, de Dominique Strauss-Kahn ou de Ségolène Royal sera candidat.
Allons, allons, soyons sérieux, quelle alternative ; entre une bobonne réformiste, véritable apparatchik du PS, digne fille de son père, chef de la troupe des éléphants roses ; un DSK, directeur du FMI, l’homme qui proclame lors de ses interviews, que le FMI est une organisation de gauche, DSK doit être le seul « gauchiste » du monde que la droite mondialiste, Etats-Unis inclus, envie à la France, et puis Ségolène…ben c’est Ségolène quoi…
Peuple de France, sois vigilant, si après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, c’est ton tour de tomber entre les griffes des organismes régulateurs de la monnaie unique et du capitalisme sous Viagra, tu risques bien de te retrouver fort marri en 2012.
N’oublions pas que c’est avec l’aide des socialistes européens (PS’s), que le capitalisme a réussi à sauvegarder le système bancaire privé, en décidant dans des laps de temps très courts (parfois moins de 24 h, c’est autre chose quand il s’agit d’améliorer les revenus garantis ou les salaires minimums), d’y d’injecter des centaines de milliards d’euros, car il fallait absolument sauver la clé de voute du système même en provoquant par la même occasion, une augmentation phénoménale du déficit des budgets publics.
Tout cela sous l’œil bienveillant de la Gauche Parlementaire, qui ne propose toujours pas de programme alternatif, tout juste quelques contestations de principe, au sujet des acquis sociaux malmenés. Contestations qui seront vite oubliées en cas de participation au pouvoir, il ne faut pas se raconter d‘histoires, les acquis sociaux que nous perdrons maintenant, le seront définitivement, raison de plus pour réagir rapidement et fermement.
La stratégie d’alternance du pouvoir, autorisée par le Capitalisme, ne nous leurrons pas, c’est lui qui dirige et autorise, est d’ailleurs conçue dans ce but : les soi-disant élections « démocratiques », permettent cette rotation du pouvoir pour peu que le pouvoir réel et la continuation du système ne soient pas mis à mal : le Capitalisme est le garant de la stabilité économique, l’alternance du pouvoir politique est le garant de la stabilité sociale, pas d‘alternative hors de ce dogme même pour les socialistes parlementaires. La Gauche Parlementaire rassure les capitalistes, puisque celle-ci n’a jamais eu l’intention de changer le système et est même parvenue jusqu’ici à persuader ses partisans qu’ils leur était profitable de maintenir le système actuel en place.
Cette Gauche Parlementaire s’est faite au fil de ses participations au pouvoir politique, que ce soit au niveau national, européen, ou mondial, complice de fait du capitalisme. Cette gauche, qui n’en porte que le nom, ose continuer campagne après campagne ,affirmer qu’il suffit de réguler le capitalisme, tout en maintenant ses mécanismes de fonctionnement, pour éviter l’anarchie sociale et économique, bref le capitalisme est pour cette gauche le seul système viable. Cette gauche là, ne se rend même plus compte qu’elle permet ainsi à l’Etat bourgeois de se maintenir ; ce qui est même pour la social démocratie moderne, un non-sens et une ineptie contre nature.
D’où viendra dès lors, la contre-offensive ?
Messages
1. Où est passé le socialisme ?, 7 décembre 2010, 11:44
La contre offensive imprevue,surprenante et destabilisante ne viendra que quand le projet /programme des Etats Socialistes unis d’Europe ,sera la,murit par un debat general et confiant.
toutes les forces institutionnelles presentes n’ont d’autre ambition que de l’empecher de se realiser,sous des formes multiples,y compris des clones pieges a cons....
Les dernieres années nous l’ont appris,depuis 2005 ;on tourne en rond, alors que nous avons tous les elements pour le mettre au point.
Il nous manque juste l’espace autonome de l’elaboration et la confiance en soi.
1. Où est passé le socialisme ?, 7 décembre 2010, 14:42, par yapadaxan
Et on fait quoi, en attendant, sinon attendre. On attend Godot ?
Le problème c’est que beaucoup misent sur la pureté de la ligne, sont inquiets de garder leurs mains propres. Ils échaffaudent des tas de théories, multiplient les garde-fous.
Ils se complaisent dans leurs chapelles, sont doctrinaux, attachés à leurs règles. Ils sont les moinillons de la Parole, les apôtres du vrai texte.
Loin de s’unir, ils se divisent. Ils louent les masses et en ont peur. Ils militent dans la gaze, redoutent microbes et virus. Ne parlent plus qu’entre eux. A travers l’hygiaphone.
C’est pas la révolution, qu’ils veulent, c’est la prophylaxie...
2. Où est passé le socialisme ?, 7 décembre 2010, 19:11
4 décembre 2010
Islande : 1000 articles pour un volcan, aucun pour une élection constituante !
Les Rebelles
1000 articles pour un volcan, aucun pour une élection constituante !
Il fallait vraiment chercher, le samedi 27 novembre, pour savoir que les électeurs islandais étaient appelés à élire leur Assemblée Constituante.
523 citoyens s’étaient portés candidats pour être membres d’une assemblée de 25 à 31 constituants élus au suffrage universel direct et représentant les 320000 habitants de l’île.
Une première pour les islandais qui s’étaient contenté de « déroyaliser » la Constitution danoise après la déclaration de leur indépendance en 1944.
On avait presque oublié l’effondrement économique de l’île, l’année qui a suivi le krach boursier de New York en 2007 et la faillite des trois principales banques islandaise en défaut de remboursement de leurs clients britanniques et hollandais.
S’en étaient suivis une chute du niveau de vie de la population, la nationalisation de ces banques, de nouvelles élections générales, la succession de gouvernements à majorité gauche-vert et d’interminables négociations avec les institutions bancaires internationales.
Tout cela sans pour autant satisfaire les citoyens islandais qui se prononcèrent par referendum contre tout remboursement des dettes des banques dont les dirigeants étaient poursuivis pour fraudes et enrichissement illicites.
Plusieurs thèmes sont maintenant proposés au débat des constituants, correspondant aux sujets les plus fréquemment évoqués, même si cette Assemblée Constituante peut aussi se saisir de thèmes supplémentaires.
En particulier, seront soumis à la décision de cette Assemblée :
les bases de la constitution islandaise et ses concepts fondamentaux ;
l’organisation des branches législatives et exécutives et les limites de leurs pouvoirs ;
le rôle et la place du Président de la République ;
l’indépendance de la magistrature et leur surveillance des autres détenteurs de pouvoirs gouvernementaux ;
les mesures pour les élections et les circonscriptions électorales ;
la participation des citoyens au processus démocratique, y compris l’organisation de référendum, y compris un référendum sur une loi constitutionnelle ;
le Transfert des pouvoirs souverains aux organisations internationales et conduite des affaires étrangères ;
les affaires environnementales, y compris la propriété et l’utilisation de ressources naturelles.
Il s’agit donc de l’élaboration d’un nouveau contrat social et, pour un tel objectif, il faut, ce que beaucoup, ici, semblent ignorer, la participation de toute la nation.
Aujourd’hui où, partout en Europe, les parlements sont soumis aux chantages d’institutions essentiellement soumises aux intérêts financièrs pour voter des plans de rationnement des populations et de pillage des fonds sociaux et publics, où on donne de plus en plus le pouvoir à ceux qui amplifient les dégâts en profitant d’un système de privilèges et d’inégalités, cet évènement indique, une fois encore, que seule la souveraineté du peuple permettra de trouver une issue politique à la crise économique et sociale.
Pas étonnant, alors, que l’affirmation de ce principe par les Islandais se heurte à un profond silence.
URL de cet article 12155
http://www.legrandsoir.info/Islande-1000-articles-pour-un-volcan-aucun-pour-une-election-constituante.html
2. Où est passé le socialisme ?, 7 décembre 2010, 22:16, par HB
Tout ceci est dans l’extrême vérité.Depuis les années quatre vingt ,un aréopage de penseurs du capitalisme ont démonté ,au travers de leurs écrits,de leurs réseaux,
de leurs influences ,le socialisme à la française !
C’est la Fondation Saint-Simon,aujourd’hui dissoute ,puisque le but qu’elle recherchait ,était atteint !Jospin appliqua non seulement à la lettre ,mais avec grande détermination,les règles mises en place par ces penseurs de la destruction
du modèle politique à la française.Les privatisations sont allées bon train,de même
que les adhésions aux organismes les plus redoutables ,pro-américains bien sûr,
style l’AMI.Les alternatives qui s’offrent à nous sont infimes,voire nulles dans le
moment.Cette démocratie tronquée nous laisse un goût amer,et désillusion telle
que comme en Grèce ,la porte à l’abstention est grande ouverte !