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Pentecôte : non aux travaux forcés !

Publie le jeudi 12 mai 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

de CGTR

Que va-t-il se passer le Lundi de Pentecôte ?

Le travail obligatoire de (presque) tous les salariés.(Et mes convictions religieuses alors ?)

C’est le retour de la corvée. Tous les salariés majeurs sont obligés (sauf accord d’entreprise contraire) d’aller travailler un jour de plus, sans l’augmentation de salaire qui correspond au travail de ce jour là. Pour une journée, le travail salarié vaut zéro.

Les entreprises, supposées bénéficier d’un supplément de production gratuit de 0.45%, sont taxées à hauteur de 0.3% de leur masse salariale brute. Certaines entreprises pourront donc faire un profit supplémentaire de 0.15%, si le marché le leur permet, ce qui n’est pas toujours le cas.

De plus, le Gouvernement a instauré au passage une nouvelle taxe sur les revenus du patrimoine.

Un impôt discriminatoire, payé uniquement par les salariés

L’Etat espère récolter de 1.9 à 2.1 milliards d’euros de cet expédient. L’examen du détail de l’origine de ces sommes (voir détail ci-dessous) démontre que les seuls salariés, représentant 42% de la population, fournissent 90% de la recette attendue de la taxe UMP-Pentecôte.

Les professions libérales, les avocats, médecins, notaires, le secteur non salarié, les artistes, les retraités, les rentieurs, les RMIstes, les chomeurs, les députés et les Ministres, sont exonérés de solidarité.

Pourquoi n’est il pas prévu qu’un notaire acte gratuitement pendant un jour, qu’un avocat plaide à l’oeil, qu’un agent immobilier nebrother prenne pas de commission pendant 24 heures, qu’un retraité ou un chômeur donne un jour de pension ?

La taxe Pentecôte brise le principe de l’égalité devant l’impôt. Si c’est un impôt de solidarité, ça concerne tous les Français.

Toutefois, beaucoup d’entreprises, conscientes de l’injustice de la mesure, assumant financièrement le dogmatisme du Gouvernement, ont accordé le lundi de Pentecôte à leurs salariés, sans contrepartie, et il faut saluer leur sens de l’équité.

Mais il n’en reste pas moins que cette mesure reste une véritable bombe sociale, appelée, si elle n’est pas immédiatement abrogée, à créer de nombreux conflits inutiles.

A qui va aller l’argent récolté ?

Beaucoup à l’Etat, très peu aux personnes âgées : la CNSA permet surtout à la Sécu de se désengager.

Si l’Etat espère récolter environ deux milliards d’euros à l’aide de ce nouvel impôt, il n’a pas chiffré les pertes énormes qu’il cause dans les régions, en supprimant toutes les activités du WE de Pentecôte, en obligeant les municipalités à faire fonctionner les infrastructures collectives un jour de plus. Il n’ a pas chiffré non plus les gaspillages scandaleux auxquel, depuis la pagaille du lundi de Pâques, il faut s’attendre.

Mais le budget de l’Etat obéit d’assez près au vieux principe des vases commmunicants, comme nous allons le voir.

Sur ces deux milliards, l’Etat prévoit d’affecter 800 millions aux personnes handicapées, et 1.2 milliard aux personnes âgées. Cette dernière somme sera utilisée pour 400 millions au financement de l’APA, pour 365 millions à la médicalisation de lits, pour 50 millions à la rénovation des établissements. Reste 385 millions, non affectés pour le moment.

Ce que ne dit pas l’Etat, c’est que profitant de ce nouvel impôt, l’Etat va profiter des ressources apporter par la CNSA pour diminuer les ressources qu’il affecte normalement aux personnes âgées, via la Sécurité Sociale !

Normalement, la Sécu augmente chaque année de 320 millions les crédits pour les personnes âgées. Cette année, l’augmentation est de 420 millions, dont 365 viennent de la CNSA. L’augmentation nette est donc de 100 millions : en gros, lorsqu’un salarié travaillera 7 heures gratuitement, moins d’une heure sera réellement affectée aux personnes âgées ! Et l’Etat récupère au passage le montant de la différence au profit du budget général. On appelle ça le principe des vases communicants...

Le remplacement d’un impôt relativement équitable par un impôt certainement inéquitable : un voyage en absurdie.

A qui peut-on faire croire qu’il est nécessaire de supprimer un jour férié à chaque fois qu’une somme de 2 milliards d’euros est nécessaire ?

A-t-on supprimé 10 jours fériés pour rembourser le trou du crédit Lyonnais (20 miliards) ? M Raffarin va-t-il supprimer le 1er Mai pour financer le coût des chômeurs recalculés (2 miliards sur 2 ans) ?

La mise en parallèle du coût de la diminution annoncée de l’impôt sur le revenu de 3 % à partir de 2003 et de la taxe Raffarin est particulièrement frappante... et particulièrement scandaleuse.

En effet, elles représentent les mêmes sommes, 2 miliards par an (Le coût de la réforme Chirac-Fillon de l’Education Nationale annoncée en novembre 2004 est aussi de 2 miliards d’euros...).

D’un côté on annonce la diminution d’un impôt relativement équitable, notamment à cause des promesses électorales d’un certain M Chirac, alors que de l’autre on met en place un nouvel impôt totalement inéquitable (basé uniquement sur l’effort des salariés).

Déshabillant Pierre pour habiller Paul, mais dégradant au passage la qualité de la ressource, il s’agit, en terme fiscal, du remplacement d’un impôt relativement juste (puisque s’appliquant à tous les contribuables et non aux seuls salariés), par un impôt foncièrement injuste !

Vignette Raffarin : le détail du calcul.

42% de la population (les salariés) apportent 90% du budget de l’effort “de solidarité” !

Le calcul est simple à faire : en année pleine, le financement de 1.9 millards d’euro du plan Raffarin est prévu comme suit :

 1.2 millards issu de la taxe de 0.3% sur les entreprises privées
 400 millions de la taxe de 0.3% sur les entreprises publiques
 300 millions de la taxe des revenus du patrimoine

Les seuls salariés “rapportent” directement 1.6 milliards d’euros, soit 85% du total.

Encore faut-il remarquer que les salariés sont aussi concernés par les revenus du patrimoine : 35% de cette somme sera payée par le salariés, soit 100 millions de plus, portant le total payé par les salariés à 1.7 milliard d’euros sur un total 1.9 : 42% de la population fournit 90% de l’effort total !

Ajoutant l’injustice à l’injustice, la suppression d’un jour férié aura de plus comme effet de faire perdre leurs sur-rémunérations aux quelques 10% de salariés qui travaillent déjà le lundi de Pentecôte.

http://www.wmaker.net/sgpen974/inde...

Messages

  • Intox, suite :
    Mardi : Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a déclaré que “les fonctionnaires qui refuseraient de travailler ne seront pas payés.”
    Le Copé à casserole de service, ignore-t-il que chez les fonctionnaires comme chez les autres travailleurs, les jours de grève ne sont jamais payé ? (Une exception : mai 68)

  • Des 17 milliards d’euros affectés à la "Caisse Nationale de Solidarité Autonomie" :

     2 milliards proviennent de la "Corvée" de Pentecôte
     15 milliards seront pillés dans les fonds de la Sécu ( payée par les salariés)

    Dans les maisons de retraite de la Sécu, les 0,3% de la masse salariale se traduisent par des suppressions de postes prévus pour remplacer les personnels en congé, malades, maternité, etc... C’est le comble du cynisme !

    Les directeurs de Caisse de Sécu l’admettent en privé : c’est le démantèlement de la Sécurité Sociale qui est programmé et méthodiquement mis en oeuvre ( on sort les personnes âgées et mles handicapés du système solidaire de la Sécu, on pille les fonds, on supprime les moyens en personnel de la sécu, on confie son informatique au privé...)

    Après le vol des fonds sociaux (destinés aux plus démunis) des Caisses Primaires pour payer ... un crédit d’impôt pour acheter une assurance complémentaire privée.

    On étouffe la Sécu !

    Cette année, c’est le 60° anniversaire de la Sécu. Pour le MEDEF et le Gouvernement à sa solde, c’est donc l’heure ... de la retraite

    La Constitution Européenne organise la "concurrence libre et non faussée" des SIEG, dont la Sécu, avec les entreprises privées offrant le même "service". Pour cela, il faut réduire la Sécu au minimum : l’assurance, comme l’a déclararé du pro-consul de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés, ancien directeur de cabinet de Douste Bla Bla, ancien direteur chez...Axa !

    RESISTANCE ! NON C’est NON ! et TOUS EN GREVE le 16 mai

    Patrice Bardet, salarié de la Sécu, militant CGT


    remarque : les chirurgiens privés se sont "exilés" en Angleterre une journée. Ils sont partis en joyeuse bande par l’Eurostar : en première classe, quand même. On en pleurerait tellement ils crient misère ! Les chiffres de la CNAMTS sont néanmoins cruels : ce sont les spécialistes les mieux payés, avec les radiologues (la France de Très Très en Haut, qui, comme chacun sait, a du mal à payer ses résidences à Mégève, Chamonix, Cannes, St Trop’, Londres, entretenir son bateau, sa porche ... et payer son petit personnel ).

    Le Gouvernement, les a "entendus". Un milliards d’euros seront pris dans la poche des malades et des accidentés du travail pour financer... l’augmentation des revenus des spécialistes, dont les chirurgiens privés.

    Qui a dit que ce gouvernement n’est pas à l’écoute des "crève la faim" ?

    Il montre l’exemple : à Calais, il tape sur les réfugiés qui veulent...passer en angleterre. Salauds de pauvres !

  • Ok pour le fond del’article. Mais attention, trop de zèle pour se faire comprendre risque de blesser. L’image du noir enchaîné fait allusion à un crime contre l’humanité : celui de la traite des noirs.
    Il convient de respecter ceux qui en furent victimes en ne comparant pas le travail du lundi de pentecôte à la traite des noirs. Respectons la mémoire de ceux qui ont souffert plus que nous ainsi que la mémoire de leurs leurs descendants. Ceux qui ne travaillerons pas ce lundi ne seront pas poursuivis pour marronage et ne devront pas prendre le maquis sous peine de mort s’ils sont rattrapés.

    Ceci dit, sus à Raff et à son lundi de pentecôte travaillé.

    jacques Coqueray (Villefontaine- Isère)

  • Faute de n’avoir pu trouver un emploi d’une durée de 35 h par semaine. J’ai accepté un contrat de travail pour 10h par semaine.

    Pendant tout le tant que je suis resté sans emploi faute d’avoir fait des CDD, je n’ai reçu aucune "SOLIDARITE" de la part du gouvernement et aucune indemnité des ASSEDIC.

    Alors je me pose la question si sur mes 10h de travail par semaine, Monsieur SOLIDARITE, me prend un jour travaillé, puis un autre et encore un autre. Que me restera-t-il pour vivre ?

    Je suppose que j’aurai une feuille de salaire - montant zéro euro à encaisser - mais en fin d’année les salaires encaissés par l’état seront obligatoirement à déclarer sur ma feuille d’impôt.

    Je voudrais savoir si c’est cela que nous allons subir.