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Pâques dans une usine de chocolat à Dijon : 103 LICENCIEMENTS

Publie le samedi 11 avril 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

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Les douceurs de Pâques ont un goût amer dans une usine de chocolat à Dijon : 103 LICENCIEMENTS

Le chocolat, douceur très appréciée en ces temps de Pâques, a un "goût amer" pour les salariés de l’usine de chocolat Barry Callebaut de Dijon, propriété d’un groupe suisse, menacés de 103 licenciements.

Massés aux pieds de barricades de pneus et de palettes ornées de drapeaux syndicaux obstruant le vaste portail de leur usine, plusieurs dizaines de salariés grévistes de Barry Callebaut ont ressassé ces derniers jours leur colère et leur amertume. Avant de lâcher prise samedi, pour la trêve pascale.

Depuis mercredi, le site historique bourguignon, occupé par les salariés cette semaine, est en effet paralysé. La direction du groupe suisse a qualifié le mouvement "d’illégal" et annulé sa venue programmée le 14 avril à Dijon pour "dialoguer" avec les salariés.

"Pour sûr, à Pâques, on ne mangera pas de ce chocolat dont on nous a tant vanté les vertus de plaisir, de convivialité, de sérénité et de fête. Aujourd’hui, c’est plutôt du mépris de la part de la direction et de la colère pour nous", fustige Anita Binacchi, secrétaire (CGT) du comité d’entreprise.

Pour Nicolas Boet (CFDT), ce conflit ne l’empêchera pas d’offrir des oeufs en chocolat à son fils de quatre ans, "mais il aura un goût amer".

"Nos patrons utilisent la crise pour licencier 103 personnes, mais en interne ils écrivent dans le bulletin d’entreprise que le groupe va bien", affirme-t-il sous le regard approbateur de ses collègues.

Plus déterminé, Dominique Garnier, du syndicat Unsa, se dit "dégoûté à jamais du chocolat".

"Si encore les dirigeants nous prenaient en considération et tenaient compte de l’aspect humain et des drames que ces licenciements vont provoquer dans les familles, on ferait un effort. Mais ils sont sans état d’âme, ce ne sont que des financiers", lance-t-il à la ronde.

Beaucoup partagent "ce sentiment de mensonges et de trahison", de la part de patrons d’un groupe international qui, en juillet 2007, a racheté à Nestlé leur usine, forte de 450 salariés à l’époque, "pour un euro symbolique", souligne M. Garnier.

"Ils nous avaient promis monts et merveilles et s’étaient engagés à développer l’activité. Mais deux ans plus tard, on n’est plus que 384 et 103 devront partir. Avant la prochaine vague", ajoute-il.

"On a cru à leurs promesses. On avait un challenge et on s’est décarcassés. Tout ça pour se faire jeter comme des malpropres après 27 ans de boîte", crie Dominique Logerot, juché sur l’une des barricades.

"Qui va vouloir de nous en cette période de chômage ? Qui va vouloir d’une mère célibataire avec deux enfants en bas âge ?", s’interroge Sylvie Roy, qui travaille tous les week-end depuis six ans.

Jeudi soir, à la veille d’un long week-end pascal et de la "fête du chocolat" dans les rues de Dijon, certains salariés, remontés, ont bien songé "à séquestrer le patron, pour l’exemple".

Les syndicats les en ont dissuadés, en appelant à la trêve pascale.

Massés aux pieds de barricades de pneus et de palettes ornées de drapeaux syndicaux obstruant le vaste portail de leur usine, plusieurs dizaines de salariés grévistes de Barry Callebaut ont ressassé ces derniers jours leur colère et leur amertume. Avant de lâcher prise samedi, pour la trêve pascale.

http://www.lematin.ch/flash-info/monde/douceurs-paques-gout-amer-usine-chocolat-dijon

Messages

  • "Les syndicats les en ont dissuadés, en appelant à la trêve pascale"

    Dommage, car actuellement, c’est le seul moyen d’obtenir quelque chose pour les salariés.

    Heureusement, dans 2 semaines, ces mêmes syndicats appelleront surement au 1er mai historique parce que...unitaire !

    Et là, sans doute que les salariés de l’usine de chocolat de Dijon seront sauvés, parce qu’un 1er mai historique, ça fait peur aux patrons !

    "La trêve pascale..." Fallait y penser ! N’oublions pas l’Ascension et Pentecôte aussi, il faudra également se calmer sur ces dates-là !

    Juste pour savoir, c’est la CFDT qui est majoritaire dans cette usine de chocolat ?

    Jak

  • Les syndicats les en ont dissuadés, en appelant à la trêve pascale...

    Tout est écrit...en ce temps où les situations cloches de plus en plus.

    Ding...Dong...Ding...Dong...

    Oyez, oyez, braves gens...circulez, circulez !